Peut on aller a la piscine avec ses regles

Si vous êtes comme moi et que vous aimez faire trempette à la moindre occasion, dur de déclarer forfait quand on a ses règles. Peur de la fuite, inconfort, logistique compliquée, douleurs… Quelle qu'en soit la raison, nombre d’entre nous préfèrent toutefois faire l’impasse. Vous voulez la bonne nouvelle ? Des solutions existent ! Découvrez les témoignages de nos testeuses.

Chaque été, c’est le même dilemme : comment faire pour profiter des plaisirs d’une journée à la plage et d'une bonne baignade même quand j’ai mes règles ? Connaissant finalement peu les solutions qui existent, j’en ai parlé autour de moi... Et c’est une petite armée de collègues et d’amies qui s'en sont données à cœur joie en répondant à mes interrogations. Nos échanges, décomplexés, drôles et en toute franchise, m’ont permis de dresser la liste de protections périodiques et autres astuces qu’elles utilisent pour (enfin) oser faire le grand plongeon quand on est réglées.

Sommaire :

Peut-on aller à la piscine ou se baigner pendant ses règles ?

La réponse est sans équivoque : oui. Différents types de protections périodiques permettent de se baigner quand on a nos règles. Mais ça, vous le saviez probablement déjà.

La question à se poser n’est-elle pas plutôt : pourquoi craignons-nous autant de nous baigner quand nous avons nos règles ? C’est en discutant avec mes acolytes que je prends conscience que 2 facteurs pèsent dans la balance.

D’une part, certaines d’entre nous ont des règles douloureuses et peinent à bouger pendant cette période. Pourtant, elles m’expliquent aussi que se baigner leur font du bien. “Le premier et deuxième jour, en général, je n'ai aucune envie de me baigner. Trop de douleurs de règles, ventre gonflé... Alors que quand je faisais de la natation étant ado, je me souviens que l'eau fraîche et l'entraînement atténuaient mes douleurs” témoigne Justine. “Pour celles qui souffrent de douleurs menstruelles comme moi, je trouve que se baigner et nager ça soulage vachement !” complète Gabrielle.

D’autre part, que notre flux soit abondant ou non, nous craignons quasiment toutes LE drame : la fuite. Gabrielle explique : “Quand j'étais plus jeune, je n'allais pas me baigner quand j'avais mes règles et je ne me mettais pas non plus en maillot de bain”. Pour Emilie, adepte de SUP et de kayak, c’est pareil : “je n’ai pas un flux méga abondant donc je suis plutôt confiante. Mais j’ai toujours une crainte que, bah, ça fuite... Surtout quand on fait un effort physique et qu'on ne voit pas le temps passer !”.

Pour ma part, j’ai déjà vécu “l’incident" : à la plage, en famille, "les Anglais débarquent". Mon frère est étalé sur sa serviette à 1 mètre de moi, chouette. Un regard vers ma mère me sauve la mise : je lui explique tant bien que mal la situation en roulant des yeux. Victoire, elle comprend. Elle attrape une serviette (de plage) et une serviette (hygiénique), éloigne mon frère sous un prétexte bidon. Hop ! En 3 minutes top chrono, le “problème” était réglé. Ce que j’avais imaginé comme un drame s’est finalement révélé être un épisode anodin. En y repensant aujourd’hui, je me dis aussi que si j’avais simplement expliqué à voix haute ce qu’il se passait, ledit frère, s’il avait été gêné, se serait sans doute enfui de lui-même pour me laisser un peu d’intimité.

La leçon que je retiens : dans ces moments-là, on a surtout besoin d’un·e allié·e dans les parages pour nous filer un coup de main et en rigoler. Et Sandy me conforte dans l’idée : “en soi, que peut-il arriver de grave ? Les règles, ce n'est pas sale, c'est la vie“.

Quelles protections périodiques peut-on utiliser pour aller dans l'eau ?

Ça y est, nous sommes enfin prêt·es à profiter, quoi qu’il arrive, d’un petit saut dans l’eau, d’une sortie paddle ou d’un match de water polo improvisé. Mais quelle protection spécial menstruations choisir ? Tampons, cups, maillots de bain menstruels… Il en existe différents types, à usage interne ou externe. Avec mes testeuses en herbe, nous avons échangé sur les points forts et points faibles de chacun d’entre eux pour vous aider à identifier celui qui pourrait vous convenir.

