Comment fonctionne l’extraction et la transformation de phosphates?

Deux grands gisements se partagent la totalité de la production

Depuis sa création en 1920 l’Office chérifien des phosphates a su développer sa production selon une courbe régulièrement ascendante si l’on exclut les périodes de dépression mondiale de 1932 et de la guerre de 1939-1945. Dès la première année d’exploitation la production atteignait 33 000 tonnes, mais l’évolution a été particulièrement rapide depuis 1956 ainsi que le montre le tableau ci-dessous (en tonnes) :

Comment fonctionne l’extraction et la transformation de phosphates?

Les dépôts de phosphates exploitables sont répartis au Maroc en deux grands bassins subdivisés eux-mêmes en plusieurs séries de gisements aux réserves pratiquement inépuisables (plusieurs milliers de kilomètres carrés).

Le bassin nord, le plus important, s’étend du Tadla au lac Zima et comprend, dans la région d’Oued-Zem, le gisement des Ouled-Abdoun (Khouribga) et, au sud de la vallée de l’Oum-Er-Rebia, le gisement des Gantours (Youssoufia, ex-Louis-Gentil).

Khouribga : le plus riche gisement d’Afrique du Nord

Le gisement des Ouled-Abdoun ou de Khouribga se présente extérieurement comme un plateau d’altitude moyenne 800 mètres, coupé de vallées d’érosion, le recouvrement moyen étant de 40 mètres environ. À l’est, vers Oued-Zem, le recouvrement est variable et plus faible en moyenne.

Le gîte, du type sédimentaire, est constitué par un ensemble de couches phosphatées continues, de pente à peu près nulle, de puissance variable. séparées par des intercalations plus ou moins stériles. Pour l’instant seule est exploitée la couche n° 1 (seconde en partant de la surface, la couche 0 ayant une épaisseur généralement trop faible pour une exploitation rentable dans les conditions présentes), titrant 75 % de phosphate tricalcique (PO 4) 2 Ca 3. C’est la plus riche de toutes les couches phosphatées d’Afrique du Nord.

Le minerai brut, tel qu’il sort de la mine, se présente sous la forme d’un sable fin, verdâtre ou jaunâtre, assez compact et contenant 12 à 15 % d’eau. Il blanchit au séchage. Sa teneur faible en oxydes de fer et d’aluminium le fait particulièrement apprécier par les fabricants de superphosphates.

25 000 tonnes d’extraction journalière.

Le Centre minier de Khouribga est actuellement équipé pour une production journalière de 20 000 tonnes de phosphate marchand correspondant à une extraction de 25 000 tonnes de phosphate brut dont les quatre cinquièmes proviennent d’exploitations souterraines, comprenant trois lieux d’extraction (ou recettes), et un cinquième d’une exploitation plus récente, à ciel ouvert.

On accède à la couche au moyen d’une descenderie inclinée de 15-18°. À partir du pied de celle-ci on creuse un réseau de galeries destiné à l’évacuation du phosphate et à la circulation du personnel et du matériel.

Puis on creuse un réseau de galeries parallèles entre elles (recoupes). À partir de l’extrémité de chaque recoupe on exploite les piliers de droite ou de gauche qui la bordent, par un chantier de dépilage en V à 120°, rabattant vers la première galerie du réseau d’évacuation. On utilise la méthode d’exploitation dite par chambres (recoupes) et piliers (chantiers de dépilage) avec foudroyage (chute du toit). Le phosphate est abattu en général au marteau piqueur à air comprimé. Au fur et à mesure de l’avancement du front d’abattage on boise systématiquement, les bois étant en partie récupérés lors du foudroyage. Le phosphate abattu est chargé à la pelle sur des convoyeurs à bande après avoir été débarrassé des stériles.

De convoyeur en convoyeur le phosphate gagne la surface où il est épierré, mis en stock, puis acheminé sur l’usine de séchage soit par chemin de fer à voie normale, soit par bande.

Dans les zones d’affleurement, c’est-à-dire lorsque l’épaisseur des terrains de recouvrement est faible (de l’ordre d’une quinzaine de mètres au maximum à Sidi-Daoui), on utilise l’exploitation à ciel ouvert à l’aide d’engins mécaniques de grande puissance.

La découverte de Sidi-Daoui est actuellement équipée pour une production journalière moyenne de 2 500 tonnes de phosphate marchand.

