Guérir algodystrophie rapidement

Définition : qu'est-ce que l'algodystrophie ?

L’algodystrophie ou « syndrome régional douloureux complexe » (SRDC) est une maladie rare, longtemps considérée comme une « bizarrerie médicale » dont les mécanismes exacts restent mystérieux. Cette pathologie provoque des douleurs articulaires et osseuses mais aussi des gonflements, des troubles vasomoteurs (rougeurs, sudation…) et trophiques (manifestations cutanées et phanériennes). « Ces signes cliniques sont souvent localisés sur les jambes, les bras , les épaules et les extrémités (mains, pieds) », précise le docteur Jérémy Maillet, rhumatologue à l’Hôpital Lariboisière.

Ces signes cliniques résultent d’un dysfonctionnement du système nerveux central et périphérique : certains classent la maladie dans les troubles neurologiques, tandis que d’autres préfèrent la caractériser de trouble rhumatismal. L’algodystrophie se déclenche spontanément ou après un traumatisme physique ou psychique.

Il n’existe aucun traitement spécifique de l’algodystrophie. Il convient simplement de soulager des symptômes. Heureusement, « bien qu’il n’y ait pas de règle précise quant à la durée de la maladie, on peut espérer une guérison en 18-24 mois », rassure le docteur Jérémy Maillet.

Cette affection est aussi étrange que rare, touchant moins d’une personne sur 2 000 (source 1). Si elle peut survenir à tout âge, les femmes entre 40 et 45 ans seraient les plus touchées (source 2). À noter que l’algodystrophie est rencontrée de plus en plus fréquemment chez les enfants et les adolescents de nos sociétés modernes (source 3).

Causes du syndrome régional douloureux complexe (SRDC)

Un dysfonctionnement du système nerveux central et périphérique serait à l’origine des douleurs dont souffrent les patients. Cette anomalie nerveuse provoquerait des messages nerveux intenses lors de faibles stimuli ou même en l’absence de stimulus. Il faut toutefois distinguer :

L’algodystrophie de type 1

« il n’y a à ce jour aucune explication physiopathologique claire à la survenue de l’algodystrophie de type 1. On connaît néanmoins quelques facteurs de risque puisque celle-ci touche plutôt les femmes et les personnes ayant une fragilité psychologique (dépression, angoisse…) », explique Jérémy Maillet, rhumatologue. Un traumatisme psychologique (deuil, séparation …) ou une dystonie neurovégétative (dérèglement du système nerveux autonome) sont d’autres hypothèses.

L’algodystrophie de type 2

Dans ce cas, des lésions présentes sur les fibres nerveuses expliquent le tableau clinique. La maladie peut alors être consécutive :

  • d’un traumatisme physique (accident, chute) dont résulte une entorse, une fracture, un traumatisme crânien… ;
  • d’une chirurgie avec immobilisation plâtrée : « À ce titre, la chirurgie micro-invasive et les gestes échoguidés peuvent éviter l’apparition de l’algodystrophie » ;
  • d’une affection du système nerveux central (AVC, hémiplégie, hémorragie méningée…) ;
  • d’une atteinte neurologique périphérique (sciatique) ;
  • d’une grossesse qui prédispose à une algodystrophie du bassin ;
  • la prise de certains médicaments et en particulier le gardénal, les antituberculeux (isoniazide) et l’iode radioactif ;
  • d’une maladie métabolique (diabète, dérèglement thyroïdien…)
  • d’une atteinte d’un ou plusieurs organes thoraciques occasionnée par une maladie (cancer, infarctus) ou une chirurgie thoracique. 

À noter que « dans la forme particulière qu’est l’algodystrophie d’épaule (capsulite rétractile), les facteurs de risque recherchés sont le diabète ou certains médicaments ».

« L’algodystrophie évolue classiquement en trois phases : une phase dite chaude (inflammatoire), une phase froide et une phase de récupération. Les symptômes sont propres à chaque phase, la douleur restant commune à toutes », selon le praticien.

La phase chaude

En phase chaude, on observera volontiers des signes inflammatoires locaux :

  • fortes douleurs qui s’apparentent à des décharges électriques dans les membres (bras, jambes, épaule) et leurs extrémités (mains, pieds) ;
  • des rougeurs cutanées (érythème) sur les membres touchés ;
  • un gonflement (œdème) des membres touchés ;
  • une chaleur et une sudation excessive notamment sur les paumes des mains et la plante des pieds ;
  • une sensibilité excessive au moindre stimulus (nous parlons d’hyperesthésie) ;
  • une dépilation locale ;
  • une perte fonctionnelle temporaire du membre. La mobilité du patient est affectée si les membres inférieurs sont touchés ;
  • affinement, assèchement ou encore flétrissement de la peau.

La phase froide

Si certains des symptômes de la phase chaude peuvent perdurer en phase froide, de nouveaux signes cliniques font leur apparition :

  • raideur articulaire marquée : elle peut aggraver la perte fonctionnelle ;
  • perte de masse musculaire (atrophie) et faiblesse musculaire.

La phase de convalescence

Elle est marquée par un retour progressif à la normale. Une fois que le patient connaît une rémission, il n’y a généralement pas de séquelles associées à la maladie. Toutefois, certains symptômes peuvent persister : dépilation, membres froids, douleurs chroniques, fragilité des ongles, raideurs.

