La Corée du Nord un espace en marge de la mondialisation

Cette chronique est tirée d’une conférence et d’une table ronde qui se sont tenues le 13 mars 2015 à l’UQAM dans le cadre des activités de l’Observatoire de l’Asie de l’Est : Chine, Japon, Corée du Centre d’études sur l’intégration et la mondialisation (CEIM). Le texte principal, écrit par Joseph H. Chung et Florian Gauthier, est suivi du commentaire d’Éric Boulanger.

Un des phénomènes les plus intrigants qu’on retrouve sur la péninsule coréenne est l’énorme écart du niveau de développement économique entre le Sud et le Nord (tableau 1). En effet, en 2012, le produit intérieur brut (PIB), à parité de pouvoir d’achat (PPA), de la Corée du Sud était de 1,6 trillion de dollars É.U. contre à peine 40 milliards pour la Corée du Nord. Le PIB de la Corée du Sud est donc 40 fois plus élevé que celui de son voisin alors queson PIB par habitant est de 32 800 de dollars (PPA) contre à peine 1 800 pour le Nord ; le PIB par habitant est donc 19 fois plus élevé au Sud. D’autre part, la valeur des exportationssud-coréenne était de 553 milliards de dollars contre à peine 5milliards pour le Nord, soit, 111 fois plus grande au Sud. De même, la valeur des importations au Sud était de 514 milliards contre 4,3 milliards au Nord, soit 119 fois plus élevée au Sud.

4ème- Géographie-  Des villes inégalement connectées aux réseaux de la mondialisation

Pourquoi et comment les villes sont-elles inégalement intégrées à la mondialisation? 

Les grandes métropoles jouent un rôle majeur dans la mondialisation. Elles attirent et elles rayonnent et cela à différentes échelles. Elles concentrent de nombreuses fonctions de commandement :

- fonctions économiques et financières (présence de grandes banques, de bourses, de sièges d'entreprises)

- fonctions politiques (sièges d'institutions internationales, lieux de décision politique)

- fonctions culturelles (grandes universités, musées)

Les 4 grandes villes mondiales (New York, Paris, Londres et Tokyo) sont les plus intégrées à la mondialisation. Elles rayonnent à l'échelle mondiale et sont au cœur de vastes régions urbaines appelées les mégalopoles.

Il existe 3 grandes mégalopoles : - la mégalopole japonaise de Tokyo à Osaka ; - la mégalopolis de la côte est des USA de Boston à Washington et la mégalopole européenne.

D'autres métropoles jouent un rôle important dans la mondialisation. Elle se situent dans les pays développés (Chicago, Francfort) et dans certains pays émergents ( Shanghai, Sao Paulo…).

Ces grandes métropoles sont de +/+ connectées entre elles à l'échelle mondiale par des flux croissants de marchandises, de capitaux, d'informations ou de personnes.

Certaines villes sont en marge de la mondialisation : villes de pays pauvres éloignées des grandes voies de communication (ex : Phnom Penh au Cambodge), villes en guerre (Damas en Syrie) ou capitales de régimes dictatoriaux comme Pyongyang en Corée du Nord.

Les shrinking cities sont des villes qui perdent de la population et retrécissent. Elles deviennent donc en marge de la mondialisation. Elles se situent surtout aux USA (Détroit) ou en Allemagne (Leipzig).

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Commençons par visionner ce court extrait vidéo de l'émission Un oeil sur la planète qui montre comment un pays comme le Mali, qui fait partie des pays les moins avancés, participe à la fois au marché mondial en fournissant des matières premières (ici, l'or) et en même temps reste en marge de cette mondialisation en ne pouvant faire profiter sa population des bénéfices.

Il est souvent dit que la mondialisation aboutit à l'uniformisation des territoires. Ils s'organiseraient tous de la même manière et produiraient des sociétés culturellement convergentes. Or en réalité, la mondialisation différencie les territoires.

