Pays exclus de la mondialisation

Quelques définitions pour mémoire :

La mondialisation

L. Carroué: processus d’extension du système capitaliste dans l’espace géographique mondial.

S d’Agostino insiste davantage sur les manifestations : « émergence d’un vaste marché mondial des biens, services, capitaux et de la force de travail s’affranchissant de plus en plus des frontières politiques des Etats et accentuant les interdépendances entre les pays ».

J. Stiglitz : « intégration économique croissante des pays du monde par intensification des flux de biens, services, capitaux voire de main d’œuvre ».

Ainsi il semble que les élèves doivent avoir compris la place centrale de la notion de marché et des flux multiformes que ce marché génère, cela allant de pair avec l’intégration économique, un monde décloisonné avec un effacement des frontières, des interdépendances. Un processus qui s’est accéléré avec la financiarisation de l’économie et qui entraîne des dynamiques différentes selon les territoires. En effet la mondialisation est un processus d’inclusion mais aussi d’exclusion.

Le territoire

A partir des années 2000 le territoire n’est plus seulement un espace sur lequel s’exerce une autorité limitée par des frontières politique et administrative. Il devient un système spatialisé mettant en relation une multitude d’agents et d’objets matériels et immatériels. Le fait d’appropriation devient essentiel à son identification. C’est alors un espace approprié de manière réelle ou symbolique par les sociétés qui y résident.

Pour G. Di Méo : appropriation à la fois économique, idéologique et politique de l’espace par des groupes qui se donnent une représentation particulière d’eux même, de leur histoire.

Un des aspects majeurs est de montrer la hiérarchisation de ces territoires désormais en compétition, en concurrence les uns par rapport aux autres, les différences étant devenues inégalités. Nous avons des « centres » et des « périphéries » et cela à toutes les échelles spatiales. Donc les territoires doivent mettre en avant leurs avantages comparatifs afin de tirer profit du processus de mondialisation, sous peine d’être marginalisés et exclus.

 

I. Une inégale intégration à la mondialisation.

 Comment mesurer l’intégration des territoires ?

Il est nécessaire d’étudier l’intégration des territoires selon deux échelles en utilisant deux indicateurs différents.

Pour définir  des aires de puissance,  on utilise par exemple la part des régions du monde dans le commerce mondial :

  Les 3 territoires formant la Triade (EU-Europe-Asie de l’Est et Océanie) représentent plus de 85 % du commerce mondial des marchandises (biens manufacturés et produits bruts). Cependant on constate un déplacement progressif du centre productif  de la triade de l’Amérique vers l’Europe (entre 1945 et 1973) puis un second déplacement de l’Europe vers l’Asie orientale (2000-aujourd’hui).

La part de l’Europe dans les exportations mondiales de marchandises  est  progressivement passée de 35% à 50% (vers 1975) pour redescendre à environs 38% aujourd’hui.  La part de l’Amérique du Nord est dans les exportations mondiales de marchandises est déclinante, elle est  passée de 28% des exportations mondiales vers 1950 à environ 15% aujourd’hui. C’est deux aires de puissances connaissent une désindustrialisation de leur économie compensée en partie par une tertiarisation des activités et en particulier par une domination dans le secteur des hautes technologies.

 La part de l’aire pacifique (Asie de l’Est-Océanie) dans le commerce des biens est en forte croissance depuis les années 1960. Les pays d’Asie de l’Est et du Sud-est apparaissent comme le « nouvel atelier du monde », le faible coût de la main-d’œuvre, des règles sociales  et environnementales souvent  peu contraignante et une population en forte croissance ont été des atouts pour la Chine et ses voisins qui ont développé des économies industrielles exportatrices.

 L’Amérique du Sud, le Moyen-Orient et l’Afrique ne représentent que 15% des exportations mondiales de biens. Ces territoires apparaissent donc comme des marges (ou périphéries) de l’espace mondialisé. 

Leur part dans le commerce mondial à fluctuer  depuis 1945. Après avoir connu une marginalisation croissante entre  1945 et 1990 (leur part globale dans le commerce mondiale passant de 20 % à 10%),  ces trois ensembles régionaux connaissent depuis les années 2000, une croissance qui semble témoigner d’une plus grande intégration des Pays en Développement (PED)  dans la mondialisation. 

Quelle typologie (classement hiérarchisé) des territoires de la mondialisation ?

