Pourquoi internationaliser la chaîne de valeur ?

Suivant la conception classique des échanges internationaux, on considère que chaque pays produit des biens et offre des services qui sont exportés en tant que produits finaux destinés à des consommateurs se trouvant à l'étranger. Néanmoins, dans l'économie mondialisée d'aujourd'hui, ce type de flux commerciaux ne représente que 30 % environ de l'ensemble des échanges de biens et de services.

Approximativement 70 % des échanges internationaux actuels reposent en fait sur les chaînes de valeur mondiales (CVM), et correspondent à des flux de services, de matières premières, de pièces détachées et de composants qui traversent les frontières – souvent à de nombreuses reprises. Ils sont intégrés en bout de chaîne dans des produits finaux, qui sont ensuite expédiés aux consommateurs du monde entier.

Les exportations d'un pays vers un autre reposent souvent sur des interactions complexes entre divers fournisseurs locaux et étrangers. Plus encore qu'auparavant, les échanges sont déterminés par les décisions stratégiques des entreprises d'externaliser, d'investir et de réaliser leurs activités là où les compétences et les matériaux nécessaires sont disponibles à des conditions compétitives en termes de coût et de qualité.

Ainsi, un smartphone assemblé en Chine peut inclure des éléments de conception graphique en provenance des États-Unis, du code informatique élaboré en France, des puces électroniques fabriquées à Singapour et des métaux précieux extraits en Bolivie. Tout au long de ce processus, tous les pays concernés conservent une partie de la valeur du produit final et tirent profit de son exportation. Une grande partie de cette valeur ajoutée tout le long de la chaîne d'approvisionnement internationale demeure cependant invisible dans les statistiques commerciales classiques, qui attribuent l'intégralité de la valeur d'un bien ou d'un service au dernier pays de la chaîne ayant finalisé la production.

De meilleures mesures se traduisent par de meilleures politiques

La progression des CVM dans les échanges et l'investissement représente un enjeu pour les politiques publiques, aussi l’OCDE a-t-elle lancé une initiative visant à mesurer les échanges en valeur ajoutée (ÉVA) afin d'offrir une image plus exacte de l'importance économique sous-jacente du commerce international.

Les données sur les échanges en valeur ajoutée nous permettent de mieux déterminer à quel maillon de la chaîne d'approvisionnement la valeur est ajoutée, d'estimer à quel endroit les revenus et les emplois sont créés, et d'offrir une nouvelle perspective sur les déséquilibres commerciaux bilatéraux. Il s'agit là d'une entreprise cruciale pour parvenir à mieux comprendre les liens entre échanges et emplois.

Dans un monde de CVM, la politique commerciale d'une économie ne peut être exclusivement axée sur les obstacles aux échanges entre cette économie et ses partenaires commerciaux directs. Pour renforcer les exportations et améliorer les résultats économiques, il faut prendre en considération l'ensemble de la chaîne de valeur et les goulets d'étranglement existant en amont et en aval entre pays tiers.

Dans la mesure où la compétitivité des exportations d'un pays peut dépendre des intrants importés (lesquels peuvent aussi intégrer des exportations antérieures de ce même pays), il est également crucial que les pays s'attaquent à leurs propres obstacles aux échanges pour pouvoir récolter les fruits de leur participation aux échanges dans les CVM.

Participer aux chaînes de valeur mondiales peut être bénéfique pour tous les pays, quel que soit leur niveau de développement

Lorsque des pays en développement s'efforcent d'entrer dans les CVM ou d'y participer, des pressions peuvent s'exercer en faveur d'une progression le long de la chaîne de valeur, vers des activités à plus forte valeur ajoutée. Or, les fruits d'une participation aux CVM peuvent être récoltés à n'importe quel maillon de la chaîne de valeur : ce qui compte pour une économie, c'est de renforcer les activités qui constituent ses points forts. Autrement dit, les pays qui deviennent efficients au stade de l'assemblage ou de la production peuvent, en devenant des fournisseurs compétitifs au niveau mondial pour ces activités, créer une valeur totale plus importante qu'ils ne le pourront en réalisant des activités à plus haute valeur ajoutée pour lesquelles ils sont moins compétitifs. En dernière analyse, ce qui importe véritablement, c'est la valeur totale que peuvent créer les activités économiques considérées au sein de la chaîne de valeur.

Par conséquent, les pouvoirs publics devraient se focaliser sur la valeur totale que créent les entreprises, et non sur la part de la valeur ajoutée qui est créée localement. Au Viêt Nam, par exemple, la part de la valeur ajoutée locale dans les exportations a reculé de 64 % à 53 % entre 2005 et 2016, mais dans le même temps, le total des exportations de valeur ajoutée locale a été multiplié par 4. Le pays a donc globalement accru ses gains et ses exportations.

Dans le contexte des chaînes de valeur mondiales, les données sur les échanges en valeur ajoutée apportent un éclairage sur l'action publique en matière commerciale

L'émergence et la persistance des CVM remettent en cause les idées reçues concernant l'élaboration de la politique commerciale. Aujourd'hui, la réussite d'une économie sur les marchés internationaux dépend tout autant de sa capacité d'importer des intrants de tout premier ordre que de sa capacité d'exporter. Les données sur les échanges en valeur ajoutée montrent comment les CVM amplifient les coûts des mécanismes de protection douanière, dans la mesure où les droits de douane revêtent un caractère cumulatif dès lors que des consommations intermédiaires traversent les frontières de manière répétée dans le cadre des échanges.

Les données disponibles soulignent donc également la nécessité d'accomplir des efforts de facilitation des échanges, axés par exemple sur la convergence ou l'interopérabilité des normes et des obligations de certification, en vue de réduire les obstacles aux frontières et de faciliter le fonctionnement des chaînes d'approvisionnement.

Pour en savoir plus sur les travaux de l'OCDE relatifs aux chaînes de valeur mondiales et à la mesure des échanges en valeur ajoutée, vous pouvez lire nos ouvrages, documents et synthèses, ou consulter directement nos données brutes sur les échanges en valeur ajoutée.

Pourquoi les chaînes de valeurs ont été internationalisé ?

L'augmentation de l'intensité des chaînes de valeur mondiales a été favorisée par plusieurs facteurs : la libéralisation commerciale et financière, qui a facilité le déploiement des firmes multinationales par les IDE et l'externalisation internationale ; la baisse des coûts de transport et de coordination à distance ...

Pourquoi internationaliser la production ?

En choisissant de s'internationaliser, l'entreprise peut réduire de façon très significative ces coûts. Plusieurs solutions s'offrent à elle : par exemple, si elle a besoin d'aluminium pour ses ateliers, elle peut choisir de s'implanter ou d'acquérir une filiale dans un pays qui produit ce minerai.

Pourquoi chaîne de valeur ?

La chaîne de valeur permet de comparer les coûts liés aux activités de l'entreprise et leur valeur finale. Il est ainsi possible de repérer les sources de son avantage concurrentiel, puis de décider comment les conserver et les améliorer.

Comment expliquer l'internationalisation ?

Internationalisation. L'internationalisation est un processus caractérisant le développement des relations économiques entre les nations. À partir de 1945, l'internationalisation prend une telle ampleur que la croissance des échanges internationaux est plus rapide que la croissance des PIB.