Les métropoles des pilotes du système productif mondial

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la baie de Tokyo

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    Relier,  montrer la complémentarité et l’opposition de ces deux clichés?

   La réponse attendue est que la première photographie illustre parfaitement la métropolisation : les bourses sont toujours situées dans les grandes métropoles et Wall Street en est l’archétype.
​  La seconde photographie illustre l’accroissement des flux mondiaux, lui-même lié à la révolution des transports et à la littoralisation de l’économie mondiale.

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  Quelles sont les informations apportées par la carte ?
      . Les régions les plus concernées par les échanges mondiaux sont les littoraux d’Asie de l’Est, de l’Europe et les deux façades maritimes des États-Unis. Mais il s’agit aussi de toutes les métropoles. 
      . L’Afrique, une partie de l’Amérique latine, les régions polaires sont nettement plus à l’écart des grands flux mondiaux.
      . Les métropoles sont à la fois les lieux qui impulsent ces flux mais aussi des nœuds de transport essentiels : transport aérien, mais aussi trafic maritime quand elles sont en position littorale (Tokyo, Shanghai…).
      . L’accroissement des flux et la littoralisation de l’économie sont intimement liés du fait de la conteneurisation et de la révolution des transports maritimes

   Les espaces productifs connaissent aujourd'hui de profondes mutations. L'intensification des flux de toute nature dans le monde profite essentiellement aux espaces qui sont très souvent les grandes métropoles et les grandes façades maritimes. Ils organisent les flux mondiaux et la présence de ces importants flux renforce à son tour le poids de ces espaces. Pour comprendre la place des différents territoires dans la mondialisation, il est nécessaire de voir quel rôle ils occupent dans ce monde de flux.     Comment la métropolisation et la littoralisation des espaces productifs
sont-elles liées à l'essor des flux ?

  I) Singapour,l’articulation de la finance,de la production et des flux (étude de cas)

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       ​Singapour (« Cité du Lion » = « Singa Pura » en malais),  bénéficie d’une situation géographique exceptionnelle: un site protégé des cyclones, un port en eau profonde, une escale portuaire, stratégiquement située sur la route euro-asiatique.
       Singapour se situe à l’extrême sud du continent, et pourrait être comparée à un « Gibraltar de l’Asie ». Elle est dans une position stratégique au cœur d’un réseau portuaire sur le détroit de Malacca, emprunté par les deux routes principales mondiales de navigation qui relient l'Europe et le Moyen Orient à l'Asie Orientale.
       Territoire trop petit pour constituer un marché à lui seul, sans arrière-pays : c’est la mondialisation qui « a fait » Singapour. L’île entrepôt est devenue une puissance commerciale et financière.
​ « Aucun territoire d’une aussi petite taille (700 km2), habité par 5 millions d’habitants, n’est aussi présent sur la scène mondiale » (R. de Koninck, Singapour, la cité ambitieuse, éd. Belin, La Documentation française, 2006, p. 45)

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​Le 9 août 1965, Singapour devient un Etat souverain, en étant exclu de la Fédération de Malaisie (que Singapour avait rejoint après le départ des Britanniques en 1963). La société singapourienne souffre alors de plusieurs handicaps.

          1. Les recompositions à l'échelle locale 

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 . un territoire aménagé, refaçonné et remodelé pour être plus compétitif 

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    Quelle que soit l’échelle d’analyse considérée, l’espace est perpétuellement refaçonné et adapté aux besoins des entreprises et du secteur des transports pour mieux être transformé en outil de compétitivité. Le volontarisme politique se traduit par un fort interventionnisme dans les opérations d’aménagement urbain.

  L’Etat s’est doté d’outils juridiques lui permettant d’exproprier à des fins d’utilité publique et de conduire des opérations d’aménagement de grande ampleur. Les transports maritime, ferroviaire et aérien sont détenus majoritairement par la même société financière, Temasek, une holding nationale sous tutelle du ministère des Finances singapourien.
   Les aménagements urbains sont l’œuvre conjointe de la JTC (Jurong Town Corporation), chargée de l’aménagement des espaces industriels et de l’HDB (Housing Development Board) dont la fonction est la construction de logements.

