La France est un pays très urbanisé, à l'image des autres pays industrialisés et développés : 82 % de la population vit dans une aire urbaine. L'urbanisation de la population française a été progressive depuis la seconde moitié du xixe siècle qui a vu une nette augmentation d'un exode rural qui s'est terminé dans les années 1960. Depuis cette période, les villes
concentrent la population et structurent l'espace. Show I. Mouvements de populations, urbanisation, métropolisation1. Une urbanisation en constante augmentation et une explosion des mobilités • 82 % des Français vivent dans une aire urbaine, c'est-à-dire un pôle urbain et sa couronne périurbaine. Mais ce chiffre cache une réalité plus complexe. 61 % des Français vivent dans les espaces les plus
urbanisés (centres-villes par exemple) et 16 % dans les communes périurbaines (communes rurales en périphérie des villes). Mais si l'on compte également ceux qui vivent en campagne mais dans la sphère d'influence d'une agglomération (unité urbaine avec un tissu urbain continu regroupant une ville et ses banlieues), plus de 90 % des Français sont en fait des urbains. • Cette forte urbanisation entraîne un étalement urbain qui a commencé dans les années 1960.
Cette période correspond au « baby boom » et à un important afflux d'immigrants appelés en France d'abord pour les besoins de la reconstruction puis en raison du dynamisme économique. L'augmentation de la population favorise alors l'extension du tissu urbain et en particulier celui des banlieues où l'on construit de grands immeubles pour abriter les populations les plus modestes. • L'étalement urbain est avant
tout source de problèmes pour les communes urbaines : il nécessite un important développement des infrastructures de transport, ce qui entraîne un bétonnage de plus en plus important de vastes surfaces : on parle d'artificialisation du milieu. 2. Un territoire très métropolisé • La France est constituée aujourd'hui d'un important réseau urbain très diversifié. Paris, ville-monde, reste au cœur de ce réseau. Avec son aire urbaine (région parisienne), elle représente plus de 11,8 millions de Français, soit
18,5 % de la population totale. Elle participe largement à la croissance démographique nationale (son déficit migratoire, dû au départ des retraités, est largement compensé par un solde naturel positif du fait de la jeunesse de sa population). • En dehors de Paris, le réseau urbain français comporte sept grandes métropoles qui dominent en province : Lyon, Aix-Marseille, Lille, Toulouse, Bordeaux, Nantes, Strasbourg (Grenoble, Montpellier, Rennes, Nice sont
presque des métropoles). Ce sont des villes pour la plupart moins puissantes que la moyenne des grandes métropoles de la dorsale européenne mais elles exercent un réel pouvoir de commandement sur leurs régions et, pour certaines, au-delà. • Les plus
petites villes ou les villes intermédiaires de tailles moyennes (entre 20 000 et 100 000 habitants environ : elles sont une vingtaine en France) perdent en revanche de la population au profit des villes plus importantes qui attirent les hommes et les activités : c'est le phénomène de métropolisation. Une émission à écouter« La France des lotissements », LSD, La Série Documentaire, France Culture, 2017 Ce podcast s'intéresse aux espaces périurbains français. L'urbanisme en lotissements a aggravé le mitage des campagnes et contribué à l'étalement urbain : quel est la place de ce modèle d'urbanisme en France, et que dit-il des dynamismes de la métropolisation ? Des chiffres à consulter« Chiffres-clés de la région Île-de-France 2021 », CCI Paris Île de France, 2021 Ce document accessible en ligne présente des chiffres actualisés pour l'Île de France, qui révèlent les atouts et les défis rencontrés par la région. II. Aménager les villes : réduire les fractures sociales et spatialesL'étalement urbain et la métropolisation • Le développement et l'attractivité des villes, en particulier des plus grandes métropoles, a favorisé l'explosion des prix du foncier dans les centres-villes historiques le plus souvent réhabilités (ce sont pour les mairies de véritables vitrines qu'il faut entretenir pour valoriser l'image de la ville). Cette spéculation immobilière est particulièrement sensible dans les sept grandes métropoles françaises,
