Espérance de vie avec un défibrillateur implantable

Objectifs 

Différentes pathologies comme l’infarctus, les maladies valvulaires et certaines infections virales peuvent contribuer à la défaillance du muscle cardiaque puis entraîner d’éventuels troubles du rythme. Il peut s’agir de battements cardiaques rapides qui peuvent être potentiellement dangereux. Dans ce cas-ci, nous parlons d’implanter un défibrillateur en prévention primaire chez les personnes à risque de développer une tachycardie ventriculaire. Si ces battements se répètent de façon prolongée, ils peuvent provoquer de la tachycardie ventriculaire et entraîner des sensations de malaise désagréables.

Les signes et symptômes les plus souvent décrits sont :

  • une sensation de cœur faible
  • des étourdissements
  • de l’essoufflement
  • de la fatigue
  • des palpitations (des battements rapides ou tachycardie)
  • des battements irréguliers

Certains d’entre eux peuvent provoquer une syncope, appelée aussi perte de conscience, pouvant même aller jusqu’à un arrêt cardiaque. Dans ce cas-ci, le médecin implantera un défibrillateur en prévention secondaire suite à une tachycardie ventriculaire déjà diagnostiquée.

Le risque de développer de la tachycardie ventriculaire est très présent et demeure imprévisible. C’est pourquoi l’implantation d’un défibrillateur cardiaque s’avère indiquée pour qu’il puisse traiter immédiatement l’arythmie. Il agit comme un filet de sécurité et surveille la fréquence cardiaque 24 h sur 24.

Les principales fonctions du défibrillateur sont de détecter les arythmies rapides puis d’intervenir en délivrant de l’énergie électrique sous forme de chocs ou d’impulsions pour rétablir le rythme à une vitesse normale.

De plus, le défibrillateur joue un rôle de sentinelle, comme le détecteur de fumée, en surveillant le cœur en permanence. Il garde aussi en mémoire les données concernant chacun des épisodes d’arythmie détectés. Ces données seront vérifiées avec l’aide du programmeur.

La durée de vie du défibrillateur est de 5 à 7 ans environ et dépend surtout de la fréquence d’utilisation de l’appareil. La pile ne s’arrête pas brusquement mais se décharge lentement, ce qui permet de prévoir son remplacement.

Préparation 

Consultez la page documentation à l'attention du patient, section examens et interventions, pour obtenir les dépliants explicatifs des examens. Vous pouvez également consulter les vidéos d’explications sur les procédures.

Déroulement 

Procédure d’implantation d’un défibrillateur cardiaque

La procédure se déroule en salle d’électrophysiologie dans un environnement aseptisé :

  • Installation sur la table d’examen en position dorsale.
  • Désinfection de la peau avec un liquide antiseptique puis on recouvre d’un grand champ stérile.
  • Le médecin débute par une anesthésie locale de la région située sous la clavicule de l’épaule gauche ou droite. Il pratique ensuite une incision d’environ 5 centimètres ou  2 pouces. Une petite pochette ou espace est aussi créée entre la peau et le muscle pour y loger le défibrillateur.
  • Par la suite, l’insertion de chaque électrode se fait en ponctionnant une veine située tout près, habituellement la veine sous-clavière.
  • Dans certains cas, le médecin procède à un test de défibrillation. Ce test s’effectue sous anesthésie générale, environ 5 minutes. Le médecin déclenche une arythmie ventriculaire afin de vérifier le bon fonctionnement du défibrillateur.
  • Une fois la vérification terminée, l’électrode est fixée au muscle à l’aide d’un fil de suture puis est reliée au défibrillateur cardiaque. Les composantes réunies sont ensuite enfouies dans la petite pochette sous la peau. Celle-ci est fermée à l’aide de fils de suture qui se résorbent d’eux-mêmes. Pour terminer, des bandes de rapprochement au niveau de l’incision sont appliquées ainsi qu’un pansement protecteur. De plus, un pansement compressif vient recouvrir le tout dans le but de prévenir les risques de saignement ou d’hématome.

Coordonnées 

Service d'électrophysiologie (EPS)

Espérance de vie avec un défibrillateur implantable

© Emmanuel Bonnet

Le Pr Michel Chauvin* explique les avantages de ces appareils récemment exposés au congrès Cardiostim.

Paris Match. Quelle est la fonction d’un défibrillateur cardiaque implantable ?
Pr Michel Chauvin. Cet appareil est destiné à diagnostiquer des troubles ventriculaires graves qui menacent un patient de mort subite et à les traiter, soit par un choc électrique, soit par une stimulation rapide.