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Le Pinnacle@Duxton, un ensemble d’immeubles d’habitations sociales construit par le Housing Development Board (HDB). Au total, 1 848 appartements répartis dans 7 tours de 50 étages (163 m. de haut), furent inaugurés en 2009. Des terrasses aménagées relient les tours.

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   . un territoire augmenté par une politique de conquête de nouvelles terres sur la mer. La superficie de l’île s’est ainsi accrue d’environ 20 %.  Au moment de son indépendance (1965), la superficie de la cité-Etat s’étendait sur environ 580 km2. Aujourd’hui, elle dépasse 700 km2 : les travaux « d’étirement » de l’île s’étant poursuivis sans interruption.
L’essor économique est à l’origine d’un surcroît de consommation d’espace, mais cette politique de poldérisation est aussi à mettre en relation avec la croissance spectaculaire de la population. La densité à Singapour est une des plus élevées au monde (+ 7 800 hab./km2 en 2018)

Le port de Tuas, l’extension de Changi, « Gardens by the Bay » participent de ces extensions sur la mer qui permettent aussi le réaménagement des espaces libérés.


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​. un territoire sans cesse modernisé pour être optimisé


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Modernisation des aménagements portuaires:  les infrastructures portuaires n’ont jamais cessé de se moderniser et l’efficacité de la cité portuaire dans le transbordement des marchandises a pu être érigé en modèle de réussite et de productivité.
Les nombreux investissements en R&D rendent la zone portuaire de plus en plus attractive
Le projet le plus emblématique de ces investissements est le projet « TUAS 2030 ». Tuas est un quartier de Singapour situé sur la pointe ouest. Le premier objectif de Tuas est de réaliser des économies d’échelle car il doit recentrer toutes les activités du port de Singapour en un seul endroit. Le projet commence par des investissements massifs dans la poldérisation pour pouvoir créer tout un ensemble de nouveaux quais.

 le port permettra à Singapour de doubler son activité (passer de 34 millions d’EVP à 65 millions). Ce port sera « le plus intelligent du monde », tout sera informatisé et automatisé.

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le développement des infrastructures routière et ferroviaire a suivi avec la mise en place d'un remarquable réseau d'autoroutes urbaines reliant les villes et les parcs industriels nouveaux entre eux et avec le centre : ainsi deux axes parallèles à la côte desservent le sud de l'île et des radiales intègrent toute la partie nord.
Parallèlement, une double politique visant à réguler et à diminuer l’usage de la voiture individuelle fut mise en place : le développement des transports en bus permettant un accès rapide à l’ensemble du territoire et la mise en place d’une règlementation de la circulation

Singapour s’est doté d'un système de transport collectif sur rail : le Mass Rapid Transit (M.R.T.), dont les premières stations ont ouvert en 1988, et qui dessert aujourd'hui l'ensemble des cités nouvelles. S'y ajoutent des réseaux locaux de trains de banlieue constituant le Light Rapid Transit (L.R.T.).

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  Synthèse:
    Les activités à Singapour sont concentrées sur un territoire exigu mais régulièrement  agrandi  (via la   poldérisation) et constamment réaménagé (via la planification et le zonage des activités). La planification, outil de densification et de requalification du territoire,  permet aux autorités singapouriennes d’optimiser le territoire insulaire. Elle offre de nombreux avantages. Outre celui de limiter l’étalement, elle permet de maîtriser le coût du foncier et d’assurer une desserte efficace des espaces productifs. L’espace métropolitain est ainsi perpétuellement refaçonné et adapté aux besoins des entreprises et des transports.

 2. Un espace intégré à l'échelle régionale

   Avec le 37ème PIB mondial (2017), un PIB/hab parmi les plus élevé au monde (4ème rang mondial autour de 90 000 $ en PPA2) et une croissance économique supérieure à 3%/an (2017), avec le 5ème IDH au monde en 2017 (0,932), Singapour fait figure de centre à l’échelle régionale. La cité-État a réussi à réorganiser à son profit l’espace des réseaux qui irriguent l’Asie du Sud-Est, à les faire converger en sa direction pour mieux se placer au coeur d’un nouvel espace