et encore davantage à Paris. Principale conséquence : un processus de gentrification (« embourgeoisement ») de quartiers qui pouvaient être populaires (19e et 20e arrondissements de Paris par exemple). • Les grands ensembles d'habitation à loyer modéré (HLM) des années 1960 et 1970 existent toujours en
banlieue, même si les politiques urbaines tentent de les supprimer au profit d'habitats à taille plus humaine. Beaucoup constituent des Zones urbaines sensibles (ZUS) où se concentre de plus en plus la pauvreté (paupérisation), d'autant plus qu'elles sont délaissées par les classes moyennes. On peut même parler de relégation dans certains cas : c'est-à-dire de la spécialisation de certaines zones dans l'accueil de populations
défavorisées. • En revanche, on constate une certaine sécession urbaine : la volonté de certains groupes sociaux de marquer une distance (sociale,
physique) par rapport aux autres en recherchant « l'entre-soi », en achetant des biens dans des communes pratiquant une « politique de club » (refus d'accueillir du logement social par exemple) ou dans des résidences fermées, en scolarisant les enfants dans certaines écoles (évitement scolaire)… 2. Réduire les inégalités socio-spatiales : un enjeu pour les aménageurs • Les ZUS bénéficient prioritairement des moyens des politiques de la ville pour réduire les inégalités socio-spatiales et la fragmentation urbaine. Mais ces politiques ne sont pas faciles et les échecs sont nombreux. L'accent est mis sur les politiques de rénovation urbaine (destruction des grandes barres
d'HLM et reconstruction de logements sociaux plus humains). • Mais certaines de ces mesures rencontrent d'importantes limites : dans les ZUS la politique sociale est négligée au profit de la reconstruction, les communes les plus fortunées préfèrent payer une amende plutôt que de
développer des logements sociaux (cas emblématique du 16e arrondissement de Paris), la loi DALO est peu ou mal appliquée face à une demande de plus de 4 millions de mal (ou de pas) logés. Une vidéo à regarder« Premières assises métropolitaines du Centre-Ville », Métropole du Grand Paris, octobre 2021 Cette courte vidéo constitue l'annonce des assises métropolitaines du Centre-Ville et du programme « Centres-villes vivants » porté par la Métropole du Grand Paris. Il s'agit d'un projet de revitalisation des centres-villes, dont la
fréquentation est en baisse notamment dans les villes moyennes. Une émission à écouter« Mon rêve de HLM ou la course au logement social en région parisienne », LSD, La Série documentaire, France Culture, 2020 Ce podcast retrace l'histoire et le fonctionnement du logement social en France. Dans la région Île-de-France, où l'habitat représente une part conséquente dans
l'économie des foyers, il fait figure de véritable Graal. Quelle est la hiérarchie des métropoles ?- Au sommet de cette hiérarchie, on trouve les villes globales : Londres (voir l'étude de cas), New York, Paris et Tokyo. Ville globale : villes où le processus de métropolisation est le plus abouti. Elles sont au sommet de la hiérarchie des métropoles et dirigent la mondialisation.
Qu'estPar "hiérarchie urbaine", on désigne la taille des villes d'un espace donné les unes par rapport aux autres, mais aussi l'influence que ces villes exercent les unes sur les autres et sur l'espace qui les entoure, c'est-à-dire leur place en tant que métropoles (voir Glossaire).
Quels sont les principales métropoles française ?Attractivité pour certaines, perte de population pour d'autres. Face à la macrocéphalie parisienne, le réseau urbain français est constitué de grandes métropoles régionales comme Lyon, Marseille-Aix, Lille, Toulouse, Bordeaux, Nice, Nantes, Strasbourg ou Rennes.
Pourquoi Paris domine largement le réseau urbain français ?L'organisation des principaux réseaux de transports (LGV, autoroutes, aéroports) autour de Paris est une des causes à l'origine de la très forte centralisation en France. De plus, le relief du bassin parisien sur lequel Paris est situé favorise l'aménagement de ces réseaux et l'étalement urbain de la capitale.
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