 La mondialisation induit une hiérarchisation des territoires.  Ainsi, on peut donc  analyser l’intégration ou la marginalisation des Etats du monde dans l’espace mondialisé et établir une typologie plus complexe que la distinction traditionnelle Pays du Nord/ pays du Sud. On distinguetrois types de territoires :

1°- Les aires de puissances qui concentrent les centres d’impulsion de la mondialisation. Ces territoires concentrent la production de richesse et sont, grâce à leurs grands ports les principales interfaces de la mondialisation.

Les 3  aires de puissances  

Leurs centres d’impulsion principaux et secondaires

Etats –Unis 

Mégalopole Américaine (BosWash), espaces urbains transfrontaliers des grands lacs « main street of america »(de Chicago à Montréal), Californie (Los Angeles)

L’Europe (de l’Ouest / UE)

Mégalopole européenne (Londres-Paris-Milan), les mégapoles secondaires d’Europe de l’est et du Sud (Moscou, Istanbul, Madrid, Barcelone)

L’Asie Orientale/ Aire Pacifique (façade maritime de l’Asie de l’est)

Archipel mégalopolitain asiatique (Tokyo- Séoul- métropoles de la Chine orientale-Singapour)

2°- Les périphéries intégrées : Ces territoires ne concentrent pas autant de richesses que les grandes aires de puissance mais par leur capacité de production et la croissance économique qu’ils connaissent depuis les années 1990 ils apparaissent comme de « nouveaux territoires » de la mondialisation.

On distingue :

les territoires :

localisation 

- les  émergents : territoires connaissant depuis les années 1980, la croissance économique la plus rapide et donc un phénomène de rattrapage par rapport aux pays de la Triade. Cependant, si une  élite économique et une importante classe moyenne apparaissent la pauvreté touche encore plus 1/3 de la population

BRICS : Brésil, Russie, Inde, Chine,  Afrique du Sud. 

Cependant ces états présentent d’importantes inégalités internes qui opposent des régions urbaines et des façades maritimes dynamiques et des espaces ruraux encore marginalisées (ex :Chine de l’Est/ Chine de l’Ouest) 

- les Périphéries exploitées. Ces territoires s’intègrent de plus en plu à la mondialisation et pour certains connaissent une forte croissance économique. Cependant ils sont souvent caractérisés par le maintien d’une pauvreté de masse qui touche près de la moitié des habitants.

Pays pétroliers (MO, Afrique du Nord, Afrique du Golfe de Guinée, Venezuela…)

Pays ateliers : Les  « tigres  asiatiques » ( p142), les « jaguars sud-américains »

3°- Les périphéries délaissées :

Les périphéries délaissées 

localisation :

Les PMA : Pays les Moins Avancés. Ces territoires apparaissent comme marginalisés. Ils participent peu aux échanges mondiaux et leur part dans la production de richesse est très faible. La pauvreté reste majoritaire (règle des « trois 60% »). les PMA représentent 11% de la population mondiale et 0,6% de la richesse mondiale.

48 pays sont aujourd’hui classés comme PMA par l’ONU dont 33 en Afrique, 9 en Asie, 5 dans le pacifique et 1 dans les Caraïbes.

Les trois critères du sous-développement : 

1. Le critère du revenu par habitant, fondé sur le revenu national brut (RNB) par habitant (moyenne sur trois ans), avec un seuil de 992 dollars pour pouvoir être ajouté à la liste et un seuil de 1 190 dollars pour en être retiré;
2. Le critère du capital humain, fondé sur un indice composite (indice du capital humain) qui comprend les indicateurs suivants: nutrition, santé, scolarisation et alphabétisation;
3. Le critère de la vulnérabilité économique, fondé sur un indice composite (indice de vulnérabilité économique) qui comprend les indicateurs suivants: catastrophes naturelles, chocs commerciaux, exposition physique et économique aux chocs, petite taille économique et éloignement. 

Comme le montre les critères retenus par l’ONU, les PMA et leur population (800 millions de personnes) sont les plus vulnérables et les plus marginalisés. Leur intégration économique à l’espace mondialisé est faible.

La mondialisation économique favorise donc la concentration des richesses et des fonctions de commandement dans des aires de puissances et des métropoles qui sont les centres d’impulsions de l’économie mondiale.

