Carte du niveau de la mer en 2050

L’institut Climate Central a dévoilé une nouvelle carte interactive montrant l’impact de la montée des eaux dans les années à venir. Un constat s’impose : la Belgique n’y échappera pas.

D’ici quelques années, la carte de la Belgique et du monde sera complètement redessinée. En cause : le changement climatique et l’inéluctable montée des eaux. Les océans se réchauffent de plus en plus vite, les glaciers et le permafrost fondent et le niveau des mers monte inexorablement.

D’après les experts du Giec, le niveau de la mer augmentera d’un mètre d’ici 2100. Même si les états respectaient l’Accord de Paris et réduisaient drastiquement les émissions de gaz à effet de serre, la hausse atteindrait entre 30 et 60 cm.

Selon le pire des scénarios, le niveau des eaux pourrait augmenter jusqu’à 5 m en 2300.

Des projections inquiétantes

Les conséquences de ce phénomène peuvent être visualisées sur la nouvelle carte de l’institut de recherche Climate Central.

Au cours des prochaines décennies, la côte belge et des villes comme Bruges, Gand et Anvers seront particulièrement menacées. Chez nos voisins hollandais, Amsterdam et Rotterdam se retrouveraient complètement immergés.

Carte du niveau de la mer en 2050
Élévation du niveau de l’eau de 1m
Carte du niveau de la mer en 2050
Élévation du niveau de l’eau de 3m
Carte du niveau de la mer en 2050
Élévation du niveau de l’eau de 10m

Toujours selon ces projections, plusieurs destinations de vacances plébiscitées pourraient disparaître. En France, c’est le cas notamment d’une partie de la côte méditerranéenne mais aussi de la côte ouest.

Sont également menacées Venise en Italie, Valence et la région de Cadiz en Espagne, ou encore la région de Lisbonne au Portugal. L’Angleterre et sa capitale Londres n’échapperaient pas non plus à la montée des eaux.

Plus loin de chez nous, Bangkok en Thaïlande et une partie de New York se retrouveraient sous eaux. Sans compter les dizaines d’îles qui seraient totalement rayées de la carte…

Des millions d’habitants menacés

Pour découvrir à quoi ressembleraient les grandes villes du monde, Climate Central a également développé une série de simulations en images.

Pas moins de 680 millions dans des zones côtières de basse altitude, rappelle le Giec, et 65 millions dans de petits États insulaires en voie de développement.

Par ailleurs, avec la montée du niveau des mers, de nouvelles régions vont se retrouver à risque d’inondations temporaires, comme le montre cette autre carte de Climate Central.

Si la montée des eaux est désormais inévitable, son impact peut encore être atténué par des efforts efficaces pour limiter le réchauffement mondial. Il est minuit moins une.

Carte du niveau de la mer en 2050

Changement climatique, montée des eaux et risques pour la population : la carte interactive des régions touchées.

Se basant sur le rapport du GIEC, des scientifiques prévoient une hausse plus importante que prévue de la montée des mers. 

Les experts du projet Climate Central ont créé une carte interactive pour mesurer l'impact de cette élévation du niveau des océans. 

A cause de changement climatique, 300 millions de personnes seraient concernées par 1 inondation au moins par an, dont 1 million de Français. Pour savoir si on est concerné, regardez la carte.

https://coastal.climatecentral.org/map/6/6.2374/45.6479/?theme=sea_level_rise&map_type=coastal_dem_comparison&elevation_model=coastal_dem&forecast_year=2050&pathway=rcp45&percentile=p50&return_level=return_level_1&slr_model=kopp_2014

Sur le site de l'Actu.fr, l'enquête pour la région nouvelle Aquitaine. 

https://actu.fr/sciences-technologie/carte-million-francais-sont-menaces-par-montee-eaux-etes-vous-concerne_29029824.html

Selon les cartes interactives publiées par l’Agence européenne pour l’environnement qui mettent en scène les scénarios du GIEC en Europe, la France sera particulièrement touchée par la montée des eaux.

