L'intensification des échanges au niveau international, c'est-à-dire la mondialisation, laisse apparaître une hiérarchie des territoires en fonction de leur intégration dans cette mondialisation. Plusieurs facteurs permettent l'intégration ou l'exclusion dans les échanges internationaux. Show
Trois zones économiques, l'Amérique du Nord, l'Europe et l'Asie de l'Est, polarisent les échanges internationaux. À ces territoires s'ajoutent les pays émergents qui prennent une place de plus en plus importante dans les flux mondiaux. Mais de nombreux États sont à l'écart de la mondialisation et n'ont qu'un poids marginal dans les échanges internationaux. Les mers et les océans sont des endroits stratégiques de la mondialisation. Ils regorgent de nombreuses ressources (énergétiques, minérales, halieutiques) et sont de plus en plus utilisés pour le transport des marchandises. Les Nations unies ont défini un droit de la mer, mais il est incomplet. De nombreuses revendications portent sur un agrandissement des Zones économiques exclusives (ZEE). L'importance accrue des mers et des océans dans le processus de mondialisation fait de ces espaces des zones très convoitées. Le contrôle des espaces maritimes est à l'origine de tensions entre les États et a pour conséquences une militarisation ainsi que des dégâts environnementaux. I Des territoires inégalement intégrés dans la mondialisationA Les facteurs d'insertion et d'exclusion des territoires1 Les facteurs d'insertionLa mondialisation est le phénomène d'ouverture des économies nationales sur le marché mondial. Cependant, à différentes échelles, les territoires sont inégalement intégrés à ce phénomène. Il existe en effet des facteurs d'insertion et des facteurs d'exclusion des territoires :
Tous ces avantages cumulés créent une dynamique positive qui permet l'accumulation des richesses et renforcent l'attractivité, et par conséquent l'insertion d'un territoire dans la mondialisation. 2 Les facteurs d'exclusionÀ l'inverse, les facteurs d'exclusion de la mondialisation sont tous liés au mal-développement. En effet, les pays souffrant de mal-développement cumulent les facteurs répulsifs :
Une dynamique négative se met alors en place : les États sont exclus de la mondialisation à cause de leur mal-développement et cette exclusion renforce leur mal-développement. Plusieurs moyens permettent de sortir de cette logique d'exclusion :
B Les pôles de la mondialisation1 La multiplication des pôlesParce qu'ils cumulaient les facteurs d'inclusion, certains espaces sont devenus des pôles de la mondialisation. À l'origine, on identifiait trois grands pôles de la mondialisation. Apparu dans les années 1980, le terme de « Triade » sert à désigner ces trois pôles : l'Amérique du Nord, c'est-à-dire les États-Unis et le Canada, l'Europe de l'Ouest et le Japon. Avec la montée en puissance des pays émergents, on assiste désormais à la mise en place d'une multipolarité et le concept de Triade est désormais moins pertinent. On lui préfère l'expression « Triade élargie », intégrant ainsi la Chine dans le pôle Asie de l'Est avec le Japon et la Corée du Sud. Toutefois, ces trois grands pôles de l'économie restent les principaux acteurs et centres d'impulsion de la mondialisation. La Triade élargie est à l'origine de 75 % du PIB mondial. Elle concentre les sièges sociaux des firmes transnationales dont 80 % ont leur siège dans un pays du Nord, ainsi que les fonctions de commandement politique. Par ailleurs, le poids des pays émergents dans l'économie mondiale a gagné en importance :
2 L'archipel métropolitainÀ une échelle plus locale, ce sont certaines métropoles qui sont au cœur de la mondialisation. New York, Tokyo, Londres et Paris sont les premières métropoles mondiales. Elles sont aussi nommées des villes-mondes ou villes globales. Le nombre d'habitants est insuffisant pour caractériser une métropole mondiale. Toutes les mégapoles, c'est-à-dire les agglomérations de plus de 10 millions d'habitants, ne sont pas des métropoles mondiales. Pour qu'une ville soit considérée comme une métropole mondiale, il faut qu'elle exerce un rayonnement d'envergure internationale, qu'elle possède une capacité à influencer le monde. Les métropoles sont des centres de commandement mondiaux, elles concentrent les pouvoirs dans tous les domaines :
Le développement de ces secteurs économiques explique la forte présence du tertiaire supérieur dans ces villes. De très nombreux échanges d'informations, de capitaux et de marchandises ont lieu entre les différentes métropoles mondiales. Celles-ci sont particulièrement bien desservies et reliées entre elles, grâce à de nombreuses infrastructures :
Le réseau de métropoles qui se dessine à l'échelle mondiale est appelé l'archipel métropolitain : il s'agit du tissu de villes qui concentrent les centres de commandement et les activités et qui forment un réseau d'échanges et de partage. 3 L'importance des interfacesLes interfaces sont également un pôle primordial dans la mondialisation. Une interface est une zone de contact, un lieu privilégié d'échanges entre un espace et le reste du monde. Les principales interfaces sont les interfaces maritimes, aéroportuaires et frontalières. Dans le cadre de l'intensification des échanges internationaux et des transports maritimes, les Zones industrialo-portuaires (ZIP) sont devenues des lieux majeurs de la mondialisation.