Des relations anciennes, des liaisons fortes avec les territoires frontaliers...Déjà au XIXème siècle, l’île portuaire exploitait son hinterland immédiat. Avec son développement économique, la cité portuaire a réorganisé ces relations, en restant toujours au centre du projet d’intégration régionale

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​   Les territoires transfrontaliers sont reliés par de bonnes infrastructures de transport, toutes centrées sur Singapour. Deux routes terrestres permettent de traverser le détroit entre Johor et Singapour
La partie la plus orientale du Johor est par ailleurs reliée à la cité-État par plusieurs services de ferries et Singapour est reliée aux îles Riau par des liaisons maritimes régulières (Batam est ainsi accessible depuis la cité-État en moins d’une demi-heure).

C’est avec cette périphérie immédiate que Singapour réalise l’essentiel de ses échanges commerciaux

  ​Le Causeway, entre Singapour et Johor Bahru en Malaisie
Route digue de 1 km, le Causeway est surchargé. En 2024, un métro rapide devrait relier les réseaux des deux villes grâce à un nouveau pont

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​La zone de coopération transfrontalière, SIJORI
Considéré comme un modèle de développement régional sans frontière et florissant dans une économie globalisée, l’accord facilitant le commerce entre Singapour (SI), la Malaisie (Etat de Johor, JO) et l’Indonésie (archipel de Riau, RI), nommé SIJORI dessine un « triangle de croissance

     L’objectif étant de former un bassin économique plus large et aux potentialités plus grandes, le fonctionnement de cette zone repose sur une complémentarité des territoires et une division du travail à une échelle micro-régionale.La cité-État de Singapour a ainsi étendu son réseau de sous-traitance et suscité une spécialisation verticale de chacune des régions limitrophes par la division et le partage des différents stades de la production. Les entreprises et les multinationales localisées à Singapour qui utilisent une main-d’oeuvre très qualifiée travaillant dans les industries de pointe et de haute technologie, délocalisent à Johor (Malaisie) les industries nécessitant une main-d’oeuvre semi-qualifiée et vers l’île de Batam (Indonésie) les activités à fort investissement-travail pour lesquels les bas salaires sont plus déterminants que le niveau de qualification.

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  . les limites de l'intégration : ​La configuration spatiale de cette zone transfrontalière semble davantage être celle d’un corridor urbain, ayant pour centre Singapour, qu’un « triangle », du fait de l’absence d’interactions entre îles Riau et Johor. le « triangle de croissance » est tiraillé et déformé autant par les orientations nationales que par les déséquilibres économiques. C’est en effet une zone de coopération économique régionale dynamique mais très asymétrique.
Cette réorganisation industrielle a un double avantage pour Singapour : elle lui permet d’effectuer une montée en gamme industrielle (spécialisation dans les industries de hautes technologies) et de s’imposer comme centre régional de coordination, de soutien logistique et de service, non seulement au sein de cette nouvelle agglomération transfrontalière, mais aussi en Asie du Sud-Est. Cette coopération a fonctionné longtemps au service de la réussite de Singapour.

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​La contre-offensive malaise : le projet Iskandar
L’Etat fédéré de Johor, s’appuyant sur ses propres projets de développement, est devenu de plus en plus puissant et compétiteur pour Singapour.
Le projet Iskandar instrumentalise à son tour les complémentarités existantes entre les deux territoires limitrophes en les faisant jouer cette fois-ci en faveur de la Malaisie. Si l’attrait d’Iskandar reste fortement lié à la proximité du territoire de Singapour, le projet est bel et bien malaisien, tant par sa localisation que par ses initiateurs et ses concepteurs : à la différence du triangle de croissance SIJORI, sa création émane du seul gouvernement malaisien et non d’une coopération entre les deux voisins.

 

​Singapour est un des membres fondateurs de l’ASEAN en 1967.

L’ASEAN rassemble 10 pays, 9% de la population mondiale, soit 645 millions d’habitants (2017). 
 L’ASEAN participe pour environ 8% au commerce mondial et la région connaît une croissance moyenne de 5,1% depuis
2011.

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    3. Une métropole intégrée à la mondialisation

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  .Un hub portuaire mondial spécialisé dans le transbordement et la réexportation
    L’industrie maritime est un des piliers de l’économie singapourienne, représentant 7% du PIB (2017). Singapour a fait de ses multiples activités maritimes, le cœur même de son essor économique.