En effet, la mondialisation est un ensemble de processus qui renforcent l'intégration et l'interdépendance des lieux, des territoires, des économies et des sociétés humaines à l'échelle mondiale. Elle met donc en réseau les territoires, ces espaces vécus et appropriés par les populations avec conscience de cette appropriation. Elle est également un facteur majeur de mise en concurrence et de hiérarchisation des territoires. A toute les échelles, la mondialisation sélectionne les territoires en en intégrant certains et en excluant d'autres.

  • les territoires qui dominent restent les pôles de la Triade grâce au rôle moteur des villes mondiales.
  • Mais ils sont de plus en plus concurrencés par les pays émergents et leurs métropoles qui évoluent très rapidement
  • A l'inverse, les territoires qui restent en marge des grands réseaux d'échanges sont essentiellement des pays mal-développés ou fermés économiquement et culturellement à la mondialisation.

Cette hiérarchisation territoriale mérite une analyse pluriscalaire du fait du phénomène de l'emboîtement des échelles. Des territoires de plus petite échelle (les façades maritimes) ou de plus grande échelle (les zones franches, des quartiers urbains, etc) peuvent être pertinents à délimiter pour déceler les territoires intégrés ou exclus de la mondialisation.

Quels sont donc les différents types de territoires créés et hiérarchisés par la mondialisation ainsi que le rôle qu'elle leur assigne ?

Nous verrons dans un premier temps quels sont les trois grands effets de la mondialisation sur les territoires (I). Puis, nous étudierons les territoires intégrés à la mondialisation (II). Dans un troisième temps, nous montrerons les territoires qui restent en marge de cette mondialisation.


I- Les effets principaux de la mondialisation sur les territoires

La mondialisation a des effets sur les territoires du Monde : elle les met en réseaux (A), elle les homogénéise (B) et les hiérarchise (C).

A- La mondialisation entraîne une réticulation des territoires

 La mondialisation entraîne une réticulation des territoires du monde, c'est-à-dire qu'elle les met en réseaux. Pour cela, les territoires subissent donc trois types de transformations :

  • ils sont réorganisés autour de nœuds. Ce sont principalement des hubs portuaires ou aéroportuaires. Plusieurs hubs portuaires alignés peuvent former une façade maritime.
  • ils sont connectés par des lignes qui relient les nœuds. Elles peuvent matérielles (routes terrestres, câbles sous-marins) ou immatérielles (routes maritimes, lignes aériennes).
  • ils sont traversés de flux qui circulent sur les lignes. Ces flux peuvent être de nature humaine (migrations humaines), financière (flux de capitaux), matérielle (flux de marchandises), intellectuelle (flux décisionnel), etc.
    • Les réseaux numériques connectent les pays du monde entier. Des câbles sous-marins mais aussi des liaisons satellites permettent la circulation de l'information numérique dans le monde. Très peu de pays maîtrise la technique pour couler ces câbles ou lancer des satellites. Les flux sont ensuite polarisés par des serveurs racines dont la plupart sont situés dans les pays de la Triade, et en particulier aux Etats-Unis, avant d'être redistribués vers les machines individuelles.

B- La mondialisation entraîne une uniformisation des territoires

La mondialisation entraîne également une homogénéisation des territoires, c'est-à-dire que l'organisation des territoires du Monde tend à se rapprocher. Deux phénomènes peuvent être identifiés :