D'autres endroits peuvent être considérés comme des interfaces entre différents espaces, comme les détroits maritimes, les « paradis fiscaux » ou les espaces de tourisme international. C Les espaces en marge1 Les pays les plus pauvresAujourd'hui, très rares sont les territoires qui échappent à la mondialisation. Les territoires en marge de la mondialisation ne sont pas des zones totalement exclues des échanges mondiaux (leur économie est d'ailleurs souvent très extravertie), ce sont plutôt des territoires qui ne représentent qu'une faible part des échanges mondiaux. C'est le cas des pays les plus pauvres. Les Pays les moins avancés, ou PMA, sont les territoires les plus en marge de la mondialisation :
2 Des espaces en marge à toutes les échellesOn peut se placer à une échelle plus locale et constater que, même dans les pays développés, l'intégration à la mondialisation n'est pas homogène au sein même d'un territoire.
La mondialisation accentue les inégalités de richesses. Dans les pays émergents, la croissance ne profite qu'à une partie de la population alors que l'autre partie continue de souffrir du mal-développement. II Les espaces maritimes, enjeux géostratégiquesA Des enjeux économiques1 Des ressources maritimesDe par leurs richesses, les espaces maritimes représentent de forts enjeux économiques. En effet, les mers et les océans occupent 360 millions de km2, soit 70 % de la surface de la Terre, et contiennent de nombreuses ressources :
2 Un espace de circulationLes mers et les océans sont devenus des espaces majeurs de circulation des marchandises. En effet, 90 % des marchandises sont transportées par voie maritime. Quelques régions polarisent le commerce international, comme l'Amérique du Nord, l'Europe ou l'Asie de l'Est. Cela a pour conséquence une utilisation intense et sélective de certaines routes maritimes. Certains détroits et canaux constituent des points de passage obligés et sont des points sensibles :
3 La littoralisationÀ la frontière entre ces espaces maritimes et les continents, les littoraux concentrent de plus en plus les populations et les activités économiques. Ce phénomène s'appelle la littoralisation. Cette attractivité des littoraux s'explique par plusieurs facteurs :
B Les espaces maritimes, des espaces de tensions1 Le droit marin et ses limitesComme ils représentent de forts enjeux stratégiques pour l'ensemble des pays de la planète, les espaces maritimes sont également des espaces de tensions. La conférence des Nations unies sur le droit de la mer a permis la signature de la convention de Montego Bay en 1982. Cette dernière définit les eaux territoriales des États. Les États côtiers possèdent donc une mer territoriale sur laquelle s'étendent les droits souverains des États, puis une zone contiguë et enfin une Zone économique exclusive (ZEE) de 200 milles marins à partir de la côte. Dans la Zone économique exclusive, les États peuvent exploiter les ressources mais ne peuvent empêcher la circulation. Cependant, ce droit connaît des limites. Ainsi, la proximité de certains États rend impossible une application universelle de cette convention. Par ailleurs, de nombreux États revendiquent une extension de leurs Zones économiques exclusives, notamment lorsque celles-ci contiennent des ressources énergétiques ou halieutiques. Les revendications sur les Zones économiques exclusives conduisent à des tensions entre États qui se les disputent. C'est le cas en mer de Chine, riche en hydrocarbures. C'est également le cas en Arctique. En effet, le réchauffement climatique entraîne la fonte des glaces, ce qui permet l'ouverture de nouvelles routes maritimes et rend possible l'exploitation de nombreuses réserves d'hydrocarbures. 2 De nombreuses tensionsAinsi, de nombreuses tensions naissent dans les espaces maritimes. Des trafics illégaux de clandestins, de drogue ou encore d'armes y apparaissent. Les enjeux économiques de ces espaces poussent à une militarisation croissante des mers et des océans. Le contrôle et la sécurisation des routes sont assurés par les États les plus riches et au premier plan les États-Unis. Enfin, la surexploitation des espaces maritimes pose un problème de durabilité. 80 % des stocks de poissons sont pleinement exploités ou surexploités et les dégâts environnementaux sont nombreux, par exemple les marées noires. Les effets du réchauffement climatique sont aussi très préjudiciables à la survie des écosystèmes marins. Quels sont les espaces moteurs de l'économie mondiale ?Les espaces moteurs de la Triade impulsent et dessinent la mondialisation à la surface de la planète. Au premier rang de ces espaces moteurs, les grandes villes mondiales telles que NY, Tokyo, Londres qui concentrent les pouvoirs et les richesses à l'échelle mondiale. La plupart appartiennent à la TRIADE.
Quels sont les acteurs et les territoires moteurs des coopérations à toutes les échelles dans la mondialisation ?Trois zones économiques, l'Amérique du Nord, l'Europe et l'Asie de l'Est, polarisent les échanges internationaux. À ces territoires s'ajoutent les pays émergents qui prennent une place de plus en plus importante dans les flux mondiaux.
C'est quoi un espace moteur ?Les espaces moteurs de la mondialisation sont donc les lieux qui commandent et polarisent ces flux. La quasi-totalité du commerce mondial est générée par trois grandes régions: l'Amérique du Nord, l'Union européenne et l'Asie orientale appelées communément «la….
Pourquoi les métropoles sont les espaces moteurs de la mondialisation ?Elles s'intègrent d'abord très bien aux réseaux (de transports, de télécommunications ou de circulation financière). Elles sont très accessibles, notamment les unes par rapport aux autres. Elles concentrent aussi les services (en quantité et en qualité), ainsi que la richesse (sièges sociaux, bourses).
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