Singapour est aujourd’hui le 2ème port mondial pour le trafic de conteneurs après Shanghai.
Les complexes de raffinerie de Singapour la place au 3ème rang mondial

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     . un hub aéroportuaire: L’aéroport international Changi, ouvert en 1981, est connu pour être le meilleur aéroport au monde (élu en 2018 pour la 6ème année consécutive). Il s’est considérablement agrandi (son 4ème terminal fut inauguré en 2017) pour accueillir aujourd’hui 79 compagnies aériennes en provenance de 177 villes dans 54 pays.
Changi est le principal aéroport de la région et devance très largement ses concurrents de Kuala Lumpur et de Jakarta.
L'aéroport de Changi a accueilli plus de 65 millions de passagers en 2018, ce qui en fait le 18e aéroport le plus fréquenté dans le monde et le 7e en Asie (2017).

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​ .  Un pôle financier : « la Suisse de l’Asie »
Singapour s’est lancée depuis 1983, avec la création de SIMEX (Singapore International Monetary Exchange), dans l’offre de produits financiers sophistiqués.
Les actifs du secteur bancaire équivalent à près de 600% du PIB en 2017.
La cité abrite plus de 500 institutions financières et l’une des principales bourses du monde : la SIMEX est la 4ème place boursière mondiale en 2018 : absence de taxe sur les plus-values, un taux d’imposition très faible, la politique fiscale de Singapour attire de nombreuses banques.

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   Derrière le Merlion, mi-lion mi-poisson, symbole de la ville et gardien de la prospérité, s’élèvent les tours des banques internationales : HSBC (Royaume-Uni), ANZ (Australie, Nouvelle Zélande), Maybank (Malaisie)...

​  .  Un pôle technologique
Singapour a réussi à se rendre tout aussi incontournable dans les domaines universitaire et médical. La cité-État dispose ainsi de 12 institutions d’enseignement supérieur dont 3 universités. Elle accueille chaque année près de 208 000 étudiants étrangers.

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​ 

.  Un pôle touristique de haut niveau
La mutation économique et la mondialisation de Singapour s’est aussi accomplie dans le domaine touristique : en 1970, Singapour accueillait 500 000 visiteurs, en 2006, plus de 9 millions, et plus de 17 millions en 2017.
Le secteur est stimulé en particulier par le tourisme chinois (+13%) et indien (+16%).

La Cité-Etat s’est dotée depuis 2012 de l'International Cruise Terminal, à côté de Marina South Pier, capable d'accueillir les plus gros navires de croisière du monde.
 
Les aménageurs ont conçu de nombreux parcs thématiques : reconstitution d’un village de la dynastie des Ming (1368-1644), une Snow City (Cité de la neige), une ferme d’élevage de crocodiles, un parc des Papillons dans l’île de Sentosa...

​   

​  Le parc géant « Gardens by the Bay » de 101 hectares, inauguré en 2012, comprend trois jardins, deux serres monumentales, le Flower Dome et le Cloud Forest : le premier accueille plus de 250 000 plantes rares des quatre coins du monde et l’autre, une montagne recouverte de plantes qui ne poussent qu’à 2 000 mètres d’altitude.

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  ​La forêt de Gardens by the Bay
Ouvert en 2012 sur des terres gagnées sur la mer, à l’entrée de la baie, le parc accueille les Supertrees, des structures végétalisées hautes de 25 à 50 mètres. Cette promotion des technologies vertes constitue un nouveau pôle d’attraction touristique pour Singapour

     Pour renforcer son attractivité, Singapour cultive l’image d’une ville verte, durable et « smart ».
Le projet de ville verte remonte à son indépendance : dès 1967, on envisage la domestication de la nature et le développement des espaces verts pas seulement pour améliorer le cadre de vie des Singapouriens, mais pour construire une image mondialisée de la ville.
 L'embellissement même de l'île fut une préoccupation constante. À mesure que celle-ci s'urbanise et se dote d'infrastructures de transports modernes, on redouble d'efforts pour la verdir. Les projets actuels de la ville intègrent systématiquement cette dimension paysagère.