  • la multiplication des lieux typiques de la mondialisation sur les territoires, autrement appelés « dispositifs-monde » (Michel Lussault). Les aéroports internationaux, les très grands centres commerciaux, les gigantesques équipements sportifs, les CBD, les parcs d'attractions que l'on retrouve aux quatre coins de la planète deviennent des lieux standardisés. Ils se ressemblent tous car ils sont pensés pour être connectés aux flux de la mondialisation.
  • l'uniformisation culturelle des territoires. Une culture mondialisée se développe et s'enracine dans les territoires, à travers, d'une part, la diffusion d'objets culturels souvent issu d'un modèle occidental voire américanisé (cinéma, séries télévisées, chaînes de restauration rapide, etc) et, d'autre part, à travers le tourisme de masse source de baléarisation (urbanisation intense d'un espace dû à sa spécialisation dans le tourisme) et disneylandisation (effet d'un tourisme mondialisé qui façonne le monde comme un parc d'attractions).
    • les centres commerciaux type shopping mall en périphérie des villes où l'on peut à la fois consommer, faire des loisirs, se détendre, apprendre dans des ateliers de déco-bricolage, etc. Le mall : un « dispositif-monde » (Michel Lussault), « conçu comme un espace en mesure de reproduire l'urbanité et l'animation des rues-commerçantes dans un environnement couvert et artificiellement lumineux, tout en assurant le confort et le bien-être du consommateur [...] un centre-ville introverti […] il donne à tout visiteur ce sentiment qu'il ou elle appartient à la société globale de consommation, une facette non négligeable de l'identité des habitants des métropoles » (Cynthia Ghorra-Gobin). Ils se ressemblent tous qu'il s'agisse du mall Val d'Europe de Marne-La-Vallée ou du mall Mercato de Dubaï.

C- La mondialisation entraîne une hiérarchisation des territoires

La mondialisation est à l'origine d'une hiérarchisation des territoires. Elle met en concurrence les territoires et les sélectionne en intégrant certains au processus de la mondialisation économique et en excluant d'autres. Il y a plusieurs facteurs d'intégration d'un territoire :

  • un territoire intégré est attractif : sa main d’œuvre est moins chère et/ou plus flexible et/ou mieux formée
  • un territoire intégré est accessible : un hub est présent, il se situe le long d'une frontière ouverte qui fonctionne comme une interface dynamique, il est relié aux réseaux numériques rapides (ADSL, fibre)
  • un territoire intégré est stable politiquement : l’État favorise l'implantation des entreprises par une fiscalité intéressante (zone franche), voire quasi inexistante (paradis fiscal), l’État développe des équipements performants (grandes université, autoroutes, grands aéroports, etc).


  • Consigne : complétez la 1ere partie du croquis obligatoire pour le bac "Une inégale intégration des territoires dans la mondialisation"

//geographie-muniga.org/CROQUIS-INTEGRATION-MONDE.html

Pour vous entraîner à choisir les bons figurés de croquis, vous pouvez tester l'animation de Jacques Muniga, docteur en géographie et auteur de manuels scolaires. 


Transition : Cette hiérarchisation territoriale peut permettre d'établir une typologie des territoires en fonction du niveau d'intégration et du pouvoir d'impulsion de la mondialisation.

II- Les territoires intégrés à la mondialisation

Certains territoires sont bien intégrés à la mondialisation et en constituent plus ou moins des espaces moteurs. Les territoires intégrés à la mondialisation sont concentrés dans les pôles de la Triade (A). Mais ils sont de plus en plus concurrencés par les territoires issus des pays émergents (B). A plus grande échelle, les métropoles mondiales sont aussi des centres d'impulsion de la mondialisation (C).

A- Les territoires de la Triade

La Triade constitue le moteur de l'économie mondiale.

  • Elle est constituée de l'Amérique du Nord où les Etats-Unis dominent largement, de l'Union Européenne où les pays de l'Ouest sont les fers de lance et du Japon.
  • Elle est un espace moteur de la mondialisation.
    • 60 % des richesses mondiales alors qu'elle représente un peu plus de 10 % de la population mondiale.
    • La plupart des FTN y ont leur siège social et font croître considérablement le PNB de ces pays.

B- Les territoires des pays émergents et pétroliers

Mais la Triade est aujourd'hui concurrencé par de nouveaux centres d'impulsion qui imposent un marché mondial multipolaire.