Le phosphate épierré subit ensuite une opération de criblage, qui a pour but de le débarrasser des stériles qu’il contient, sur cribles vibrants de grosse capacité (22 000 tonnes/jour). Il contient alors 15 % environ d’humidité, pourcentage qu’il faut ramener au-dessous de 2 %. Cette opération s’effectue dans 17 fours rotatifs chauffés au mazout, où le phosphate est brassé au contact d’un courant d’air chaud.

Le minerai est ensuite criblé à nouveau à la maille carrée de 6 millimètres, puis mis en silos (capacité : 250 000 tonnes) avant d’être acheminé sur le port de Casablanca par wagon trémies auto–videurs, de 54 et 65 tonnes.

Le phosphate calciné.

Une partie du tonnage extrait est calciné par chauffage à 950° du phosphate humide criblé afin de décomposer le carbonate de chaux et les matières organiques : le produit obtenu se prête mieux à certains traitements ultérieurs (industrie chimique, préparation des engrais complexes et composés).

Le phosphate 80-82 %.

Lancée en mars 1958, une campagne de prospection aboutit en septembre de la même année à la découverte d’un nouveau type de phosphate remanié par l’action des eaux de ruissellement et qui, dans les zones d’affleurement, a subi de ce fait une véritable décalcification. Ce minerai peut alors être considérablement enrichi par lavage.

À partir de cette découverte ont été entrepris des sondages pour reconnaître les réserves de ce nouveau type de phosphate, ainsi que des études de réalisation d’une laverie industrielle. La construction de celle-ci a été effectuée dans des temps records et la première chaîne de production a démarré en juin 1961. Deux autres chaînes ont été rapidement installées et actuellement l’usine de lavage a une capacité annuelle de production de 750 000 tonnes de phosphate marchand titrant 80-82 % de tricalcique.

Youssoufia : 2 200 000 tonnes par an

Le gisement des Gantours s’étend du lac Zima à l’oued Tessaout, au sud de l’Oum-Er-Rebia. La couche actuellement exploitée titre 70-72 % de phosphate tricalcique.

La méthode d’exploitation est la même qu’à Khouribga, mais la nature dangereuse du toit impose des chantiers différents. Des essais de longues tailles (100 mètres) comme dans les mines de charbon ont été effectués avec succès.

La configuration tourmentée du terrain ne se prêtant pas au transport par chemin de fer du phosphate entre recettes et usine, on a eu recours aux téléphériques. Le traitement du minerai est le même qu’à Khouribga (épierrage-criblage) le séchage étant effectué dans des fours rotatifs chauffés au charbon.

Le centre de Youssoufia assure depuis 1961 une production de l’ordre de 2 200 000 tonnes par an, qui est évacuée par le port de Safi.

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Deux ports entièrement équipés pour le stockage et l’embarquement

On sait que Casablanca et Safi sont les deux principaux ports marocains. Or tous deux sont les ports d’embarquement des phosphates situés en prolongement des deux grands gisements de Khouribga et de Louis-Gentil, auxquels ils sont reliés par chemin de fer. En fait, c’est en grande partie grâce à l’expédition de plusieurs millions de tonnes de phosphates chaque année que les deux ports ont pu atteindre leur développement actuel. Il faut d’ailleurs remarquer que Casablanca est non seulement le premier port marocain, mais aussi le premier port du monde pour le trafic des phosphates, et ces deux constatations ne sont par sans rapport entre elles.

En 1958, les exportations de l’Office chérifien des phosphates ont constitué 72 % du trafic à la sortie de Casablanca, et 90 % du trafic à la sortie de Safi. Deux ans après, en 1960, ces pourcentages atteignaient respectivement 80 et 87 %. C’est dire que les exportations de phosphates représentent la presque totalité de leur activité en ce sens. Par sa prééminence, l’O.C.P. a donc contribué largement à l’équipement, à la modernisation de Casablanca et de Safi.

Casablanca, premier port phosphatier du monde

Avant d’atteindre les premières installations portuaires, les phosphates de Khouribga doivent parcourir 146 km en wagons de chemin de fer, pour être finalement vidés directement dans les bateaux en partance ou, ce qui est le cas en général, ensilé dans un stock qui, de 160 000 tonnes environ, vient de voir sa capacité portée à 410 000 tonnes au début de 1962. C’est que le problème du stockage s’est posé aux dirigeants de l’O.C.P. de façon de plus en plus aiguë au fur et à mesure de l’accroissement des exportations, ce qui a amené les responsables à entreprendre de nouvelles installations, aujourd’hui complètement achevées.