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​L’I.P.E (Indice de Performance Environnementale, créé en 2008) pour évaluer l’efficacité des politiques environnementales place Singapour est au 14ème rang mondial en 2016 (indice 87) alors qu’elle était au 28ème rang mondial (indice 69) en 2010.
​ Parmi les nombreux critères : accès à l’eau potable, assainissement, pollution, particules dans l’air urbain, nitrates, protection des espaces naturels, émissions de CO2, respect de la biodiversité. Sont menées un certain nombre d'expériences innovantes qui font que la ville a gagné sur la scène internationale une place de choix dans les débats sur la manière que peut avoir une ville globale d'inventer des solutions de durabilité.
La ville développe un intense marketing urbain pour promouvoir la ville à l’étranger.

   . Smart City : recherche de l’excellence urbaine
Le concept d’«Intelligent Island » est conçu en 1991, en même temps que paraissait le Revised Concept Plan : Singapour devait entrer dans une « Nouvelle étape » de son développement. Selon les termes de l’Economic Planning Comittee (EPC), il s’agit de faire en sorte que Singapour devienne « un centre de commande très efficace pour les marchandises, les services, le capital, l’information et les personnes, un des premiers pays au monde doté d’un réseau de communication reliant entre eux les ordinateurs des foyers, bureaux, écoles, et usines ».

    ​Singapour illustre la littoralisation et la métropolisation des activités dans le monde.
        . Quel est l’impact de l’explosion des flux dans la recomposition du monde ?

        . Comment les activités se concentrent-elles sur les littoraux ?
        . Quel rôle pour les grandes métropoles?

II) Un monde de flux et de réseaux

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   Quelles informations sont fournies par ces 2 cartes ?      . Si la première carte illustre des flux financiers « immatériels », en revanche la seconde explique le transport bien réel et maritime d’hydrocarbures (pétrole et gaz naturel).
      . L’inégal développement est très visible sur le document 1. D’abord par la liste des pays marginalisés : on retrouve en violet sur la carte l’immense majorité des PMA (pays les moins avancés) d’Afrique, d’Asie centrale et quelques pays d’Amérique latine. À l’opposé, les principales zones d’accueil et d’émission des IDE  correspondent aux trois pôles du commerce mondial : Amérique du Nord, Europe occidentale et Asie-Pacifique.
     .Pour le commerce des hydrocarbures on constate que les zones de départ sont très concentrées du fait du faible nombre de grands pays exportateurs (Moyen-Orient, golfe de Guinée, Russie, Venezuela…). Les pays d’arrivée correspondent aux grands pôles de l’économie mondiale : Amérique du Nord, Europe occidentale
et Asie-Pacifique.

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Pourquoi les échanges jouent-ils un rôle majeur dans le fonctionnement du système productif ?  Toyota possède deux usines importantes au Royaume-Uni et emploie en tout 3 000 personnes.
  Toyota, comme l’industrie automobile britannique,
est très dépendant du marché européen pour les
approvisionnements (plus de 80 %) en composants et les exportations (plus de 80 % des ventes également) en profitant pleinement de la libre circulation des marchandises.
   Les négociations en cours inquiètent les constructeurs dans la mesure où elles peuvent remettre en question la libre circulation des marchandises, entraînant des retards de production et surtout une perte de compétitivité si le « juste à temps » n’est plus possible et si des taxes douanières frappent les échanges.

  ​Avec la mise en œuvre de chaînes de valeurs qui entraînent la multiplication des flux, les conditions
dans lesquelles peuvent se faire les échanges jouent un rôle déterminant. La libre circulation des marchandises est la condition la plus favorable. Sa remise en question peut affecter gravement le système

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 ​Quels facteurs peuvent ralentir la croissance du commerce mondial
de marchandises ?

  ​Les guerres et attentats peuvent ralentir le commerce mondial de marchandises. En effet, ils constituent un risque pour la sécurité du transport. Les crises économiques nuisent également au commerce international. En effet, lors des crises, la production et la consommation ralentissent, voire diminuent, ce qui impacte
directement les flux de marchandises. Le commerce mondial peut aussi souffrir de la difficulté à contrôler les masses financières énormes et spéculatives qui circulent à travers le monde. En 2007 et 2008, c’est bien l’éclatement d’une bulle financière fondée sur l’endettement privé et une spéculation qui a propulsé les valeurs des actions à des niveaux déconnectés de la valeur réelle des entreprises cotées qui a entraîné la crise.​   
Dans quelle partie du monde les flux financiers sont-ils les plus importants ?
​  En quoi sont-ils métropolisés ?