♦️ Le tampon

Le tampon est une protection périodique à usage interne que l’on l’insère dans le vagin afin qu’il absorbe le flux menstruel et que l’on retire à l’aide d’une petite ficelle. Star de la baignade, il s’agit de la solution la plus utilisée dans mon entourage. “C'est pratique, invisible, facile à transporter” nous dit Emilie.

“​​Toutefois, je trouve que le tampon est parfois un peu douloureux et inconfortable” complète-t-elle. Cette sensation indique le tampon n’est pas adapté à son flux, et c’est notamment le cas quand on utilise “au cas où” (vous savez de quoi je parle). Si le flux n’est pas assez abondant, voire inexistant, le tampon absorbe la flore vaginale et peut provoquer des assèchements, à l’origine de l’inconfort. Quelques précautions s’imposent alors : optez pour une taille de tampon adaptée et changez-le régulièrement, notamment juste après la baignade.

Cy me parle aussi du “problème logistique” des tampons : “Ce qui me gêne, c'est toute la logistique pour changer mon tampon si l’après-midi s’éternise. Je déteste les toilettes publiques et si je me change dans un autre endroit (comme une voiture)… Que faire du colis bien imbibé ?”. Alice, fan de snorkeling, nous partage son astuce : “j’ai toujours un mini sac-poubelle, quelques mouchoirs, voire des lingettes dans mon sac”. Ni vue, ni connue !

Autre crainte liée au tampon : la ficelle qui dépasse. “Plus jeune, j'avais natation toutes les semaines et j’avais un stress monumental de voir pendouiller le fil de mon tampon et d'y voir l'eau de la piscine couler en rouge le long de mes jambes” explique Yasmine. La solution ? Là encore, c'est Alice qui nous livre son secret : “j'essaie de coincer la ficelle entre mes fesses pour éviter qu’elle ne se fasse la malle et soit vue par tout le monde ;)”. Facile !

♦️ La cup

La cup menstruelle est également une protection périodique interne. Comme son nom l’indique, il s’agit d’une petite coupe que l’on va venir positionner au fond du vagin afin qu’elle recueille le flux menstruel. Dotée d’une petite tige permettant de la "fixer" par effet ventouse, la cup se vide généralement toutes les 4 à 6h (veuillez toutefois suivre les instructions fournies avec la cup). Contrairement aux tampons, c’est une solution réutilisable, donc plus écologique et économique, sous réserve d’utiliser la même cup un certain temps.

“La cup, c'est vraiment confort, car ça ne fait pas mal à enfiler ni à retirer, et ça ne fuit pas. La première fois, c’est comme avec un tampon, il faut s'approprier son corps. Mais honnêtement, ça s'apprend vite !” nous explique Margaux, adepte de natation synchronisée depuis 32 ans.​​ “Et tu n’as pas besoin de penser à prendre quelque chose avec toi puisque tu la portes sur toi, et ça, ça change la vie. Pour la vider à la plage, c’est assez simple, car on trouve des toilettes partout maintenant. Et au pire, petite anecdote de rando : même dans la nature, tu peux la vider discrètement en creusant un petit trou dans la terre par exemple, comme c'est organique !”.

💡 À noter : la cup doit être nettoyée et rincée avant d'être ré-insérée, et stérilisée entre chaque utilisation. Encore une fois, notre meilleur conseil : lisez bien la notice fournie avec votre cup ;)

J’aimerais trouver une solution alliant simplicité et le fait que ce ne soit ni invasif ni générateur de déchets non recyclables.

♦️ Le maillot de bain menstruel

“J’aimerais trouver une solution alliant simplicité et le fait que ce ne soit ni invasif ni générateur de déchets non recyclables. J'utilise déjà la culotte menstruelle tout le temps, ça a changé ma vie ! C'est confort, pratique, plutôt propre, ça ne fait plus de déchet. C'est aussi économique et durable” nous dit Céciliane.

Si, vous aussi, vous cherchez une protection menstruelle qui n’implique pas d’insérer quelque chose dans le vagin et qui soit réutilisable, le maillot de bain menstruel est peut-être fait pour vous. Ceux-ci sont conçus pour absorber et garder le fluide menstruel, tandis qu’une couche imperméable permet de rester au sec, même à la sortie de l’eau.

"Mes règles sont abondantes le 2e et le 3e jour" explique Clémence. "La première fois que j'ai testé un maillot de bain de règles, je n'étais pas trop confiante. Mais maintenant que je l'ai utilisé de nombreuses fois, je suis à l'aise ! Je l'utilise de façon à ne pas avoir d'accident. Par exemple, si je le porte lors de mes jours abondants, je fais en sorte de ne pas rester deux heures avec après être sortie de l'eau : je vais me changer".