Le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) est un organisme ouvert à tous les pays membres de l’ONU. Il regroupe actuellement 195 Etats et fonctionne sur la base de publications scientifiques effectuées par quelque 2.500 scientifiques reconnus dans le monde entier. Sa mission est d’évaluer les risques liés au réchauffement climatique, d’en cerner les conséquences et de proposer des solutions.

Deux scénarios, l’un optimiste, l’autre réaliste

Le GIEC a élaboré plusieurs scénarios appelés RCP pour « representative concentration pathway ». Ils permettent de modéliser les évolutions du climat en fonction de la quantité de gaz à effet de serre qui sera relâchée dans l’atmosphère. Les perspectives de réchauffement sont toujours calculées en référence à la période dite préindustrielle, soit les années 1850-1900. Deux scénarios principaux sont utilisés pour évaluer les conséquences du dérèglement climatique.

Le RCP 2.6 est le scénario le plus optimiste ; celui où les émissions de gaz à effet de serre sont contenues, supposant la mise en œuvre de politiques drastiques de réduction. Il prévoit une stabilisation du réchauffement de la planète à +1,6 degré à l’horizon 2100, considérant que la stabilisation à +1,6 degré est acquise dès 2031. Ce scénario nous donne 2 chances sur 3 de limiter le réchauffement global en dessous de 2 degrés à l’horizon 2100.

Le RCP 8.5 est le pire des scénarios ; celui où les politiques mises en œuvre sont insuffisantes pour empêcher un réchauffement de +2 degrés entre 2031 et 2050, ce qui conduit inexorablement à + 4,3 degrés entre 2081 et 2100.

En Europe, l’augmentation du niveau de la mer au cours du XXIe siècle, comparée à la période 1981-2010, est évaluée entre 0,2 m et 0,4 m dans le meilleur des cas. Si le réchauffement devait dépasser, d’ici à 2050, les 2 degrés, l’augmentation serait de 0,4 m à 1 m, voire 2,5 m selon d’autres projections. Dans les deux cas, la mer Baltique du Nord et la côte Atlantique Nord-Est feront figure d’exception car elles connaîtront une hausse des terres en raison du rebond post-glaciaire.

L’élévation moyenne du niveau de la mer contribuera à l’augmentation prévue des inondations côtières le long de la côte européenne. D’importants changements dans la fréquence des inondations signifient que ce qui est un événement extrême aujourd’hui pourrait devenir la norme d’ici à la fin du siècle à certains endroits. On estime que la fréquence des inondations côtières sera multipliée par plus de 10 dans de nombreux sites européens, et de plus de 100 ou même de 1.000 dans certains sites au cours du XXIe siècle, selon le scénario d’émissions. Le port de Dunkerque sera ainsi 27 fois plus atteint dans le scénario basses émissions et 216 fois plus dans le scénario pessimiste. Nantes, de son côté, passe d’un coefficient multiplicateur de 94 à 598.

Vague se brisant sur la digue de Saint-Malo lors des grandes marées.

Carte du niveau de la mer en 2050

Dans la baie de Saint-Malo, le marnage – c’est à dire la différence de hauteur d’eau entre la marée haute et la marée basse – est exceptionnel lors des grandes marées et peut atteindre les 13 mètres ! Ce qui fait de Saint-Malo et en particulier la baie du Mont Saint-Michel, le théâtre des plus grandes marées d’Europe !

Carte du niveau de la mer en 2050

A l’échelle mondiale, c’est dans la baie de Fundy, au Canada que l’on observe les plus grandes marées du monde, avec un marnage de 16m !

