Introduction : Show
La croissance économique est un phénomène essentiellement quantitatif qui s’intéresse à la création de richesses dans une économie. Néanmoins, cette création de richesses n’est pas forcément synonyme de progrès. En effet, d’autres éléments plus qualitatifs doivent être pris en considération lorsque l’on s’intéresse à la notion de développement. C’est la raison pour laquelle de nombreux économistes s’interrogent sur la corrélation qui peut exister entre la croissance et le développement. Nous verrons dans un premier temps les limites de la croissance économique en matière de développement humain, puis nous nous intéresserons aux problématiques écologiques qu’elle soulève. Une croissance qui n’est pas forcément synonyme de développement humainSi l’on se réfère par exemple aux évolutions connues par les pays développés, la notion de croissance économique
semble liée à celle de développement. Les liens entre croissance et développement
Rappel L’indice de développement humain (IDH) se mesure à partir de trois critères principaux :
Attention L’IDH est depuis 2011 remplacé par l’IDHI, c’est-à-dire l’IDH ajusté selon les inégalités.
La croissance économique est souvent un facteur d’amélioration du niveau de vie. À l’échelle mondiale, le dynamisme de la croissance va généralement de pair avec la réduction de l’extrême pauvreté, ce qu’attestent les données relatives à la Chine sur la période 1975-2017 :
Astuce L’IDH a une valeur comprise entre 0 et 1. Plus il est proche de 1 et plus le niveau de développement du pays en question est élevé. Le lien entre la croissance et le développement est mis en avant pour que la croissance apparaisse comme une condition nécessaire au développement.
La croissance semble donc bien jouer un rôle dans le processus du développement. Dans certains cas, notamment dans des pays en voie de développement (PVD), il peut y avoir croissance économique sans développement. Croissance sans développementBeaucoup de pays en voie de développement ont connu, depuis les années 1990, des taux
de croissance annuels moyens proches des 8 % (à titre de comparaison, le taux moyen de la croissance économique mondiale en 2019 est de 2,9 %).
Ce type de croissance sans développement
apparaît par exemple lorsque la croissance économique est inférieure à la croissance démographique.
Dans certains pays, en particulier les pays en voie de développement non démocratiques, les fruits de la croissance ne sont redistribués qu’à une partie de la population : les élites. À retenir La croissance revêt une dimension quantitative alors que le développement lui revêt une dimension plus qualitative. Néanmoins, ce lien n’est pas toujours vérifié. À cette idée s’ajoute celle de la question du lien entre cette croissance économique et le développement durable ou encore la préservation de
l’environnement. Les limites écologiques de la croissance économiqueÉpuisement progressif des ressources et externalités négativesRappel Une externalité négative est un effet non voulu qui va nuire à une tierce personne. Pour subvenir à leurs besoins illimités, les hommes ont de tout temps utilisé les ressources naturelles. Plusieurs externalités négatives peuvent être relevées.
Des rapports du GIEC (Group d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) montrent qu’au cours du siècle dernier on a observé une dégradation en profondeur du capital écologique : les ressources marines ont été divisées par 10. Autrement dit, là où il y avait 10 tonnes de poissons, il n’en reste plus qu’une. Les terres
surexploitées sont de moins en moins fertiles et les nappes phréatiques se vident compte tenu de l’augmentation des prélèvements d’eau. Ceux-ci ont triplé en l’espace de 50 ans. Attention On peut noter néanmoins que des campagnes de reboisement tendent à limiter les effets de cette déforestation à l’échelle de la planète. Il n’en demeure pas moins que la déforestation a des conséquences dramatiques à l’échelle locale (exemple : l’Amazonie).
Comme nous l’avons vu, la croissance économique a aussi comme conséquence une exploitation accentuée des terres et des ressources naturelles. Cette surexploitation menace directement de nombreuses espèces animales et végétales, leur espace vital n’ayant de cesse de se réduire. Dans un rapport de 2018, l’organisation WWF précise que 60 % des espèces animales sauvages qui existaient en 1970 ont aujourd’hui disparu en raison de la réduction de leur habitat (pression agricole, déforestation, artificialisation des sols), de chamboulements sur les écosystèmes (introduction de bétail, maladies, mises en compétition des espèces) et du réchauffement climatique accéléré par les activités humaines.
La production entraîne une augmentation des pollutions d’une manière générale et contribue au réchauffement climatique (fonte des glaciers, modification du climat).