La plupart des enseignes proposant des maillots de bain menstruels conseillent de les utiliser avec des pertes de sang modérées, donc plutôt en début ou en fin de règles. Si vous avez des règles abondantes, il est possible de tester la méthode de Clémence (ne porter le maillot que le temps de la baignade) ou de le porter en complément d’une autre protection interne (tampon, cup…). Et si le prix vous rebute un peu, faites comme moi : achetez seulement un bas de maillot pour le tester avant de vous lâcher sur d'autres modèles !

⤷ PEUT-ON SE BAIGNER AVEC UNE SERVIETTE HYGIÉNIQUE OU UNE CULOTTE MENSTRUELLE ?

Celles qui ne supportent pas les protections périodiques internes se tournent vers l’usage de serviettes hygiéniques ou de culottes menstruelles. Mais ces méthodes ne sont malheureusement pas compatibles avec la baignade puisqu’elles sont conçues pour absorber tous les fluides, y compris l’eau. Le risque en les utilisant pour se baigner ? Sentir sa serviette ou sa culotte se gorger d’eau… Qui ruissellera à la sortie du bain. Une fausse bonne idée, testée et désapprouvée !

les autres méthodes citées

D'autres méthodes mentionnées par les femmes interrogées leur permettent de contrôler leurs menstruations et d'aller nager quand elles le souhaitent.

♦️ Le flux instinctif libre (FIL)

Le flux instinctif libre (ou FIL) est sans nul doute la méthode la plus naturelle qui soit puisqu’il s’agit de retenir le flux menstruel en contractant le périnée pour l’évacuer aux toilettes le moment propice. Cette méthode reste peu utilisée, elle demande une grande connaissance de soi et de l’entraînement. Il est d’ailleurs conseillé de tester le flux instinctif libre sur plusieurs cycles à la maison ou tout autre endroit où le risque de fuite ne poserait pas de souci.

"J'aimerais maîtriser le flux instinctif libre, ce qui me permettrait de décider quand "évacuer" le sang”, nous confie Joséphine. “Pour cela, il faut être très à l'écoute de son corps... Ce que je ne suis pas encore suffisamment. C'est une amie qui m'a parlé de cette méthode et je me suis ensuite renseignée là-dessus”.

♦️ La pilule ou le stérilet

D'autres femmes utilisent un moyen de contraception qui leur permet de maîtriser la date d'arrivée des règles et apaiser les éventuelles douleurs… De quoi pouvoir profiter des bienfaits des sports d'eau en toute tranquillité.

Emilie me parle de sa “bonne vieille méthode de la pilule où tu zappes ta pause, comme ça, pas de règles. Je fais toujours ça quand elles tombent en vacances”. Enchaîner les plaquettes de pilules… Bonne au mauvaise idée ? Sandrine, sage-femme, explique : “Ce n’est pas un problème, puisque les saignements qui surviennent lors de la prise de pilule ne sont pas des vraies règles, mais des saignements dus à la privation d’hormones”.

D’autre femmes utilisent un stérilet hormonal comme moyen de contraception, qui diminue le volume des règles, jusqu'à parfois disparaître. C’est la solution qu’a trouvée Marine, malgré elle : “depuis 5 ans (que je suis maman) j'ai adopté un stérilet et mes règles ont disparu... De ce fait, ce n'est plus vraiment un sujet”.

Sandrine, sage-femme, confirme : “effectivement, les stérilets hormonaux sont censés stopper les règles. Mais chez certaines femmes, il peut y avoir quelques saignements ou spotting (pertes vaginales de sang). Mais le but premier de son usage n’est pas de se baigner ! C’est essentiellement un moyen de contraception destiné aux femmes avec des règles abondantes, douloureuses ou avec de l’endométriose”.

💡 Vigilance donc : les méthodes contraceptives ne doivent pas être utilisées en dehors de recommandations de votre médecin traitant ou de votre gynécologue : demandez-leur conseil !

Il faut tester la solution avec laquelle on est le plus à l'aise pendant un moment où on a le moins d'inquiétudes.

Se baigner sans tampon quand on a ses règles, c'est possible ?

Si le tampon semble avoir la cote sur la côte, nous venons de voir qu’il existe d’autres moyens de protection pour se baigner. Quant à savoir lequel choisir, c’est simple : osons tester !

