Le réchauffement climatique n'existe pas argument

"Je suis folle de rage". C'est ainsi que s'est exprimée Claire Nouvian après son passage, lundi 6 mai, sur le plateau de l'émission L'heure des pros, diffusée sur la chaîne CNEWS. La militante écologiste et candidate aux élections européennes s'est en effet retrouvée confrontée à des propos auxquels elle n'était pas habituée : "Il est là le réchauffement climatique ! Moins trois degrés ce matin dans les Yvelines, moins un degré hier à Troyes. Attention, sujet sensible, on ne rigole pas avec le changement climatique", s'exprimait l'animateur Pascal Praud en début d'émission, avant de s'interroger : "Est-ce que, depuis 30 ans, il y a un dérèglement climatique ? Oui ou non ?". Une question qui n'a pas manqué de faire réagir la militante "Ah mais vous en êtes encore là ?"

Le ton est vite monté entre l'invitée et les animateurs présents sur le plateau. Claire Nouvian a pu entendre des propos tels que "Elle est pas bien là, mais c'est vous qui êtes folle", "Vous avez une tête qui n'entre pas dans les studios, un peu d'humilité" ou encore "Vous avez le droit d'écouter les autres plutôt que de donner une image hystérique de votre pensée". "Des milliers de chercheurs qui sont venus dire au monde entier qu'il y a un changement climatique qui s'accélère et qu'on a jusqu'en 2030 pour réduire de moitié nos émissions de gaz à effet de serre et vous, ça vous fait rire , et vous vous êtes en train de prêcher le climatoscepticisme ?", s'est-elle alors indignée. Une séquence qui a fait beaucoup réagir et provoqué 90 plaintes auprès du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA).  

Claire Nouvian a elle-même réagi sur son compte Twitter, assumant avoir perdu son "sang-froid" lorsqu’elle s'est retrouvée dans ce qu’elle appelle "un guet-apens climatosceptique". "Oui, je suis folle de rage. Je suis folle de rage qu'ils aient une tribune médiatique, rétrograde, révisionniste et que ce soit des négationnistes qui aient accès à la télé pour transformer les cerveaux de nos concitoyens et les rendre plus bêtes et plus ignorants. Mais quelle irresponsabilité !", s’est elle ensuite indignée. Peu de temps après, la militante signait une tribune publiée par le journal Libération, dans laquelle elle réclamait au CSA "d’appliquer son mandat de « protection de l’environnement et de la santé humaine » tels qu’énoncé à l’article 3-1 de la loi du 30 septembre 1986 relative à la liberté de communication".

"Climatoscepticisme, y a-t-il encore sujet à débat sur le réchauffement ?" C'est la question que nous avons choisi de vous poser en début de semaine. À date de publication, vous êtes une grande majorité (49 %) à avoir répondu "Que l'on en débatte encore ou non, les climatosceptiques camperont sur leurs positions". 42 % d'entre vous estiment qu"il n'y a plus de sujet à débat tandis que 9 % d'entre vous considèrent qu'il faudrait des études encore plus poussées sur le réchauffement. Et vous pouvez encore voter et nous donner votre avis dans un commentaire en bas de l'article ! 

Qui sont les climato-sceptiques ? 

Par définition, un "climatosceptique" est une personne qui ne croit pas véritablement au réchauffement climatique ou à la responsabilité humaine sur celui-ci. Après l'Accord de Paris, pris lors de la COP21 en 2015, et les nombreux rapports scientifiques qui ne cessent d'alerter sur la menace du changement climatique, dont le rapport du GIEC sur le climat et plus récemment celui de l'IPBES sur l'effondrement de la biodiversité, difficile de croire que les climato-sceptiques existent encore. Et vous êtes d'ailleurs 42 % à estimer qu'il ne devrait plus y avoir de débat sur ce sujet.  

Le réchauffement climatique est une évidence et nous le subissons chaque jour. Il faudrait être aveugle ou vivre dans une grotte pour ne pas l’admettre" commentaire Facebook. 