À l’heure actuelle les installations de stockage comportent trois lots (le premier, mis en service dès février 1929 ; le deuxième en 1933 et, le dernier en avril 1961) dont chacun est composé de plusieurs cellules différentes permettant le stockage des diverses qualités de phosphates à embarquer (qualité 75 % calciné et 80/82 %). Toute la manutention du minerai est assurée par transporteurs à courroies de caoutchouc dont le débit normal est de 600 tonnes à l’heure.

Les wagons sont amenés sur des voies installées au-dessus de trémies dans lesquelles le phosphate est déversé ; les trois lots étant placés dans le prolongement l’un de l’autre, il est possible de vider les trains sur ceux qui doivent être alimentés.

À partir de là, la manutention est réalisée entièrement par bandes transporteuses et les circuits dans chacun des lots sont organisés de telle sorte que l’on puisse :
— soit charger directement les navires depuis les trains ;
— soit stocker le phosphate reçu de Khouribga ;
— soit charger les navires en reprenant au stock.

De plus, les bandes transporteuses permettent d’alimenter les premier et deuxième lots à partir du troisième.

Les premier et deuxième lots, qui sont identiques, ont une capacité totale de stockage de 160 000 tonnes et leur mode de construction et d’équipement est tel que grâce à des cloisons transversales ils peuvent être divisés en cellules permettant le stockage de qualités différentes.

En ce qui concerne le troisième lot, le peu d’espace disponible pour le tonnage à stocker (250 000 tonnes) a imposé un stockage en hauteur ; c’est ainsi que le faîte de la charpente est à 37 mètres au-dessus du quai tandis que la hauteur du stock de phosphate atteindra 28 mètres. Pour éviter les déformations dangereuses dues à des différences de tassement, les fermes sont d’une seule volée, les poteaux d’appui étant distants de 82 m 50.

Ainsi la capacité de stockage totale est de 410 000 tonnes. Ce chiffre peut sembler considérable ; en réalité il est loin d’être excessif si on le rapproche de celui des exportations mensuelles moyennes de l’O.C.P., soit 500 000 tonnes. Cet agrandissement était indispensable, tant pour permettre d’assurer le chargement de tonnages croissants que pour régulariser les descentes par chemin de fer.

Casablanca possède actuellement 610 mètres de quais de chargement, dont 491 mètres de quai principal et 119 mètres de quai tableau. Ils peuvent recevoir de trente à quarante navires de 25 mètres de large et 10 mètres de tirant d’eau.

Le quai principal dispose de trois postes d’accostage et est équipé de six portiques de chargement débitant 750 tonnes/heure, permettant le chargement simultané de trois bateaux à la cadence de 1 500 tonnes/heure.

Le quai en tableau dispose quant à lui d’un poste d’accostage et est équipé de deux portiques de 600 tonnes/heure.

Tous ces portiques possèdent une bascule intégratrice qui enregistre automatiquement le tonnage embarqué. L’échantillonnage continu est réalisé grâce à un appareil placé dans chacun des lots.

À Safi : 2 millions de tonnes en 1961

Le trafic du port de Safi repose essentiellement, on l’a vu, sur les exportations de phosphates de Youssoufia qui lui a fourni en 1960 2 millions vingt mille tonnes pour l’exportation Les installations de chargement de l’O.C.P. à Safi viennent elles aussi de connaître une période d’extension. Des travaux portant sur l’allongement du quai et l’accroissement de capacité sont actuellement en cours de finition. Ils vont permettre à l’O.C.P. de disposer avant la fin de 1962 d’installations ayant les caractéristiques suivantes :
— longueur totale des quais : 250 m
— capacité de stockage : 160 000 t. ;
— nombre de portiques de chargement : deux, d’une cadence de chargement de 1 000 tonnes/heure ;
— nombre de postes d’accostage un à deux ;
— tirant d’eau maximum : 10 m.

L’étranger offre des débouchés illimités

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En 1961, première année de la commercialisation directe de sa production par l’Office chérifien des phosphates, après la dissolution du Comptoir des phosphates de l’Afrique du Nord, les ventes de cet organisme ont atteint 7 641 150 tonnes et marqué ainsi un nouveau record dans la progression rapide qu’elles ont connue au cours des dernières années et qui les situe à 37,2 % au-dessus de leur niveau de 1956.