  • Au premier chef, on trouve les pays émergents (Chine, Inde, Brésil, Afrique du Sud) ou ré-émergents (Russie).
    • On les nomme émergents car ils sont sortis des marges de la mondialisation et se sont intégrés aux grands circuits mondiaux. Ils ont une forte croissance économique qui est néanmoins en ralentissement. Hormis l'Afrique du Sud, ce sont des géants démographiques et territoriaux. Ils disposent d'importantes ressources naturelles. Ils ont de larges façades littorales situées le long des grandes routes maritimes mondiales.
    • Derrière le quintette de tête, de nouveaux pays émergent comme le Mexique, l'Argentine ou encore la Turquie. Ces pays émergents rendent caduc le concept de Triade apparu dans les années 1980. On préfère parfois désormais parler de Triade élargie : le Japon est associé à la Chine dans un grand pôle d'Asie de l'Est, le Mexique est parfois associé à l'Amérique du Nord du fait de l'ALENA.
  • D'autres pays s'intègrent à la mondialisation en fournissant des matières premières : les pays pétroliers. Ils sont membres de l'OPEP. Ils se situent principalement au Moyen Orient (Arabie Saoudite, Emirats arabes unis, Qatar, etc). Ils fournissent du pétrole aux pays du Nord essentiellement. Puis ils transforment ces pétro-dollars en investissements à l'étranger : les pays du Golfe (Qatar, Emirats arabes unis) en sont des bons exemples

C- A plus grande échelle, les métropoles et les façades maritimes

A plus grande échelle, des territoires s'affirment comme des centres d'impulsion de la mondialisation.

  • Les métropoles sont des pôles moteurs de la mondialisation : New York, Los Angeles, Londres, Paris, Shanghai, Tokyo, Singapour, etc.
    • Elles concentrent les fonctions de commandement économique (sièges sociaux des FTN), financier (bourses), politique (grandes institutions étatiques et mondiales), scientifique (grandes universités, laboratoires de recherche) et culturel (grands musées, centres artistiques). Elles rayonnent et influencent le monde.
    • Parfois elles sont spécialisées dans une fonction (le tourisme culturel pour Paris, la finance pour Zurich, le cinéma pour Los Angeles, etc).
    • Grâce aux hubs, elles s'organisent en réseaux à l'échelle régionale (mégalopole) ou mondiale (archipel mégalopolitain mondial) en nouant des relations privilégiées entre elles.
    • Les métropoles du Sud rejoignent progressivement cet AMM : Rio, Sao Paulo, Johannesburg, Mumbai, etc. En haut de la hiérarchie des métropoles mondiales, on trouve les villes mondiales qui ont une influence mondiale et des fonctions rares : Londres, Tokyo, New York, Paris. Les façades maritimes mondiales sont aussi des territoires intégrés à la mondialisation.
  • Les façades maritimes mondiales sont aussi des territoires intégrés à la mondialisation.
    • La plupart du commerce mondial transite par les ports.
    • Ces façades maritimes sont des interfaces c'est-à-dire des zones de contact où se concentrent les lieux des échanges internationaux. Elles sont constituées d'un alignement de ports de dimension mondiale.
    • Ces ports sont des hubs, c'est-à-dire des pôles de concentration et de redistribution des flux maritimes mondiaux et régionaux. Ils disposent de plate-formes multimodales qui facilitent le transbordement de la marchandise d'un moyen de transport à un autre (navire, train, camion).
    • Ils sont aussi souvent accolés à une zone industrielle où les usines reçoivent et expédient directement les marchandises : ils forment alors une zone industrialo-portuaire (ZIP).

Une plate-forme multimodale est un point de rupture de charge où l'on peut transborder les marchandises d'un moyen de transport à un autre.

  • Enfin à très grande échelle, d'autres espaces sont aussi intégrés à cette mondialisation :
    • les zones franches de la taille d'un quartier,
  • les technopôles souvent en périphérie des métropoles,
  • les lieux du tourisme mondial,
  • les détroits maritimes qui rassemblent les routes de la mondialisation
  • ou encore les paradis fiscaux (îles Caïmans, Luxembourg, Belgique, Monaco) qui attirent les FTN.