II. Des Aires de puissance et des centres d’impulsion.

1. Les Etats-Unis et la mégalopole Nord-américaine. 

Les EU occupent  depuis près d’un siècle, un rôle majeur dans la mondialisation. Pays prospère, c’est un acteur spatial dont le rayonnement est universel. Si la « BosWash » est le principal centre d’impulsion  de l’économie mondiale, les EU disposent de plusieurs autres régions urbaines qui apparaissent comme des centres d’impulsions à l’échelle continentale et mondiale.

a) Une aire toujours dominante.

 La puissance américaine en 2011.

Surface : 9,6 Millions km²

 population en 2011 : 309 Millions

PIB en 2011, 14 527 Md $

revenu moyen (PIB/hab), 47 013 $

Les EU restent la 1ère puissance économique mondiale. Le revenu moyen par habitants est l’un des plus élevés au monde, il dépasse les 47 000 $/an. L’économie américaine s’est beaucoup transformée depuis les années 1970. Le pays apparaît comme moins industrialisé mais une « nouvelle économie » fondée sur les services financiers (en particulier les services boursiers de New-York) et l’innovation technologique  a permis aux EU de maintenir sa domination mondiale.

b) Les centres d’impulsion de l’espace américain :

On mesure le rayonnement international des espaces urbains grâce au PUB, Produit Urbain Brut. Celui-ci permet d’analyser la production de richesse dans une ville et donc la puissance économique. Les grandes villes mondiales sont qualifiées de Métropoles. La concentration de plusieurs métropoles mondiales dans une même région donnent naissance à des 

- New-York : 1ère ville mondiale, cœur de la BosWash  :

Centre politique :

- l’ONU avec 192 Etats membres pour établir une politique multilatérale et des organismes

comme l’UNICEF ou le PNUD.

Centre économique et financier :

- forte production de richesse et fort PIB/hab, importance du PUB (produit urbain brut).

- les siéges sociaux de nombreuses et grandes FTN notamment établissements financiers et

assurances (« point de base de l’économie mondiale).

- Wall Street : les bourses (NYSE, NASDAQ)

- le port (piers) qui souligne l’activité commerciale (façade maritime active, interface vers

l’UE).

- la net économie : des entreprises de hautes technologies les plus porteuses.

e

- 1 ville touristique (certains quartiers comme SoHo, South of Houston Street, art

contemporain) avec les 3 grands aéroports porte d’entrée. Le cosmopolitisme de la population et donc l’attraction de la métropole.

Centre culturel :

- les universités (Columbia et NY université prés du technopôle Silicon Alley, brain drain).

- les musées (Métropolitan, MoMA, Musée d’histoire naturelle)

- la mode.

  • Les médias (sièges de ABC, CBS, NBC, FOX, NY Times...) diffusion d’une culture américaine participant l’américanisation.

Les fonctions de commandement se concentrent dans Manhattan même si il existe de « nouveaux centres périphériques », les edge-cities. C’est là que l’on trouve l’hypercentre, le CBD ou quartier des affaires. Spécialisation fonctionnelle des quartiers. Le paysage est marqué par la monumentalité, la verticalité avec les nombreux gratte-ciel. Le plus célèbre est l’Empire State Building (381 mètres et 443 avec l’antenne, sur la 5 avenue, style Art Déco, escaladé par King Kong en 1933). La course à la verticalité liée à la concurrence entre les métropoles permet donc d’analyser la relation entre le paysage vertical et la projection de puissance d’une métropole mondiale. Construire haut coûte plus cher, mais répond à une logique de rareté du terrain et de coûts fonciers dans le centre. Mais il s’agit avant tout d’une démonstration puissance destinée à montrer l’ambition, le dynamisme, la capacité d’investissement de la métropole.

Projet de Ground Zero : la tour de la liberté avec 541 mètres dont une flèche de 86 m, volonté de revenir sur le devant de la scène après avoir marqué le pas par rapport à des métropoles de pays émergents.

Les limites :

- La présence de ghettos qui montrent une ségrégation socio-spatiale doublée d’une ségrégation raciale (Chinatown, Harlem même si gentrification) et la violence (trafics, gangs...) de certains quartiers comme le Bronx avec habitat dégagé, friches et terrains vagues.

Catégories moyennes et aisées dans les suburbs, 2 auréole même si gentrification de certains

quartiers.

- L’importance du nombre de pauvres, notamment les minorités et l’échec du melting pot.