1956 : 5 569 519 tonnes
1961 : 7 644 150 tonnes

Sur ce total les ventes sur le marché local ne représentent guère plus de 1 % avec 78 861 tonnes et la quasi totalité de la production est exportée. Les clients extérieurs de l’O C.P. se répartissent dans trente et un pays d’Europe, d’Asie, d’Afrique et d’Amérique dont douze ont importé plus je 250 000 tonnes de phosphates marocains en 1961 :

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Le Marché commun, premier client

Le simple examen de ce tableau montre la place prépondérante de l’Europe — occidentale en particulier — dans les exportations de l’O.C.P. L’an dernier 6 610 500 tonnes ont été expédiées vers l’Europe, soit 86,5 % du total. Les cinq pays de la Communauté économique européenne ont, a eux seuls, absorbé plus de 3 297 000 tonnes, soit 43,3 %.

Dans son ensemble cet important débouché européen est caractérisé par une progression très lente mais régulière qui constitue, dans l’élaboration et la réalisation des programmes de production de l’O.C.P., un facteur précieux de régularité dans l’expansion.

De notables fluctuations toutefois peuvent être observées à l’échelle des acheteurs ou des pays importateurs et traduisent la concurrence très vive qui caractérise le marché mondial des phosphates naturels.

C’est ainsi qu’en 1953 le principal client du Maroc était le Royaume-Uni (754 000 tonnes), largement en tête devant l’Italie (534 600 tonnes) et la France (492 000 tonnes). L’année suivante l’Italie prenait la tête et la conservait jusqu’en 1956 où elle acheta le tonnage record de 802 000 tonnes de phosphates marocains. Par la suite ses achats devaient diminuer d’année en année pour n’atteindre que 347 400 tonnes en 1961. Les achats français, au contraire, n’ont pratiquement pas cessé de progresser et ils représentent aujourd’hui le septième environ des exportations du Maroc :

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Les expéditions vers les pays de l’Est européen, freinées par des difficultés de paiement, demeurent faibles en dépit des progrès rapides enregistrés dans les domaines de la modernisation agricole et de la fabrication des engrais. Seules, jusqu’à présent, la Pologne (306 900 tonnes en 1961) et l’Allemagne de l’Est (57 700 tonnes) ont été de notables acheteurs, mais cette situation devrait s’améliorer sensiblement au cours des prochaines années.

Des perspectives illimitées dans les pays surpeuplés du Sud-Est asiatique

L’ensemble des expéditions de l’O.C.P. vers les pays extra-européens est loin de connaître la stabilité de celles qui sont faites vers l’Europe. En 1961, par exemple, elles ont marqué un recul de près de 300 000 tonnes dû principalement à l’irrégularité des enlèvements de la République populaire de Chine : de 181 000 tonnes en 1958, les achats de ce pays sont passés à 506 600 tonnes en 1959 et 575 100 tonnes en 1960 pour tomber à 278 500 tonnes en 1961.

C’est vers ces pays toutefois, et ceux d’Asie en particulier, que s’ouvrent pour les exportations de phosphates du Maroc les perspectives de la plus rapide expansion en dépit de l’anomalie que peuvent paraître constituer ces échanges du point de vue géographique.

Le problème de l’alimentation d’une population qui s’accroît chaque année à une vitesse prodigieuse est en effet, dans des pays tels que l’Inde, le Pakistan, la Chine, au premier rang des préoccupations des gouvernements. Seules une transformation radicale de l’agriculture et une augmentation massive de la consommation des engrais peuvent sauver de la faim les centaines de millions d’habitants qui peuplent ces régions.

D’ores et déjà des efforts spectaculaires sont partout entrepris et l’exemple de l’Inde est à ce sujet significatif. Dans cet immense pays de 3 millions de kilomètres carrés, la population atteint déjà 438 millions d’habitants et s’accroît au rythme vertigineux de dix millions par an. Le plan quinquennal pour la période 1961-62 à 1965-66 prévoit de multiplier par huit la production et la consommation des engrais phosphatés. La réalisation de ce programme ambitieux mais vital ferait de ce pays, dans quatre ans, l’un des premiers importateurs de phosphates naturels du monde avec des achats qui pourraient atteindre un million et demi de tonnes.