  • Consigne : complétez la 2e partie, 1ere sous-partie, du croquis obligatoire pour le bac "Une inégale intégration des territoires dans la mondialisation"

//geographie-muniga.org/CROQUIS-INTEGRATION-MONDE.html


Transition : Mais en regard de ces territoires intégrés à la mondialisation, la fermeture, le mal-développement et les inégalités socio-spatiales marginalisent des territoires du monde entier

III- Les territoires en marge de la mondialisation

Certains territoires restent en marge de la mondialisation et cette situation s'observe à plusieurs échelles. Plusieurs facteurs peuvent l'expliquer : la fermeture (A), le mal-développement (B) ou les inégalités socio-spatiales (C)

A- Des territoires fermés

Des territoires sont fermés à la mondialisation et restent en marge des grands circuits mondiaux.

  • Il peut s'agir de territoires enclavés. Cet enclavement peut résulter d'une situation géographique.
    • Par exemple les territoires qui n'ont pas d'accès direct à la mer (Erythrée, Mali, Mongolie) sont handicapés de cet atout d'insertion dans le marché mondial.
    • C'est d'ailleurs pour cela que la Bolivie réclame au Chili un accès à la mer dont elle s'estime injustement privée depuis la guerre du Pacifique à la fin du XIXe siècle. Une plainte a été déposée devant la Cour internationale de justice. Elle est en cours de traitement.

  • Mais il peut s'agir également de territoires sous embargo ou blocus où la fermeture est imposée par d'autres acteurs.
    • Par exemple, l'Iran a été sous embargo financier de 2012 à 2015 à cause de sa position sur le nucléaire. Les constructeurs automobiles ont arrêté d'y commercialiser leurs voitures car ils ne pouvaient pas se faire payer.
    • Autre exemple : Cuba qui est sous blocus des Etats-Unis depuis 1962 malgré 18 condamnations de l'ONU de ce blocus (l'expression « blocus » est utilisée dans la version français de la déclaration de l'ONU). Depuis l'élection du président Obama, ce blocus s'est largement assoupli.

  • Il peut s'agir également de territoires autarciques où la fermeture est maximale et volontaire. Il s'agit de territoires coupés de quasiment tout flux de la mondialisation. Cette situation est le plus souvent voulue.
    • Le régime totalitaire de la Corée du Nord a une idéologie qui refuse toute mondialisation qu'elle soit économique, culturelle ou politique. Cela lui permet de justifier sa brutalité.
    • Il existe également des « peuples premiers » qui ont fait le choix de rester isolés des sociétés plus ou moins mondialisées : les habitants Jarawa des îles Andaman dans l'Océan Indien par exemple, même si leur choix d'autarcie est aujourd'hui menacé par l'avancée touristique sur leurs îles.

B- Des territoires mal-développés

Des territoires souffrent également du mal-développement et ne peuvent donc, faute de moyens, s'intégrer à la mondialisation.

  • C'est le cas des Pays les Moins Avancés (PMA). Ils sont principalement situés en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud-Est. Les entreprises ne s'y installent pas car elles ne peuvent bénéficier ni d'une main d’œuvre qualifiée, ni d'une sécurité économique. La pauvreté ne permet pas l'émergence d'une classe moyenne qui pourrait consommer et soutenir la production des entreprises. Ces pays n'ont par ailleurs pas les moyens de développer des infrastructures de communication pour se connecter aux réseaux mondiaux.
    • Par exemple au Cambodge, plus d'un quart de la population vit avec moins d'1,25 dollar par jour en 2010.

  • Néanmoins, il faut souligner que certains PMA jouent un rôle dans la mondialisation. Les pays développés viennent s'y approvisionner énergétiquement et les FTN y trouvent des matières premières indispensables à la production de produits manufacturés. Néanmoins, même s'ils sont incontournables, leur potentiel d'impulsion de la mondialisation reste faible : ils sont soumis aux décisions de la Triade et ne tirent pas profit de la mondialisation.
    • Par exemple, la Gabon et la République démocratique du Congo extraient des métaux rares (étain) de ses mines pour la fabrication des pièces détachés de l'iPhone. Mais Apple ne redistribue qu'une part infirme de la plus-value de l'appareil aux entreprises de ces deux PMA et elle ne bénéficie pas aux populations locales.