- Le terrorisme qui a frappé la ville le 11/09/2001 au World Trade Center avec la destruction des deux tours jumelles. Symbole des limites politiques (antiaméricanisme) et militaire du pays.

- Les autres centres d’impulsion : 

Le territoire Nord-américain concentre deux autres régions urbaines d’importance mondiale. 

Main street of america : région transfrontalière des grands lacs.     Mégalopole californienne : près de 25M d’habitants.

Comme le montre les EU concentrent plus de 20  des 50 plus importantes métropoles mondiales. Associés à ses voisins canadien et mexicain dans le cadre d’un partenariat de libre-échange (ALENA : Accord de Libre-échange Nord-Américain), les EU restent donc la 1ère de puissance de la mondialisation.

2. L’UE, un espace entre intégration et division.

a) Une aire de puissance toujours  en construction. 

L’UE est une communauté d’états indépendants ayant choisi de mettre en commun leur marché, et d’approfondir des politiques communes (monnaie, libre circulation, citoyenneté...). Cet ensemble de 28 pays est un géant économique fragilisé par les crises  économiques, politiques et sociales qui touchent différemment les Etats membres. Les métropoles et en particulier la mégalopole sont les espaces dynamiques les plus dynamiques

Surface : 4,45 Millions de km²

 population en 2011 : 508 Millions

PIB en 2011, 17 069 Md $ (13 500Md€)

revenu moyen (PIB/hab) , 33 280 $/an

L’Union Européenne associe 28 états indépendants dans un marché unique. Il s’agit donc, avant tout, d’une union économique dans lequel les Etats membres acceptent de mettre en place des politiques communes (Agriculture, Transports, Sécurité, Monnaie…). Cependant, chaque état reste souverain ce qui conduit à des oppositions dans de nombreux domaines. La crise économique et politique que traverse l’UE depuis l’élargissement de 2004 (accueil de 13 nouveaux membres en 9 ans) est un facteur d’affaiblissement. 

L’UE présente un double visage :

- Un groupe de 7 pays dominants à l’Ouest (ALL, R-U, FR, IT, BE, PB, ESP) auquel s’agrègent les8 autres pays membres de l’UE depuis 1995 (Danemark, Suède, Finlande, Irlande, Autriche, Portugal, Grèce). Les 15 plus anciens pays membres de l’UE représentent  94% du PIB de l’UE.

-Les 13 nouveaux membres, ces pays appartiennent à l’Europe de l’est au du Sud. Ils représentent 16% de la population de l’UE  mais seulement 6% du PIB communautaire. Leur faible poids économique témoigne de leur retard de développement et de l’infériorité du niveau de vie moyen.

Les différences de niveau de rémunération posent des problèmes de concurrence interne et de capacité de convergence des économies nationales. Les pays dominants craignent la concurrence des pays les plus en retard tandis que les pays les plus pauvres de l’UE peinent à rattraper leur retard et connaissent d’importantes inégalités internes.

Malgré ces difficultés, l’UE apparaît à l’échelle mondiale comme l’une des principales aires de puissances économiques, elle est considérée comme le second pôle de la Triade. 

b) la Mégalopole européenne, une réalité ?

3. l’Asie orientale et son archipel mégapolitain asiatique. 

a) Un nouveau leader de l’espace mondialisé ?

L’Asie de l’Est est devenue un espace majeur de la mondialisation. Longtemps dominé par le Japon, d’autres pays ont connu une forte croissance économique et contribuent à faire de l’Asie orientale  la 3e aire de puissance de l’espace mondialisée. La Chine apparaît comme un nouveau leader  à l’échelle asiatique et mondiale mais son développement reste géographiquement et socialement très inégal.

L’Asie orientale est dominée par 2 grandes puissances (Chine et Japon) classées aux 2e et 3e rangs mondiaux, auxquelles s’agrègent les pays voisins comme la Corée du Sud, Singapour et Taïwan .L’ensemble forme l’Aire de l’Asie Pacifique. Les économies de ces pays sont principalement fondées sur l’exportation de marchandises vers l’Europe et l’Amérique du Nord. L’Asie de l’est concentrent 8 des 10 plus grands ports du monde. La façade pacifique de l’Asie apparaît donc comme la 1ère interface de la mondialisation. Les fonctions portuaires ont contribué à l’émergence d’un archipel mégalopolitain asiatique.

b) L’archipel mégapolitain Asiatique :

La mondialisation favorise la concentration des activités et donc des populations et des richesses dans les centres urbains. A l’échelle planétaire, les métropoles mondiales (villes mondiales) constituent les centres d’impulsion de l’économie  entretenant des relations de partenariat mais aussi de concurrence. Elles sont reliées par des réseaux (aériens, télécommunications, routes maritimes…) générant des flux multiples (populations, marchandises, informations, flux financiers…) faisant de ces territoires les principales interfaces de la mondialisation.