Le développement des exportations de phosphates du Maroc vers ces régions du monde où l’O.C.P. a entrepris un puissant effort de prospection des marchés dépendra toutefois, dans une large mesure, du bon fonctionnement des accords commerciaux qui ont été conclus par le Maroc et dont l’exécution s’est fréquemment heurtée jusqu’ici à de graves difficultés.

Les phosphates, principale source de devises du Maroc

Les années 1960 et 1961 ont été marquées par l’apparition sur le marché des phosphates de deux nouveaux concurrents (Sénégal et Togo) et l’élaboration d’importants projets de développement d’entreprises existantes (en particulier en Algérie au Djebel-Onk et en Jordanie). La concurrence, déjà aiguillonnée par les taux de fret extrêmement bas dont bénéficient les États-Unis, ne peut que s’en trouver renforcée. La situation géographique du Maroc, cependant, entre l’Atlantique et la Méditerranée, aux portes de l’Europe, la qualité, la régularité et la diversité de sa production, la puissance des réserves accumulées dans son sous-sol, garantissent à l’Office chérifien des phosphates de remarquables possibilités d’expansion sur un marché qui se développe et qui s’étend. De très importants projets d’extension et de modernisation sont d’ailleurs en cours de réalisation ou à l’étude tant dans les centres de production que dans les centres de stockage et d’embarquement et ils doivent permettre à l’Office de demeurer l’un des plus puissants moteurs de l’économie du pays et le meilleur support du commerce extérieur marocain.

En 1961 les ventes de phosphates ont représenté 24,2 % de l’ensemble des exportations marocaines et, au cours des dix dernières années, elles se sont toujours établies entre 55 et 62 % du total des exportations de minerai.

L’exportation des phosphates constitue pour le Maroc la plus importante de ses ressources de devises et l’O.C.P. offre ainsi au pays, en dehors de l’exemple qu’il constitue dans une économie qui se construit, sa meilleure chance sur la voie de l’équipement et du progrès.

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Sur le plan social également l’0. C. P. joue le rôle d’entreprise-pilote

La politique sociale de l’O.C.P. peut se résumer en deux fonctions essentielles, découlant elle-même des impératifs techniques poursuivis par l’O.C.P. : attirer et fixer du personnel de qualité dans les centres miniers éloignés des grandes agglomérations urbaines. Il y est déjà largement parvenu grâce à :
— l’élaboration de statuts du personnel garantissant à chacun, depuis l’ingénieur jusqu’au manœuvre ordinaire, des garanties de rémunération, d’avancement ou de retraites ;
— l’édification d’une infrastructure édilitaire, sanitaire, culturelle et sociale qui permette une vie familiale et communautaire agréable et harmonieuse, dans des endroits où rien n’existait auparavant qui puisse répondre à la satisfaction de tels besoins.

Centres miniers

Actuellement, l’Office emploie près de 15 000 agents. Les uns, Marocains, dont le nombre est à tous les échelons en constante et rapide augmentation, sont régis par les dispositions du statut du personnel des entreprises minières ; les étrangers, par contre, sont soumis à des dispositions contractuelles.

Mais toute cette œuvre patiente et jamais achevée d’ajustement des statuts et contrats du personnel aux besoins de l’entreprise et à l’état du marché de la main-d’œuvre aurait été vaine si elle n’avait été complétée par la création de véritables villes et villages miniers où ce personnel puisse trouver des conditions de vie qui l’incitent à s’attacher à l’Office.

Dans chacun de ses centres miniers de Khouribga et de Youssoufia, l’O.C.P. a construit d’importantes cités où vivent tous les agents occupés dans les exploitations, qu’ils appartiennent au personnel des cadres ou au personnel ouvrier.

Des fonctionnaires et des commerçants se sont groupés autour de ces villages créés de toutes pièces par l’O.C.P. pour ses propres besoins.

Ces centres et ces villages qui les entourent disposent d’édifices édilitaires, sociaux, culturels nombreux et modernes, hôpitaux, gouttes de lait, infirmeries, cercles, clubs, piscines, terrains de sports, cinéma, économats, etc. Des colonies de vacances à la mer (Pont-Blondin et El Jadida) et à la montagne (Ifrane) permettent d’assurer chaque année de magnifiques vacances à 1200 fils et filles d’ouvriers.

Khouribga a trente-six ans d’existence ; c’est une agglomération bâtie sur un plateau autrefois complètement désert et qui compte aujourd’hui plus de 40 000 habitants. Youssoufia n’a que vingt-six ans et c’est un centre plus petit que son aîné. Il compte plus de 10 000 habitants.