  Les flux financiers sont très polarisés. Une dizaine de bourses, essentiellement du Nord, représentent 80 % de la capitalisation boursière mondiale. Ces bourses sont localisées dans les plus grandes villes du monde comme New York ou Londres. C’est en ce sens que les flux financiers peuvent être considérés comme très   métropolisés.
 Il faut aussi noter une tendance au rééquilibrage de la planète financière : les bourses des pays émergents comme Singapour, Shanghai ou Hong Kong polarisent désormais 40 % de la capitalisation boursière mondiale. Mais, dans ces pays-là également, les flux sont très métropolisés.

  . Des espaces productifs de plus en plus interconnectés
         Les flux immatériels sont en forte progression (plus de 20 % des échanges mondiaux). Les flux de services sont en net essor tandis que les flux financiers sont dynamisés par la croissance des IDE* mais aussi par l’interconnexion des bourses du monde. Les flux d’informations sont intenses : 1,2 milliard d’e-mails sont envoyés chaque heure dans le monde par plus de 3 milliards d’êtres humains connectés
 Les flux matériels restent dominants mais avec des évolutions contrastées. Les échanges de produits manufacturés représentent 65 % des échanges internationaux et leur valeur a été multipliée par 8 entre 1986 et 2016. En revanche, il y a une régression de la part des produits primaires : si les échanges de produits
agricoles progressent légèrement, ceux des autres matières premières baissent.
 
La multiplication des flux de toute nature aboutit à un monde en réseaux caractéristique de la mondialisation. Les espaces productifs sont interdépendants : l’augmentation du prix du pétrole dans les régions de production affecte par exemple tous les pays du monde dépendants de ces importations.                         

  ​Un contexte favorable à l’intensification des flux
  • L’OMC ainsi que la multiplication des zones d’intégration régionale* ont fait reculer le protectionnisme libéralisant les flux internationaux. La liberté de
circulation des capitaux a permis aux FTN d’organiser leurs chaînes de valeur dans des pays différents.
  • Les progrès techniques des transports et communications ont facilité l’intensification des flux et la baisse du coût d’acheminement des produits et services.
Transporter une tonne de minerai de fer de l’Australie vers l’Europe ne coûte
qu’environ 9 euros !
​   Les progrès de l’informatique permettent la connexion continue des places financières : les ¾ des transactions financières à Wall Street sont
à haute fréquence (
Échanges financiers à très haute vitesse (de l’ordre des microsecondes) effectués par des algorithmes informatiques) .

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  ​La montée en puissance économique de nouveaux pays dynamise les flux.La Chine est ainsi devenue la première exportatrice et la seconde importatrice mondiale de marchandises

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  L’intensification des flux profite à certains territoires
     • Les flux privilégient les territoires les plus accessibles et les mieux interconnectés dont les grandes métropoles et quelques façades maritimes. L’intégration des espaces productifs dans les réseaux est une condition indispensable au développement. Cette connexion peut néanmoins être une source de vulnérabilité  les pays rentiers des matières premières ou agricoles peuvent subir la baisse des prix sur les marchés mondiaux.
     • Les espaces productifs peinent à se développer dans les territoires enclavés ou en insécurité. Parfois, ils sont connectés aux flux illicites de l’antimonde. En Amérique du Sud, les Andes colombiennes sont ainsi au cœur de la production et du commerce mondial de la drogue. Cependant les paradis fiscaux se situent
fréquemment dans des pays du Nord ou dans certaines îles des Caraïbes.