Pour cela, Gabrielle nous confie son astuce : “Quand je vais me baigner, je garde toujours ma serviette de bain à proximité au cas où il y aurait un petit incident. Ça peut être bien pratique si on doit changer de protection en pleine nature. Je prends aussi une bonne copine pour me rassurer sur les risques de fuite et faire le fameux "check" que tout va bien”. Il faut tester la solution avec laquelle on est le plus à l'aise pendant un moment où on a le moins d'inquiétudes : on connaît l'endroit, on sait où sont les toilettes et on est entourée de personnes en qui on a confiance”.

Est-ce que l'eau coupe les règles ? Les règles s'arrêtent-elles dans l'eau ?

“J’ai toujours entendu dire que l’eau (de surcroît froide) « coupait » les règles. Mythe ou réalité ?” se demande Cy. Pour Sandrine, sage-femme, c’est un mythe ! Pour d’autres, la vérité se situe entre les deux : se baigner ne coupe pas les règles, mais la pression de l'eau ralentirait l'écoulement. Ce phénomène est toutefois à prendre avec des pincettes : que vous soyez du type nageuse olympique ou que vous préfériez les grandes brasses, dès que vous sortez de l'eau, l'effet de pression disparaît... Et l'écoulement reprend.

Les affaires à prendre pour aller à la plage ou à la piscine quand on a ses règles : 

Chacune des femmes que j'ai interrogées m'a donné sa petite check-list pour passer un moment serein à la plage ou à la piscine quand elle est réglée. Piochez-y quelques bonnes idées !

♦ Quelques protections hygiéniques supplémentaires
♦️ Une petite poubelle de poche
♦️ Des lingettes nettoyantes
♦️ Une serviette de plage de couleur sombre et une de rechange
♦️ Un poncho de bain pour se changer facilement
♦️ Un bas de maillot de bain de couleur sombre
♦️ Un·e allié·e à portée de main (pour le “check” ou tenir la serviette)
♦️ Sans oublier (et parce qu'on le ne dit jamais assez) : une crème solaire, des lunettes de soleil et un chapeau pour nous protéger des U.V. !

Un grand merci à Sandrine, sage-femme, et à mes collègues, amies et amies d’amies Yasmine, Emilie, Margaux, Joséphine, Marine, Cy, Justine, Sandy, Gabrielle, Alice et Clémence d’avoir pris le temps de nous partager leurs expériences, anecdotes et autres trucs et astuces pour que nous nous sentions bien avec nos règles ET notre maillot de bain !

Vous l’avez compris, la méthode parfaite pour se baigner en toute tranquillité pendant vos règles n’existe pas. À chaque femme ses critères de choix : confort, simplicité d’utilisation, écologie… Pour trouver la solution qui VOUS convient, osez tester différentes méthodes et parlez-en autour de vous. Vous serez surprise de constater que nous sommes nombreuses à partager vos inquiétudes. En parler permet aussi de relativiser : on vous promet, l’angoisse de la ficelle du tampon qui dépasse fera partie du passé !

Marion

rédactrice conseils

Petite-fille d'une grand-mère bretonne, fan inconditionnelle des bords de mer et pro de la crêpe (sur la serviette et dans l'assiette), j'aime décortiquer les sujets qui vous intéressent, pour vous surprendre et vous donner l'envie de vous dépasser !

Crédits : Julia Lazebnaya

Est

Se baigner pendant les règles sans tampon, c'est pourtant tout à fait possible! Optez pour la solution zéro déchet de la coupe menstruelle, ou faites confiance à votre corps et à votre ressenti en essayant de pratiquer le flux instinctif libre. Vous pouvez vous entraîner d'abord à la maison, sans pression.

Est

Mythe 1 : Les règles s'arrêtent quand on entre dans l'eau. Vérité : Eh non. Il se peut que le sang ne sorte pas du vagin en raison de la pression de l'eau du bain, mais les saignements ne s'arrêteront pas.

Comment faire pour aller à la piscine quand on a ses règles ?

Quand on a prévu d'aller à la piscine ou se baigner à la plage et qu'on a ses règles, le plus simple pour éviter toute fuite est de privilégier une protection interne, comme par exemple un tampon ou une cup. Si vous n'en avez jamais porté avant, il est peut-être préférable de faire un essai chez vous, au calme.

Pourquoi il ne faut pas se baigner quand on a ses règles ?

Se baigner avec ses règles n'attire pas les requins Hors "il n'y a pas de bonne raison médicale pour éviter de nager pendant ses menstruations. Et les tampons, lorsqu'ils absorbent notre sang, peuvent aussi absorber l'eau dans laquelle on se baigne.

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