L’Office des phosphates possède des villas, des immeubles et des villages ouvriers à Rabat et à Casablanca, des villas et une « cité » à Safi, et loge ainsi dans ces villes une partie importante de son personnel.

Logements gratuits pour le personnel

Dans les centres miniers, le personnel est logé gratuitement. L’Office y a poursuivi un effort constant de constructions. Pour suivre la progression de ces constructions, il suffit de comparer les chiffres de 1943 avec ceux de l’année 1960.

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Enseignement et formation professionnelle

L’action de l’Office dans le domaine de l’enseignement a revêtu plusieurs formes ; tout d’abord il a contribué à l’extension des édifices publics par des apports financiers et des cessions de terrains.

Dans un autre sens, il a mis un certain nombre de locaux à la disposition du ministère de l’éducation nationale, afin de permettre une scolarisation plus importante des enfants de son personnel. Au total, Khouribga dispose de cent neuf salles de classe et Youssoufia de quarante-trois.

Le collège technique de Khouribga, ouvert en 1954 s’est substitué à la section d’apprentissage qui fonctionnait auparavant à l’Office même.

Dans le domaine de la formation professionnelle une action intense est menée depuis 1959. En effet, la rareté des cadres et des ouvriers qualifiés sur le marché de l’emploi, le souci d’élever le niveau de qualification du personnel, la satisfaction de nouveaux besoins nés de l’expansion et de l’évolution de l’entreprise, et surtout l’impératif d’une marocanisation valable d’un des secteurs les plus importants de l’économie du pays, ont amené l’O.C.P. à accorder une importance toute particulière à la formation professionnelle, seul moyen susceptible de permettre une formation rapide et massive du personnel marocain.

Pour atteindre les objectifs fixés, il fallait d’abord mettre sur pied les moyens humains et matériels nécessaires à leur réalisation.

Les moyens mis en œuvre

Des études entreprises courant 1953 aboutirent début 1959 à la création d’un Service de la formation professionnelle : un centre de formation professionnelle, un centre d’apprentissage et une section « études et méthodes » sont les organes essentiels de ce service.

Dotés d’un personnel choisi pour ses connaissances professionnelles et formé par des experts aux techniques modernes de la formation active, ils disposent de salles de cours et d’ateliers généralement situés au sein des services utilisateurs afin de rendre plus concret l’apprentissage.

La formation fait appel à l’arsenal des techniques modernes :
— Réunion-discussion ;
— Aides audiovisuelles ;
— Nombre de participants limité ;
— Enchaînement continu des actions techniques, théoriques, pratiques, complété par l’exécution de travaux utiles.

La qualité des agents déjà formés et la faible proportion des échecs sont le résultat, d’une part, d’une sélection rigoureuse des candidats par des méthodes scientifiques, d’autre part, de la mise en œuvre de programmes minutieusement adaptés aux postes de travail et aux niveaux des stagiaires.

Par ailleurs un vaste programme d’alphabétisation et d’initiation aux techniques modernes est en cours de réalisation. Son objectif est d’élever le niveau culturel et technique de deux mille cinq cents ouvriers analphabètes.

Comment se fait l'extraction du phosphate ?

La grande majorité des sites d'extraction de phosphate sont des mines à ciel ouvert mais on rencontre aussi des exploitations souterraines, plus souvent pour les gisements d'origine magmatique, mais aussi dans certains cas pour les gisements sédimentaires.

Comment se forment les phosphates ?

Comment se forme la roche de phosphate ? Le phosphate est une roche sédimentaire formée il y a des millions d'années par l'accumulation de matière organique au fond des océans.

Qui produit le phosphate ?

PRODUCTION MONDIALE DE PHOSPHATE NATUREL Les quatre principaux producteurs de PN (Etats-Unis, Chine, Maroc et Sahara occidental, et Fédération de Russie) produisent environ 72 pour cent du total mondial. Les 12 principaux producteurs représentent plus de 93 pour cent du total mondial.

Qu'est

Le phosphate, avec l'azote et le potassium, est l'un des éléments indispensables à la croissance végétale. Il est donc utilisé comme engrais, soit à l'état naturel soit à l'état chimique. Cependant, la surproduction agricole et l'utilisation massive des engrais entraînent une pollution des milieux marins.