Carte du niveau de la mer en 2050

En l’absence de nouveaux investissements préservant les côtes, les pertes annuelles moyennes estimées dues aux inondations côtières, dans les 17 principales villes côtières des pays membres de l’UE, pourraient passer d’environ 1 milliard d’euros en 2030 à 31 milliards d’euros en 2100 dans le scénario d’émissions élevées. Le nombre annuel de personnes exposées aux inondations côtières devrait passer de 102.000 aujourd’hui à 1,52-3,65 millions, au cours de la même période et selon les scénarios, si rien n’est fait pour construire des infrastructures protectrices.

La carte montre la superficie estimée et la population actuelle dans les régions de faible altitude, à 1 à 6 m au-dessus du niveau moyen actuel de la mer. Si le niveau de la mer augmente selon les projections et si rien n’est fait pour protéger les côtes, ce sont ces régions qui seront inondées en permanence au cours des prochains siècles. En France, les côtes Ouest et Sud sont les plus exposées et les zones estuaires touchées en priorité. Ainsi, la baie de Seine, qui héberge le port du Havre, sera immergée dès que la Manche aura gagné 1 mètre.

De surcroît, les inondations temporaires des côtes de ces régions causées par des niveaux de mer élevés pourraient se produire beaucoup plus tôt en raison des effets combinés de l’élévation moyenne du niveau de la mer, des vagues et des ondes de tempête.

Des personnes se tiennent sur un balcon pendant les inondations à la suite d’une tempête à Gérone, en Espagne, le jeudi 23 janvier 2020.

Carte du niveau de la mer en 2050

Un panneau avertit des inondations à Tewkesbury, ouest de l’Angleterre le 20 février 2020, alors que de fortes pluies menacent de nouvelles inondations en Grande-Bretagne.

Carte du niveau de la mer en 2050

Une rue est inondée par les vagues de la mer lors d’une tempête dans le quartier Racou à Argelès-sur-Mer, dans le sud de la France, le 21 janvier 2020.

Carte du niveau de la mer en 2050

Quelques repères

⚫ En 2018, le niveau moyen de la mer à l’échelle mondiale a été le plus élevé jamais atteint depuis le début des mesures à la fin du XIXe siècle, soit environ 20 cm de plus qu’au début du XXe siècle.

⚫ La hausse mondiale du niveau de la mer s’est accélérée depuis les années 1960. L’élévation moyenne du niveau de la mer au cours de la période 1993-2018, lorsque des mesures par satellite ont été disponibles, a été d’environ 3,3 mm/an.

⚫ Les preuves d’un rôle prédominant du changement climatique anthropique dans l’élévation moyenne du niveau de la mer observée à l’échelle mondiale – et dans l’accélération au cours des dernières décennies – se sont renforcées depuis la publication du cinquième rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC).

Où sera la mer en 2050 ?

Dans le détail, la montée du niveau de la mer d'ici 2050 devrait être de 25 à 35 cm pour la côte Est américaine, de 35 à 45 cm pour la côte du golfe du Mexique, et de 10 à 20 centimètres sur la côte Ouest. Le précédent rapport sur le sujet datait de 2017.

Où sera la mer en 2050 en France ?

D'après les estimations de la NASA, ça donnerait ça sur les côtes de la France continentale (de Calais à Marseille en passant par La Rochelle) : Dans le cas où l'humanité réussirait à réduire et même à absorber des gaz à effet de serre : la hausse se limiterait à environ 18 cm d'ici 2050 et 40 cm en 2100.

Quelles villes seront sous l'eau en 2050 ?

Selon les scientifiques, le nord de la France (Nord et Pas-de-Calais) serait la région la plus touchée, avec la submersion des villes de Dunkerque, Grande-Synthe, Calais et Saint-Omer. Une région, où près de 400.000 individus vivent sous le niveau de la mer.

Quelles sont les villes françaises menacées par la montée de la mer ?

1. Calais (Hauts-de-France) La ville la plus menacée par la hausse du niveau de la mer d'ici 2100 est Calais, dans les Hauts-de-France, avec 98,5% du territoire possiblement sous le niveau des crues.