Comment se présente cet appareil ?
Il est constitué d’un boîtier (de 60 grammes et d’une épaisseur de 10 millimètres), véritable micro-ordinateur avec, à l’intérieur, un circuit, une batterie et un condensateur. Ce boîtier est relié à une sonde implantée dans le ventricule droit. Elle renseigne en permanence le défibrillateur sur l’électrocardiogramme du patient. Sitôt un trouble ventriculaire détecté, le micro-ordinateur programmé répond par un choc électrique ou par une stimulation rapide (selon la nature du trouble). Cet appareil, si la fréquence cardiaque ralentit trop, peut l’augmenter comme un pacemaker.

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Cette implantation impose-t-elle une chirurgie lourde ?
On insère le boîtier sous la peau à 2 ou 3 centimètres au-dessous de la clavicule gauche, le plus souvent sous anesthésie locale. La sonde est introduite par voie veineuse jusqu’au cœur.

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Combien de temps peut-on garder un défibrillateur standard à plus ou moins long terme, et quels sont les risques ?
La durée de ces prothèses implantables dépend des chocs et des stimulations qui ont été délivrés. En moyenne, je dirais entre sept et quatorze ans. Les risques opératoires sont rares (pneumothorax nécessitant la pose d’un drain, hémorragie pouvant être jugulée). Mais, après l’implantation, le grand risque dans les années qui suivent est l’infection, telle celle des valves cardiaques, très grave car il faut retirer tout le matériel. C’est une chirurgie lourde et non sans danger. L’autre complication possible est une endocardite. Ces sondes sont soumises à environ 46 millions de battements cardiaques par an, donc à des tractions et des torsions incessantes. D’où un risque mécanique important. Le problème avec ce défibrillateur standard, c’est la sonde implantée dans le ventricule.

Comment s’aperçoit-on qu’il faut changer ce défibrillateur ?
On l’interroge avec un ordinateur qui permet de contrôler tous les paramètres. Cet examen s’effectue au cours d’une consultation. Aujourd’hui, grâce aux avancées de la technologie, il peut même être réalisé via Internet.

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Expliquez-nous le fonctionnement du dernier défibrillateur cardiaque implantable, entièrement sous-cutané.
Avec cet appareil, la défibrillation s’effectue non plus à l’intérieur du ventricule mais à distance. Pour éviter les risques infectieux et mécaniques, on a mis au point une technique où la sonde ne pénètre plus dans le cœur. Elle est positionnée entièrement sous la peau du thorax, partant du boîtier (sous l’aisselle), et remonte le long du sternum. Le choc électrique n’est plus envoyé de l’intérieur du cœur mais à partir de deux électrodes, l’une située dans le défibrillateur et l’autre à l’extrémité de la sonde.

Comment se déroule l’implantation chirurgicale de ce dernier défibrillateur ?
Pour le moment, elle s’effectue encore sous anesthésie générale, car le boîtier, qui pèse 145 grammes avec 15 millimètres d’épaisseur, est un peu plus volumineux : l’intervention sous anesthésie locale risquerait d’être douloureuse. Mais, avec l’évolution de la technologie, la taille de ces défibrillateurs va diminuer.

Pour les porteurs de ces appareils entièrement sous la peau, quelles sont les suites ?
La durée de vie de ces prothèses devrait être de cinq à six ans. L’avantage est considérable puisqu’il permet d’éviter les infections intracardiaques dont la fréquence avec les défibrillateurs standards est tout de même de 3 % à 6 %, ainsi que les problèmes de dysfonctionnement de sonde. La surveillance impose une consultation tous les six mois avec un ordinateur qui enregistre tous les paramètres et mémoires du défibrillateur : troubles du rythme, chocs électriques reçus et électrocardiogrammes correspondants.

Quelle va être la prochaine étape ?
Ce sera la mise au point d’un appareil associant l’action d’un défibrillateur à celle d’un stimulateur sans sonde intracardiaque.

* Chef du service de cardiologie au CHU de Strasbourg.

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Quelle espérance de vie avec un défibrillateur ?

Sa durée de vie est entre 5 et 10 ans. La longévité du défibrillateur sera plus courte si le boîtier est sollicité souvent. Son prix oscille entre 15 000 et 20 000 euros.

Comment vivre avec un défibrillateur implantable ?

La plupart des porteurs de défibrillateurs cardiaques peuvent voyager en toute tranquillité, dans la mesure où leur pathologie le permet. Avant de partir, discutez avec votre médecin : Des recommandations en matière de soins ou d'activité Des mesures à prendre si vous éprouvez une gêne ou des symptômes.

Est

Un Défibrillateur Automatisé Externe (DAE) est un dispositif médical qui aide à la réanimation de victimes d'arrêt cardiaque. Accompagné d'un massage cardiaque, le défibrillateur contribue à augmenter significativement les chances de survie.

Quel sport Peut

"On déconseille donc d'être dans la pratique excessive du golf, de tous les sports de tractions, de la musculation des bras qui peuvent traumatiser cette sonde. Mais un peu de piscine de temps en temps est sans doute une bonne idée."