C- Des territoires socio-spatialement inégaux

Enfin, certains territoires ne sont pas intégrés à la mondialisation du fait d'inégalités socio-spatiales criantes. La mondialisation renforce les inégalités. Globalement, la mondialisation permet l'enrichissement des pays, mais dans le détail elle accroît les inégalités entre les plus pauvres et les plus riches.

  • Dans les pays du Sud, les sociétés sont très inégalitaires.
    • En Chine par exemple, les régions littorales de l'Est ont un Indice de développement humain (IDH) supérieur à 0,8, voire à 0,9 si l'on prend les villes-régions de Shanghai ou Hong Kong, donc proche de celui des pays développés. En revanche, les régions du Sud Ouest comme le Tibet ou le Yunnan ont un IDH faible, proche de 0,5, soit quasiment le niveau des PMA. En effet, la croissance économique de la Chine émergente n'a pas profite à tous les territoires. Les régions de la façade maritime, bien connectée, sont les mieux développées.

  • Dans les pays du Nord, certains territoires restent également en marge de la mondialisation du fait des inégalités.
    • Par exemple, les banlieues des métropoles européennes ou les quartiers péricentraux (ghettos) des métropoles étatsuniennes concentrent les exclus du fait de la pauvreté ou de leur inaccessibilité.

Une ville européenne : au centre ancien ont été accolés faubourgs au XIXe s. et des quartiers d'affaires modernes au XXe. Les quartiers déshérités sont en banlieue.

Une ville américaine : le centre est un quartier d'affaires de gratte-ciel (CBD) entourés de quartiers déshérités. En périphérie se trouvent les banlieues aisées résidentielles.


  • Consigne : complétez la 2e partie, 2e sous-partie, du croquis obligatoire pour le bac "Une inégale intégration des territoires dans la mondialisation"

//geographie-muniga.org/CROQUIS-INTEGRATION-MONDE.html

  • En conclusion, la mondialisation a des effets multiples sur les territoires du monde dont le principal est celui d'une sélection hiérarchique en fonction du niveau d'intégration aux circuits mondialisés. Réticulation, uniformisation et hiérarchisation sont les trois effets principaux de la mondialisation sur les territoires. Mais ils n'agissent pas de la même manière sur les territoires intégrés de la mondialisation depuis longtemps (la Triade) ou plus récemment (les pays émergents et pétroliers) dont les métropoles et les façades maritimes sont les pôles moteurs. Néanmoins, certains territoires échappent à la mondialisation et en sont exclus, soit du fait d'une fermeture volontaire ou involontaire, soit d'un niveau trop faible de développement humain et économique ou encore de disparités socio-spatiales trop fortes.
  • A plus grande échelle, nous pourrions encore étudier les territoires des individus dont certaines sphères s'insèrent parfaitement dans la mondialisation et d'autres en constituent des pôles de résistance (affirmation identitaire, nationalisme, revendications culturelles régionales).


Pourquoi la Corée du Nord Est

On peut ainsi dire que la Corée du Nord tente de s'exclure de la mondialisation par les moyens économiques et politiques. Cependant cette situation ne pourra pas durer éternellement car des investisseurs étrangers, notamment arabes, placent de plus en plus de capitaux en Corée du Nord.

Quels sont les espaces en marge de la mondialisation ?

Des territoires marginalisés dans la mondialisation. Il reste des territoires qui sont marginalisés et qui ne s'intègrent pas à la mondialisation : les États avec un faible IDH, mais aussi certains territoires dans les pays développés ou les pays émergents qui sont coupés de l'Archipel métropolitain mondial.

Qu'est

Les pays les moins avancés de la planète - PMA - ont longtemps été considérés comme étant majoritairement en marge, voire exclus de la mondialisation. Marge : un espace considéré comme étant à l'écart d'un système ou phénomène et/ou situé en périphérie des pôles d'impulsion.

Pourquoi certains territoires Sont

Deux types de territoire sont en marge de la mondialisation pour des raisons économiques : d'une part, des territoires nationaux, appelés pays pauvres ; d'autre part, des territoires locaux, appelés zones grises (économiques).

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