L’importance des interfaces

L'interface est un type d'espace qui occupe une fonction centrale au sein de la mondialisation. En effet la réflexion globale aujourd'hui nécessite une approche par échelles, qui tend à distinguer différents espaces (Nord et Sud, métropole et arrière-pays, etc.). Les métropoles sont des interfaces qui reçoivent et impulsent de nombreux flux.

C'est pour cela que l'interface est déterminante aujourd'hui : elle est au cœur des enjeux de la mondialisation, car elle voit transiter les flux de la mondialisation et symbolise les inégalités (entre littoral et intérieur en Chine, par exemple) ; elle peut aussi représenter la réussite de certaines innovations de la mondialisation, comme les maquiladoras de la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique.

Les maquiladoras sont une zone franche qui installé sur une frontière, qui bénéficie d'avantages économiques, et où se rencontrent en général main d'œuvre d'un pays et emploi d'un autre.

III. De nouvelles hiérarchies ?

A/ Les villes mondiales

 Les villes mondes ou villes globales sont le cœur de la mondialisation.

La notion de ville monde ou ville globale ne repose pas seulement sur des critères quantitatifs (population ou valeur de la production) mais avant tout sur les capacités à contrôler l’économie mondiale et les flux et ceci à travers la présence de fonctions de commandement et d’impulsion (siège de FTN, grandes places boursières, concentration d’activités du tertiaire supérieur=emplois stratégiques, bien relié au reste du monde par des aéroports. Il faut également prendre en compte la dimension culturelle présence de grands médias, accueil de grands congrès internationaux.

Au total une trentaine de villes répondent à ces critères, à la tête les différents indicateurs placent New-York, Londres, Paris et Tokyo, mais on voit monter en puissances les métropoles du Sud=phénomène de métropolisation. Ces métropoles du Sud concentrent les activités de production et internationalisées. Elles sont aussi le lieu de très forts contrastes sociaux et urbains : quartier riches et bidonvilles.

Les villes mondiales polarisent les villes qui les entourent et constituent de vastes espaces urbains que l’on nomme mégalopole.

On utilise aussi le concept d’archipel mégalopolitain mondial pour désigner l’ensemble de villes importantes qui par leur poids économique, culturel, scientifique, politique participent à la direction du système monde.

B/ Les façades maritimes interfaces majeures de la mondialisation

 

Le transport maritime assure environ 90% du commerce mondial car c’est le moyen de transport le plus économique mais aussi le plus dérégularisé.

On assiste ainsi à une littoralisation des activités et des hommes, sur ces façades maritimes se concentrent de grands ports qui alimentent les mégalopoles en matières premières, produits agricoles et biens industriels.

Parmi les plus importantes à connaitre et à savoir localiser : La façade le long du Japon et la Chine

La Northern Range en Europe

Les façades maritimes le long de la côte est et ouest des EU.

C/ Quels avenirs pour les « Sud » ?

Les Etats du « Sud » ne connaissent pas tous une situation identique. Certains états ou territoires s’intègrent rapidement à la mondialisation alors que  d’autres restent en marge. Les voies de développement sont multiples mais n’aboutissent pas toujours à des résultats identiques.

1. Les processus d’intégration :

 La métropolisation des territoires.

Les pays du Sud connaissent un processus d’urbanisation rapide. Ainsi, le taux d’urbanisation dans le monde a dépassé les 50% vers 2010. 

De grandes métropoles sont apparues dans les pays du Sud. Elles concentrent les activités économiques (industrielles et tertiaires) et attirent chaque année des populations rurales (exode rural) qui recherchent en ville de meilleures conditions de vie.

Les grandes métropoles des pays émergents (Mexique, Brésil, Turquie, Inde, Thaïlande , Afrique du Sud) ou des Pays en développement en situation intermédiaire (Egypte, Indonésie) apparaissent comme des interfaces entre les pays en développement et les pays du Nord.