Et pourtant. Selon les résultats d'un sondage OpinionWay pour PrimesEnergie.fr publiés en mars 2019, 23 % des Français, soit près d'un quart de la population, disent ne pas croire au réchauffement climatique. Le chiffre monte même à 36 % chez les jeunes entre 18 et 24 ans. Leurs arguments divergent : il y a ceux qui expliquent que les vagues de froid sont la preuve que le réchauffement climatique n'existe pas, un argument régulièrement repris par le président des États-Unis Donald Trump, ou encore qu'il n'existe aucun consensus réel de la part des scientifiques pour affirmer qu'il y a un véritable changement. 

"Soyez prudents et essayez de rester chez vous. De grandes parties du pays font face à d'énormes quantités de neige et un froid presque record. Incroyable à quel point ce phénomène est grand. Ça ne serait pas si mal d'avoir un peu de ce bon vieux réchauffement climatique maintenant!". 

Nier la responsabilité humaine 

Si de plus en plus de personnes s'accordent désormais à dire que le changement climatique existe bel et bien - Donald Trump lui-même reconnaissait en 2018 que "quelques chose est en train de changer" au niveau de l'environnement - les climatosceptiques se reposent maintenant sur l'argument que l'être humain n'en serait pas la cause et que le changement climatique est un phénomène "naturel". Certaines personnes affirment en effet qu'il n'existe aucun consensus entre les scientifiques pour affirmer que l'être humain serait responsable de la dégradation de l'environnement et des changements climatiques qui en résultent. Au sein même de la communauté scientifique, une minorité soutient cette théorie, dont Richard Lidzen, les deux prix Nobel Ivar Giaever et Karl Mullis, ou encore le Français Jean-Claude Pont. Ceux-ci affirment que la planète aurait déjà connu dans son histoire une situation semblable à celle d'aujourd'hui. 

Et la science dans tout ça ? 

Vous êtes près de la moitié (42 %) à estimer qu'il ne devrait plus y avoir de débat sur le changement climatique, et nombre d'entre vous pointent d'ailleurs du doigt les nombreux rapports scientifiques sur la question. 9 % d'entre vous estiment cependant qu'il faudrait des études encore plus poussées sur ce sujet.

C’est prouvé scientifiquement dans de multiples études, c’est incontestable donc urgent et indispensable à prendre en compte dans les politiques de chaque pays. Ceux qui sont climatosceptiques ou se présentent comme climatosceptiques le font par manipulation/populisme je pense, pour détourner l’attention de l’opinion sur d’autres sujets" commentaire Facebook

À l'inverse de ce qu'affirment les climatosceptiques, il existe pourtant un véritable consensus en ce qui concerne le changement climatique et la responsabilité humaine sur celui-ci. Une étude publiée en 2013, qui avait analysé près de 12 000 articles de revues scientifiques professionnelles sur ce sujet, expliquait que 97 % d'entre eux concluaient que le réchauffement climatique était une réalité et que les humains en étaient responsables. Les principales académies des sciences ont d'ailleurs, à plusieurs reprises, appuyé ces affirmations. Plus récemment, le rapport de l'IPBES sur la biodiversité, sur lequel ont travaillé 15 000 scientifiques du monde entier, affirme que l'activité humaine est la principale cause de l'effondrement de la biodiversité. 

Est

Le réchauffement climatique La période 2011-2020 a été la décennie la plus chaude jamais enregistrée. En 2019, la température moyenne de la planète se situait 1,1 °C au-dessus des niveaux de l'ère préindustrielle. Le réchauffement climatique dû aux humains augmente actuellement à un rythme de 0,2 °C par décennie.

Qui ne croit pas au réchauffement climatique ?

Comme son nom l'indique, un climatosceptique est une personne qui ne croit pas en un réchauffement global de la planète.

Quels sont les arguments des Climato

Quand l'activité solaire augmente, la planète reçoit plus d'énergie et se réchauffe. Lorsque des volcans entrent en éruption, ils émettent des particules dans l'atmosphère qui renvoient la lumière du soleil et la planète se refroidit. Quand il y a plus de gaz à effet de serre dans l'atmosphère, la planète se réchauffe.

Pourquoi le réchauffement climatique est un problème ?

L'accumulation du dioxyde de carbone (CO2) dans l'atmosphère contribue pour 2/3 de l'augmentation de l'effet de serre induite par les activités humaines (combustion de gaz, de pétrole, déforestation, cimenteries, etc.). C'est pourquoi on mesure usuellement l'effet des autres gaz à effet de serre en équivalent CO2 (eq.