Quand reprendre les rapports après une fausse couche

Le Congrès national des gynécologues obstétriciens qui se déroule ce mercredi 3 décembre 2014, à Paris, a édité de nouvelles recommandations concernant les fausses couches du premier trimestre. Il ne serait pas nécessaire d'attendre trois mois avant une nouvelle conception, bien au contraire. 

Quand reprendre les rapports après une fausse couche

Rédigé le 03/12/2014, mis à jour le 04/05/2015

Quand reprendre les rapports après une fausse couche

Loin des idées reçues, la fausse couche concerne un large nombre de femmes. Les spécialistes considèrent qu'une grossesse sur dix s'interrompt dans les trois premiers mois de gestation. Désormais, les nouvelles recommandations ne préconisent plus d'attendre trois mois avant de concevoir à nouveau, bien au contraire. 

La grossesse qui suit rapidement une fausse couche aurait plus de chances d'être menée à son terme. Grâce au partage de ces nouvelles données, présentées au Congrès national des gynécologues obstétriciens, des milliers d'enfants pourront naître plus vite, chaque année. Cette nouvelle recommandation concerne les fausses couches précoces, qui surviennent dans les 3 premiers mois de grossesse et à condition qu'il s'agisse d'un premier évènement.

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Quand reprendre les rapports après une fausse couche

Comment ça se passe après une fausse couche ?

Si l'expulsion est spontanée et complète, c'est l'échographie de contrôle qui le montre, il n'y a aucune intervention médicale. On peut rentrer chez soi.
Si l'expulsion est incomplète (il demeure sur les parois de l'utérus un morceau de trophoblaste), des comprimés de prostaglandines, hormones provoquant des contractions, permettront d'évacuer le reste. On contrôle 24 heures plus tard et, si besoin, le médecin a recours à une aspiration (une petite canule reliée à une pompe permet de vider l'utérus) ou à un curetage(grâce à une curette, le praticien racle la muqueuse utérine), sous anesthésie générale. C'est une intervention de courte durée suivie généralement d'une brève hospitalisation.
Lors d'une fausse couche tardive, une hospitalisation est nécessaire en raison de risques hémorragiques. L'expulsion du foetus se fait sous péridurale ou sous anesthésie générale. Dans tous les cas, on vérifie le rhésus maternel. S'il est négatif, on procédera à une injection d'anticorps (ou gammaglobulines) anti-D, nécessaires pour éviter des problèmes d'incompatibilité lors de la prochaine grossesse.

Les fausses couches à répétition

On parle de fausses couches à répétition à partir de 3 mais les médecins s'interrogent plus tôt, à partir de 2, lorsqu'elles sont tardives et au-delà de 38 ans.
Le médecin procède à une véritable enquête pour connaître clairement les raisons. Parmi les examens pratiqués: un dépistage du diabète en cas d'antécédents dans la famille, l'établissement du caryotype parental (étude des chromosomes) pour vérifier qu'il n'y a pas d'anomalies génétiques, l'hystérographie ou l'hystéroscopie afin de dépister un éventuel fibrome qui empèche la grossesse, une malformation ou une synéchie (accolement des parois de l'utérus), tous les trois opérables.
Un bilan infectieux et immunologique est pratiqué. Il recherche une infection chronique du col de l'utérus, la présence dans le sang de facteurs cytotoxiques dont le mécanisme d'action est comparable à celui d'une réaction de rejet d'une greffe, des anomalies de la coagulation qui favorisent la formation de caillots dans la circulation placentaire.
On ne retrouve pas toujours l'origine des fausses couches à répétition. Pour diminuer les risques, les médecins préconisent un traitement à base de corticoïdes pour les femmes présentant des maladies auto-immunes ou un traitement à base d'aspirine et parfois d'anticoagulants avant même le début de la grossesse suivante.

Les suites immédiates après une fausse couche

Dans certains cas, le repos est nécessaire après une fausse couche : s’il y a eu une hémorragie ou en cas d'intervention chirurgicale. " Au cas par cas, s'il y a des douleurs, on peut prescrire des antalgiques de niveau 1 comme du paracéramol et des antispasmodiques (Spasfon)" indique le Pr Deruelle.  En plus de la fatigue, il y a souvent une grande tristesse et une intense déception après une fausse couche. "C'est pour cela qu'il ne faut pas hésiter à demander un soutien psychologique (et un arrêt de travail) dans les jours qui suivent une fausse couche" insiste le Dr Bounan.

Quels traitements après une fausse couche ?

Si la fausse couche est complète, aucun traitement n'est nécessaire. Il sera juste effectué une échographie de contrôle. Il existe deux types de traitements des fausses couches non complètes. Le premier est chirurgical, c'est le curetage aspiratif réalisé sous anesthésie générale. Il a pour but de vider l'utérus des débris de la fausse couche. Il est pratiqué dans les cas de fausses couches lors de grossesse évoluée. Le 2ème traitement des fausses couches est médical : on administre des médicaments qui font partie de la catégorie des prostaglandines (Cytotec®).
Ceux-ci vont entraîner des contractions, l'ouverture du col de l'utérus pour que celui-ci se vide. Ce traitement médicamenteux est en général réservé aux fausses couches de plus petites tailles. "Si l'on est dans une période-limite, on écoute le désir de la femme : certaines préfèrent un curetage pour en finir plus vite, d'autres au contraire préfèrent le traitement médicamenteux" indique le Dr Bounan.