 L’organisation par des pays du Sud de grands événements sportifs (JO de Pékin, Coupe du Monde de Football en Afrique du Sud ou les futures organisations des JO  2016 et  de la Coupe du Monde de Football 2014au Brésil témoignent de l’intégration croissante des pays et des métropoles du Sud.

La stratégie des FTN, l’exemple de Louis Vuitton : 

Près de 90% des boutiques du groupe français de Luxe sont installés dans les pays de la Triade (375/420). Les implantations dans les pays du sud représentent moins de10% du réseau de vente. L’Afrique représente aujourd’hui près de 17% de la population mondiale mais moins de 1% des boutiques Louis Vuitton qui n’est présent que dans 2 pays (Maroc et RSA).

L’implantation des boutiques Louis Vuitton suit l’élévation du niveau de vie et l’émergence d’une clientèle fortunée. C’est pourquoi l’entreprise de luxe est davantage présente au MO ou en Amérique du Sud qu’en Afrique ou en Asie du Sud. Les boutiques s’implantent dans les aéroports internationaux ou dans les centres commerciaux spécialisés des grandes métropoles.

La présence de boutiques peut être liée au tourisme. Ainsi le Maroc a été choisi pour l’ouverture de 2 boutiques. Le pays accueille chaque année plus de 4,4 Millions de visiteurs étrangers dont les plus fortunés sont des clients potentiels.

2. Le maintien de la marginalisation :

 Les inégalités sociales sont internationales mais surtout internes. Les exclus sont principalement des ruraux ou des citadins contraints de vivre dans des quartiers informels (bidonvilles, favelas, slums). Pour sortir ces populations de la marginalisation, il est nécessaire de rompre leur isolement. L’aménagement urbain du quartier de San Antonio de Medellin est un exemple de politique publique d’intégration sociale. Les habitants de ce quartier pauvre peuvent grâce à un téléphérique (métrocable) accéder au centre de la ville et plus facilement trouver du travail.

Conclusion : La mondialisation se caractérise par l’accroissement des échanges de toute nature entre les pays du monde. Elle induit une hiérarchie des territoires caractérisées par des phénomènes d’intégration et de marginalisation à l’échelle mondiale (Pays du Nord/ pays du Sud) mais surtout à l’échelle nationale. 

Ouvrages :

Benoit B., Saussac R (sd) : La mondialisation, Bréal, 2008.

Carroué, L : La mondialisation, Bréal, 2006.

D’Agostino S. : 100 fiches pour comprendre la mondialisation, Bréal, 2009. Manzagol, C : La mondialisation ; Données, mécanismes et enjeux, A. Colin, 2003.

Revues :

Bretagnolle A. : Métropoles et mondialisation, La documentation photographique, n°8082, juin 2011.

New York. Le nouveau rêve, Le point, hors série décembre 2011 – février 2012.

Pourquoi des pays sont exclus de la mondialisation ?

Le manque d'équipements et l'instabilité politique ont longtemps exclu ces pays du partage des richesses que la mondialisation génère. Pourtant, ces États ne sont pas totalement à l'écart de celle-ci. Les aides financières internationales dont dépendent les PMA représentent une forme d'intégration à la mondialisation.

Quelles sont les difficultés des pays exclu ou en marge de la mondialisation ?

Les métropoles du Nord comportent également des espaces moins mondialisés. Les fractures territoriales y sont fortes. Dans ces pôles de concentration de richesse, les personnes occupant un emploi précaire ont des difficultés à se loger et se regroupent dans des quartiers qui sont des marges de la mondialisation.

Quels sont les périphéries intégrées ?

- « les périphéries intégrées » ou pays émergents : c'est un ensemble hétérogène d'États à taux de croissance plus ou moins rapide, ouverts aux investissements extérieurs ; ils s'affirment sur la scène mondiale du point de vue économique et géopolitique mais gardent d'importantes inégalités internes et des formes de « ...

Quelles sont les villes à l'écart de la mondialisation ?

Certaines villes sont à l'écart des flux de la mondialisation. Les villes en crise (shrinking cities) sont confrontées à de nombreuses difficultés économiques et sociales (chômage, violence). C'est le cas de villes comme Détroit (étude de cas 2), Baltimore (doc.

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