Quel est le principe de la palynologie ?

Fanny Agostini 08h43, le 20 février 2020

Alors que la floraison prématurée des cyprès entraîne une alerte rouge sur sept départements pour risques très élevés d'allergie au pollen, Fanny Agostini s'intéresse s’appelle la palynologie, une branche bien spécifique de la climatologie qui permet de retracer l’évolution du climat de manière très précise grâce aux pollens.

Alerte rouge sur sept départements pour risques très élevés d'allergie au pollen. La douceur anormale a en effet activée la floraison des cyprès. Une situation exceptionnelle à cette période de l’année qui amène Fanny Agostini à nous parler des pollens mais sous un autre angle. Ils seraient capables de nous faire voyager dans le temps.

Les pollens sont des encyclopédies, des archives de première catégorie. Ils peuvent nous en dire long sur les fluctuations climatiques et nous faire remonter le temps sur des milliers d’années. Une discipline qui porte un nom, l’étude des pollens s’appelle la palynologie, c’est une branche bien spécifique de la climatologie qui permet de retracer l’évolution du climat de manière très précise.

Comment peut-on retrouver du pollen aussi vieux ?

On ne tombe pas dessus par hasard, il faut aller fouiner dans des lieux privés d’oxygène où la fossilisation du pollen a pu se faire, comme dans les sédiments des lacs ou encore les tourbières où la conservation des débris végétaux est ultra efficace. C’est ici que les scientifiques font des carottages, des sortes de coupes verticales qui permettent d’établir une chronologie climatique grâce aux spores des pollens qui n’ont pas pris une ride. Chaque spore de pollen va correspondre à un type de végétation qui elle-même va coïncider avec un climat spécifique. Ainsi, en partant du principe que les végétaux se répartissent en fonction des climats, vous pourrez en déduire que la concentration de pollen d’épicéa et de mélèze révèle un climat froid tandis que la présence de pollens d’hêtre, de chêne, d’érable et de tilleul voudra dire que le climat était plus tempéré à une époque donnée.

Ce qui veut dire que le pollen qui s’accumule aujourd’hui est un marqueur du changement climatique ?

Oui, au rythme avec lequel notre végétation change, les palynologues du futurs constateront probablement une rupture édifiante au 21e siècle de notre ère. Une brève histoire entre le pollen et l’humanité qui racontera le brutal changement climatique intervenu entre le 20 et le 21e siècle et notre allergie à mettre en œuvre des actions fortes pour inverser la tendance.

Quel est le principe de la palynologie ?
Quel est le principe de la palynologie ?
Quel est le principe de la palynologie ?
Quel est le principe de la palynologie ?

Quel est le principe de la palynologie ?

Histoire & Mesure, 1988, III-3, 359-384

Hervé RICHARD

Palynologie et climat

Toutes les espèces végétales produisent des quantités souvent considérables de spores et/ou de pollens qui, le plus généralement, - du moins chez les plantes terrestres - sont véhiculées par les courants atmosphériques. En raison de leur très petite taille ces éléments passent inaperçus, leur présence n'étant décelée que par ceux qui ont le triste privilège d'y être allergique. Pourtant, au printemps, les liserés jaunes oui bordent parfois les flaques d'eau et les mares donnent une idée de 1 importance des pollens qui retombent au sol sous la forme de ce que l'on appelait autrefois une «pluie de soufre».

Chez les plantes à fleurs le pollen est l'élément reproducteur mâle. C'est un groupe de quelques cellules entouré d'une paroi plus ou moins épaisse produit dans l'anthère de l'étamine. Son rôle fécondant ne sera assuré que s'il parvient sur l'organe femelle de la fleur : le pistil. Il germe alors en un tube très fin - le tube pollinique - dans lequel cheminent deux noyaux mâles qui jouent le rôle de spermatozoïdes et qui fécondent la ceUule sexuelle femelle contenue dans les ovules du pistil. La pollinisation, c'est-à-dire le transport du pollen depuis l'étamine jusqu'au pistil, se fait essentiellement de deux manières : si certains pollens sont véhiculés par les insectes (on parle alors d'entomogamie), la plupart sont transportés par le vent (anémogamie). La nature en produit de grandes quantités puisque les pertes sont considérables (un pin sylvestre donne plus de 5000 millions de pollens, la forêt d'épicéas du sud de la Suède produit environ 75000 tonnes de pollens par an).

Les spores des Champignons, Algues, Mousses et Fougères sont, quant à elles, des éléments unicellulaires qui servent à la reproduction et à la dissémination. Sauf dans des cas exceptionnels (spores de moisissures par exemple) leur importance numérique est bien moindre que celle des pollens.

Le terme palynologie fut proposé en 1944 par Hide et Williams, à partir de deux mots grecs «patunein » signifiant répandre, saupoudrer et «polê» désignant la farine, la poussière pollinique. En fait le rôle

359

Quel est l'objet d etude de la palynologie ?

La palynologie : qu'est-ce que c'est ? La palynologie consiste en l'étude des grains de pollen (par convention, le terme de pollen regroupe aussi les spores). En matière d'investigations scientifiques, cette discipline est connue et exploitée depuis de nombreuses années.

Comment la palynologie permet d'établir les variations du climat ?

C'est ici que les scientifiques font des carottages, des sortes de coupes verticales qui permettent d'établir une chronologie climatique grâce aux spores des pollens qui n'ont pas pris une ride. Chaque spore de pollen va correspondre à un type de végétation qui elle-même va coïncider avec un climat spécifique.

Pourquoi la palynologie est un outil de détermination du climat passe ?

Le pollen est l'un des fossiles le plus abondamment conservé dans les sédiments quaternaires. Dénombrer les grains de pollen dans les sédiments permet de comprendre comment les paysages actuels se sont formés et comment les végétaux se sont adaptés aux variations climatiques.

Comment l'étude des pollens permet de reconstituer les climats ?

L'analyse des pollens permet de reconstituer la végétation et donc le climat de l'époque en utilisant le principe d'actualisme. Ainsi, la végétation herbacée domine dans les climats froids ou à proximité des glaciers alors que les arbres se développent dans des climats un peu plus chauds.