À retenir La croissance économique entraîne des externalités négatives. Les ressources naturelles s’épuisent, la forêt perd du terrain, la biodiversité est attaquée, la pollution augmente, ce qui contribue à entraîner des
changements climatiques importants. Des conséquences non négligeables pour les populations
La dégradation du capital naturel par les êtres humains entraîne une augmentation du prix des ressources. Définition Capital naturel : Ensemble des ressources naturelles directement utilisables par les hommes ou exploitées économiquement. En effet, les ressources étant plus rares pour une demande équivalente, voire plus importante, ce sont les prix qui vont permettre d’établir un équilibre
(loi de l’offre et de la demande). De la même manière, compte tenu des conséquences des modifications du climat (sécheresse, incendies, inondations…) et de l’augmentation de la population mondiale, le marché des matières premières, comme les céréales, est sous tension. L’offre devient plus volatile (la
sécheresse entraîne moins de production), alors que la demande explose. Les cours de ces matières premières augmentent donc fortement. L’indice du prix des céréales était de 150 en 2008 ; il est passé à 237 en 2015.
L’augmentation du prix des denrées alimentaire de base (blé, maïs, riz, etc.) va directement impacter les populations les plus pauvres. Cette situation peut conduire à des conflits violents.
À retenir La dégradation du capital naturel impacte directement les populations, du fait de l’augmentation du prix des ressources naturelles. Cette dégradation écologique engendre des inégalités et des tensions au niveau mondial. Ces divers constats nous amènent à nous poser la question de la poursuite de la croissance. Faut-il la stopper ou faut-il tenter de mettre en place une croissance plus soucieuse de l’environnement ? La croissance soutenable ou le développement durable : une solutionLa logique d’une croissance plus soucieuse de l’environnement correspond aux concepts de croissance soutenable ou de développement durable. Définition Croissance soutenable : Une croissance est soutenable si elle ne met pas en danger le bien être des populations futures et si elle préserve le capital naturel. Définition Développement durable : Le développement durable (notion datant de 1987) est un développement qui repose sur trois principes :
Le développement durable couvre donc trois dimensions : l’économique, le social et l’environnemental. Attention Dans le modèle d’une croissance soutenable, il ne s’agit pas d’abandonner l’idée de croissance, mais de la réviser sous le prisme des enjeux de développement durable face à l’urgence absolue de la situation mondiale. Ainsi, des outils sont mis en place pour évaluer les efforts en matière de développement durable et de croissance soutenable. Définition Surface bioproductive : Il s’agit des surfaces de la Terre considérées comme productives. La surface productive correspond à la notion de biocapacité, à savoir le potentiel de production de ressources et d’absorption des déchets engendrés par les êtres humains. Ainsi, si l’empreinte écologique, c’est-à-dire la demande (besoins des populations) est plus forte que la biocapacité de la zone en question, c’est-à-dire l’offre (capacité de production de cette zone), alors on parle de déficit écologique. Afin de tendre vers un modèle de développement durable, il est donc nécessaire de créer une situation d’excédent écologique. Afin de répondre à cette problématique écologique, les débats économiques se sont tournés vers deux scénarios.
À retenir Les dégâts engendrés par la croissance ont conduit les chercheurs et les économistes à envisager des solutions en menant une réflexion autour de la croissance et de sa soutenabilité. Conclusion : Nous avons donc montré que la croissance économique se heurte à de nombreuses limites, que ce soit en matière de développement humain ou en matière d’environnement. EstComment peut-on croître sans développement humain ? C'est tout le paradoxe des pays émergents. Cela pourrait être aussi, celui des pays dits « développés », si le court terme continue de déterminer le tempo de leur croissance.
Quel est le lien entre la croissance économique et le développement ?Alors que la croissance économique produit l'augmentation de la richesse collective, le développement permet l'augmentation générale du bien être individuel et accompagne l'extension des libertés humaines (A. Sen).
EstLa croissance économique permet le développement dans la mesure où elle améliore le niveau de vie des individus qui peuvent mieux satisfaire leurs besoins et connaître une vie plus longue en meilleure santé ce qui leur permet de construire des projets.
Quel est le lien entre la croissance économique et le développement durable ?Le développement durable au service de l'économie
Par conséquent, affirmer que la croissance économique est directement dépendante du développement durable signifie que l'industrie verte, son vecteur principal, est perçue comme l'un des secteurs porteurs de l'économie mondiale, en déclin depuis quelques années.
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