Fausse couche : la prise en charge médicale

Aux urgences, on vous fera passer une échographie qui permettra de voir si la grossesse est bien placée et si le cœur du fœtus bat.
"Si l'échographie montre un embryon avec un cœur qui ne bat plus, il s'agit bien d'une fausse couche" informe le Dr Bounan. Mais comme l'échographie ne commence à montrer quelque chose qu'à partir de 4-5 semaines d'aménorrhée, on va dans les cas précoces regarder l'évolution du taux de Béta-HCG sur 2 jours." Ce taux doit doubler toutes les 48h en début de grossesse normale" indique ce médecin. En cas de fausse couche, le taux de Béta-HCG est divisé par 2 toutes les 48h.

Retrouver confiance après une fausse couche

Un événement plus difficile à vivre qu'autrefois
Il y a quelques dizaines d'années, faire une fausse couche faisait partie de l'ordre des choses. Aujourd'hui, la donne a changé.
Nous sommes davantage dans l'illusion de la maîtrise de la vie. Les tests de grossessesont de plus en plus précoces, l'échographie permet de visualiser l'embryon ou le foetus... Dans le cas d'une assistance médicale à la procréation, on connaît quasiment la date de conception. Ces nouvelles techniques permettent de savoir plus rapidement qu'on est enceinte, elles rendent aussi le bébé « plus réel ». La perception de la vie se manifeste de plus en plus tôt mais celle de la mort aussi. Conséquence : il est plus difficle de vivre après une fausse couche aujourd'hui que jadis.

Reconnaître l'existence du bébé

Par maladresse, l'entourage médical ou familial n'est pas toujours à la hauteur. Le bébé est nié, or, si celui-ci n'a pas vécu, il a existé. C'est cette reconnaissance qui permet de faire la place au suivant. Souvent le décalage se fait à l'intérieur même du couple. Le compagnon, bien qu'il souffre aussi, n'a pas vécu cette expérience dans son corps. Et, la plupart du temps, il ne s'est pas encore imaginé en tant qu'un père en devenir. Il propose quelquefois « d'en refaire un tout de suite », paroles qu'une femme ne peut pas entendre dans l'immédiat. Après une fausse couche, il ne faut pas hésiter à demander à son médecin les explications nécessaires pour comprendre ce qu'il s'est passé.

Le travail de deuil

Mais quelles qu'en soient les causes, une fausse couche entraîne toujours une douleur morale et la nécessité de faire un deuil. Mettre des mots sur cet événement est très important, cela permet de se détacher de cet épisode douloureux pour le dépasser. Car la souffrance ne doit pas être gommée, sinon elle risque de rejaillir un jour ou l'autre, parfois sous forme de somatisation (migraine, troubles du sommeil...). Relativiser cet événement, c'est faire un grand pas dans la guérison. L'entourage ou le corps médical ont un rôle à jouer : écouter et laisser parler sans juger. Une aide psychologique peut être envisagée, une seule consultation suffit parfois.

Refaire un bébé après une fausse couche

Refaire un enfant immédiatement après une fausse couche, est-ce possible ? Médicalement rien ne s'y oppose. Les règles réapparaissent normalement environ un mois après. La plupart du temps, le médecin propose une contraception pour un cycle féminin afin que la muqueuse utérine abrasée se régénère parfaitement.
Dans la tête, c'est autre chose. Pour envisager une nouvelle grossesse, il faut avoir retrouvé confiance en soi et admettre pouvoir la mener à son terme. D'autant plus que les femmes enceintes qui ont déjà fait une fausse couche ont parfois des débuts de grossesse difficiles par peur de la répétition. Surtout lorsqu'elles arrivent à la date anniversaire. Et là, le rôle du compagnon est primordial.

Pourquoi pas de rapport après fausse couche ?

Les rapports sexuels ne sont pas recommandés au cours des deux premières semaines qui suivent une fausse couche pour éviter tout risque d'infection lié à l'ouverture du col de l'utérus. Si vous avez eu un traitement chirurgical par aspiration douce, vous pouvez reprendre les rapports à l'arrêt complet des saignements.

Comment nettoyer le ventre après une fausse couche ?

Le curetage est réalisé sous anesthésie locale ou générale et dure 10 à 15 minutes. Le médecin racle la muqueuse utérine à l'aide d'une curette, afin de retirer toute trace de placenta. Il est possible de prescrire une injection d'ocytocine pour aider la contraction de l'utérus et éviter les risques d'hémorragie.

Comment se comporter après une fausse couche ?

Précautions particulières après une fausse couche Pas de tampons ou de rapports pendant les deux semaines qui suivent la fausse couche, pour limiter les risques d'infection.

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Un arrêt spontané de la grossesse est souvent difficile à surmonter d'un point de vue émotionnel pour les futurs parents. Toutefois, dans la plupart des situations, les chances de retomber enceinte ultérieurement ne sont pas altérées. En effet, la fertilité après une fausse couche précoce est généralement préservée.

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