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   De puissants réseaux et nœuds logistiques multimodaux quadrillent le monde. Cette connexion à l’espace productif mondial dépend du niveau de développement des États et des régions. Elle se traduit, à toutes les échelles, par des phénomènes de sur-intégration et de sur-exclusion, comme l’illustre la géographie des data centers et des câbles sous-marins
 
 Le transport aérien connaît un véritable boom avec 50 % d’augmentation du trafic passagers (4 milliards par an) et 60 % du fret pour les produits à haute valeur ajoutée en quinze ans. Pourtant, seulement 20 aéroports sur 3 200 captent la moitié du trafic mondial. Ils servent de hubs aux grandes compagnies aériennes organisées en « alliances » internationales
   Dans l’énergie, les réseaux d’oléoducs et de gazoducs ne cessent de s’étendre (3,5 millions de km). En Russie, 252 000 km de tubes connectent ainsi les bassins intérieurs ou arctiques à l’Europe ou à la Chine et sont parfois l’objet de conflits géopolitiques (mer Baltique, Asie centrale)

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  trafic aérien du 29 juin 2018

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  Une ronde financière permanente mais fragile
      • La révolution numérique est au cœur du système financier mondial. Le stock de capital (crédits, dettes, capitalisation boursière et monnaie) est passé de 160 % à 450 % du PIB mondial entre 1980 et 2018. Les banques, assurances, fonds de pension et fonds spéculatifs transfèrent leurs capitaux sur les différents marchés en exploitant les différences entre territoires.
      • Quelques grandes places financières interconnectées dominent (Wall Street,City de Londres, Shanghai, Kabucho de Tokyo, Paris). Dix bourses polarisent ainsi 80 % de la capitalisation boursière mondiale. Avec l’informatique, les transactions sont réalisées en quelques secondes. Plus de 5 000 milliards de
dollars s’échangent par jour sur le seul marché mondial des devises, en particulier entre Londres et New York.
      • Cependant, ce système spéculatif très instable débouche sur de nombreuses crises. Celle de 2008-2009 a obligé les États et les organismes internationaux (FMI) à intervenir au prix d’un accroissement de l’endettement public.

​​         Des flux ayant de fortes conséquences environnementales. Les rejets de gaz à effet de serre induits par cette nouvelle organisation de la production sont colossaux. L’idée de revenir à des circuits courts quand c’est possible, c’est‑à‑dire consommer des produits plus locaux, trouve un écho de plus en plus important dans les pays développés.

   III) Des espaces productifs littoralisés

​ et métropolisés:

  a) des espaces productifs littoralisés

    Dans cette dernière partie nous allons traiter de la littoralisation pour commencer, puis la métropolisation

​    Donc vous commencez par regarder et prendre en note la vidéo ci dessous: vous pouvez la voir depuis le début...mais notre sujet débute à partir de la 9'minutes
​    la seconde vidéo complète la 1ére, ainsi avant de faire votre synthèse vous devez avoir vu les deux

 b) des espaces productifs métropolisés

 La 1ere vidéo vous a fourni aussi un certain nombre d'indications , vous allez les compléter avec les informations de la vidéo ci dessous

  Bouées de sauvetage....si nécessaire !

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petit supplément pour ceux qui le veulent

Pourquoi les grandes métropoles sont au cœur du système productif mondial ?

de transports mondiaux, les métropoles permettent aux entreprises de fonctionner en flux tendus* et de s'insérer facilement dans les chaînes de production à l'échelle internationale. Les métropoles sont en concurrence pour développer leurs fonctions productives.

Quels sont les principaux acteurs de la production mondiale ?

Les grands acteurs de la production : les firmes transnationales et les États. Les firmes transnationales et les États sont des acteurs majeurs de la production à l'échelle mondiale.

Quels sont les principaux espaces productifs mondiaux ?

Aujourd'hui, l'Amérique du Nord et l'Asie orientale constituent les principaux pôles des productions, mais à des degrés différents, l'Asie de l'Est incluant des espaces de la Triade, comme le Japon, et des espaces liés à l'émergence, comme la Chine orientale.

Quels sont les pôles qui pilotent les espaces productifs français ?

Un centre, des périphéries plus ou moins installées.
-1er pôle : Paris (725,000 emplois).
-2nd pôle : Lyon (60,000 emplois).
-3e pôle : Marseille (30,000 emplois).
†Les moins actives sont les "périphéries délaissées" de la diagonale des déprises (ou diagonale du vide) : entre les Ardennes et le Sud du massif central..