« Les complications sont surtout secondaires au handicap fonctionnel généré par l’algodystrophie. Ce dernier pouvant lui-même avoir un retentissement sur le moral du patient et conduire à une dépression », explique le spécialiste. Une déminéralisation osseuse est parfois aussi observée.

Conseils de prévention

Il n’est pas possible de prévoir ou d’empêcher le développement d'une algodystrophie. Toutefois, il peut être recommandé :

  • d’avoir un apport suffisant en vitamine C, surtout après une intervention chirurgicale ;
  • d’éviter toute compression du membre après une première algodystrophie : « D’une façon générale, il faut bannir le port d’un plâtre serré » ;
  • opter tant que possible pour les méthodes de chirurgie micro-invasive.

Examens

Un premier examen clinique comprenant une observation des symptômes et un interrogatoire du patient est nécessaire.

Afin d’éliminer tout autre diagnostic, le médecin peut prescrire des examens sanguins afin de vérifier qu’il n’y a pas d’état inflammatoire sous-jacent ( les marqueurs contrôlés sont la VS ou vitesse de sédimentation et la CRP).

En cas d’algodystrophie, la ponction articulaire est normale : ces résultats mettent aussi sur la voie d’une algodystrophie.

Des examens d’imagerie révèlent parfois une raréfaction de la trame osseuse en cas d’algodystrophie.

Il n’y a à ce jour aucun traitement médicamenteux spécifique ayant fait preuve d’efficacité dans l’algodystrophie. Il s’agit simplement de soulager ces symptômes souvent très pénibles. « Toutefois, il ne faudra pas oublier de rechercher un facteur déclenchant pouvant conduire à une prise en charge spécifique (fissure osseuse notamment) », rappelle l’expert.

Immobilisation du membre affecté

Si une jambe est touchée, il est préférable de limiter ses déplacements et d’utiliser des béquilles.

Les traitements contre la douleur

  • En première intention, le médecin prescrit des antalgiques et de la calcitonine (contre les douleurs osseuses) ;
  • En seconde intention d’autres médicaments sont proposés : anti-inflammatoires non stéroïdiens AINS, corticoïdes, vasodilatateurs, beta et alpha bloquants… « En cas d’épanchement articulaire ou de raideur importante, une infiltration de corticoïdes dans l’articulation touchée associée à une distension capsulaire mécanique  (injection sous pression de sérum physiologique) sont effectuées », selon le rhumatologue.
  • Enfin, si les douleurs sont particulièrement intenses, le médecin peut prescrire un anesthésiant local (kétamine) ou des perfusions biphosphonates, « même si ces dernières n’ont pas démontré de preuve solide d’efficacité que  ce soit en termes de réduction des douleurs ou de raccourcissement de la durée de la maladie. »

Les traitements multidisciplinaires

  • La prise en charge par un kinésithérapeute est indispensable. Les exercices et techniques varient en fonction du stade de la maladie : physiothérapie antalgique puis gain et maintien des amplitudes articulaires.
  • La prise en charge par un centre de la douleur peut parfois être d’une grande aide. Consultez ici la carte des centres de la douleur.
  • La psychothérapie peut parfois être nécessaire notamment en cas de troubles psychiques sous-jacents ;
  • Les médecines douces peuvent aussi aider à supporter la douleur : hypnose, méditation, cryothérapie, bains écossais…

Sources

Entretien avec le Dr Jérémy Maillet., expert en rhumatologie interventionnelle et formateur aux gestes echoguidés. chef de clinique des hôpitaux de Paris à l’hôpital Lariboisière. Le Dr Maillet travaille aujourd’hui aussi en cabinet libéral.

Sites d'information 

Bibliographie

Algodystrophie de l’enfant, Pierre Lascombes, Sauramps Médical, 2019.
Les algodystrophies sympathiques réflexes (Acquis Rhumato/), Simon/Herisson/Rodin, éd.Masson, 1995.

Comment se débarrasser de l'algodystrophie ?

Comment soigner une algodystrophie Les médicaments antalgiques : paracétamol ou anti-inflammatoires, mais aussi les corticoïdes (sous forme d'infiltrations), les bisphosphonates (en particulier le pamidronate) et les médicaments contre les douleurs neuropathiques (gabapentine par exemple).

Quel massage pour algodystrophie ?

Traitement au stade 2: Le massage suédois cinétique léger peut être appliqué si supportable. Il aidera à la trophicité de la région, à dégager le système nerveux et vasculaire. Si les douleurs sont trop aiguës, ou si beaucoup d'oedème apparaît suite au traitement alors le DLM Vodder reste une meilleure option.

Est

Il n'existe aucun traitement spécifique de l'algodystrophie. Il convient simplement de soulager des symptômes. Heureusement, « bien qu'il n'y ait pas de règle précise quant à la durée de la maladie, on peut espérer une guérison en 18-24 mois », rassure le docteur Jérémy Maillet.

Quelle vitamine pour l'algodystrophie ?

La vitamine C après une fracture Des études1,2 ont démontré que les patients qui consommaient quotidiennement des suppléments de vitamine C après une fracture du poignet diminuaient leurs risques de souffrir du syndrome régional douloureux complexe.